Trente quatre ans après la chute du Mur de Berlin, marquant la fin du bloc communiste, l’hégémonie américaine, qui avait prévalu depuis lors, est en train de prendre fin.

Minimisée par les médias occidentaux, la prise récente de la ville de Bakhmut par les troupes russes constitue un tournant de la guerre en Ukraine. La ville a été quasiment rasée, mais son importance stratégique, au carrefour de voies ferroviaires et routières, demeure la même.

Sedan est juste un petit patelin perdu en France. Il doit sa notoriété à la percée qui y a été opérée par l’armée allemande, au début de la seconde guerre mondiale, permettant de mettre l’armée française hors-combat et l’armée britannique à la mer.

Les Etats-Unis et leurs vassaux européens ne s’imaginaient pas la guerre en Ukraine duré aussi longtemps. Les sanctions infligées à la Russie devaient rapidement mettre son économie à genoux et inciter la population à lyncher le président Poutine.

Quinze mois après le début des hostilités, la Russie a fait preuve de sa résilience. Alors que les économies des pays d’Europe souffrent de l’effet boomerang desdites sanctions. Cette dernière conséquence est plutôt un succès pour Washington, débarrassée de la sorte d’une Europe puissance économique.

Le problème pour Washington réside plutôt dans le rapprochement renforcé entre Moscou et Pékin et l’effet d’entraînement ainsi exercé sur le reste du monde.

L’Inde se régale du pétrole russe, qu’elle revend raffiné aux dindons européens. Et l’Arabie saoudite largue les amarres avec les Etats-Unis pour se rapprocher de la Chine et de la Russie. A Téhéran, les mollahs se lissent leurs barbes de satisfaction.

La grande surprise des Occidentaux vient, toutefois, de l’Afrique. Chaque fois que le mot Ukraine est prononcé, les dirigeants africains sont brusquement atteints de surdité. Les descendants des tirailleurs et des goumiers ont tiré leçon de l’expérience de leurs grands-parents. La gratitude n’a jamais été le point fort des Occidentaux.

Tous ces milliards de dollars que les pays occidentaux ont déversé pour soutenir militairement l’Ukraine auraient permit de sortir moult Africains de la pauvreté.
 
Un bref coup d’œil sur la carte du monde permet de mettre en évidence l’ampleur de la débâcle géopolitique du camp occidental.

Les deux puissances telluriques, Russie et Chine, brisent l’emprise de la thalassocratie américaine sur l’Eurasie, le pire cauchemar des géopoliticiens anglo-saxons. Pendant que le reste du monde devient de plus en plus insensible au chant des sirènes de l’Occident, autant qu’à ses menaces.

Telles des termites, les accords conclus entre les pays non-occidentaux pour dédollariser leurs échanges commerciaux rongent le principal pilier de la puissance des Etats-Unis, celui qui lui permettait, jusqu’à présent, de s’endetter sans souci.

Faute de parade de la victoire, les pays occidentaux peuvent toujours organiser des gay-pride. Tel Néron qui joue de la harpe en regardant Rome brûler.

Exit.