Il y a les pays qui sont constitués par des îles ou disposent de larges côtes maritimes, qui risquent d'être submergés par l'accroissement du niveau de la mer. Il y a des pays qui comptent beaucoup sur les pluies naturelles pour leur agriculture. Il y a les pays qui ont - ou se trouvent à côté - de(s) zones désertiques. Pour l'ensemble de ces pays le réchauffement climatique est une menace réelle parce qu'elle affecte directement la survie de populations entières. Leur intérêt est de combattre ce réchauffement le plus rapidement possible. Or ces pays ont des ressources financières limitées.
Il y a les pays qui ne sont pas directement menacés par le réchauffement et qui mènent une politique de développement économique ambitieuse qui utilisent des ressources participant à ce réchauffement. Ces pays n'ont pas intérêt à ralentir leur développement, encore moins à gaspiller leurs faibles ressources financières.
Il y a les pays industrialisés qui disposent de ressources financières et technologiques colossales, capables de lutter efficacement contre le réchauffement. Mais ils n'ont pas un intérêt immédiat à suivre cette voie parce que ce n'est pas une préoccupation vitale. Mentionnons tout de même que ces pays sont les principaux responsables du réchauffement de la planète pendant les deux siècles et demi qu'a duré leur industrialisation à ce jour.
Il y a aussi tous les secteurs économiques qui font appel aux énergies peu chères qui participent au réchauffement climatique. La reconversion de ces secteurs à travers des sources d'énergie non polluantes leur coûterait excessivement cher et ils n'ont pas intérêt aller dans ce sens.
Il ne faut surtout pas oublier les entités qui participent directement au réchauffement climatique par l'exploitation du pétrole et d'autres sources d'énergie similaires (les fameuses compagnies pétrolières, charbon, etc). La raison d'être même de ces compagnies réside dans l'exploitation de ressources polluantes. Leur demander d'arrêter ces activités revient à leur demander de se suicider. Il faut préciser que ce sont les groupes dans les ressources financières sont les plus importantes.
Et puis enfin il y a toutes les organisations qui ont pris conscience qu'un réchauffement de la planète représente un risque vital pour la survie de la planète et qui s'activent pour trouver des solutions. Disons-le, ce sont les participants qui ont le moins d'argent.
Voilà en gros le tableau actuel. Il ne faut donc surtout pas s'imaginer que les participants à ces réunions discutent tranquillement sur la meilleure façon de sauver la planète.
Ce qui va arriver à l'issue de la COP26 - tout comme ce qui s'est déjà passé avant - c'est tout simplement un certain nombre d'arbitrages pour essayer de trouver des compromis entre les différents intérêts en jeu.
Je voudrais mentionner qu'à un moment donné, avec l'accord de Tokyo de 1997, les objectifs proclamés étaient ambitieux et reconnaissaient la responsabilité spécifique des différents pays en fonction de leur niveau de développement.
Voilà! Le criminel n'a pas été formellement démasqué. Est-ce parce que chacun de nous - à des degrés divers - a sa part de responsabilité?
Benyounès Saidi