Pour venir à bout des résistants palestiniens mal armés et mal entraînés, regroupés au sein unités paramilitaires des « Brigades de Jénine » et de la « Tanière des lions », les forces israéliennes ont mobilisé un millier de soldats, essentiellement des membres des forces spéciales, 150 bulldozers blindés, pour l’invasion terrestre, ainsi que des drones armés.

Au moment de la rédaction de cet article, le 4 juillet, les attaques et bombardements israéliens avaient déjà fait dix morts palestiniens et près d’une centaine de blessés.

Cette opération militaire israélienne n’est pas la première du genre à Jénine, ville du Nord de la Cisjordanie de quelques 40.000 habitants, à proximité de laquelle se situe un camp de réfugiés comptant 18.000 habitants.

Fin janvier, les forces israéliennes ont mené une attaque contre le camp des réfugiés de Jénine, faisant neuf morts. Début mars, un scénario similaire entraîne la mort de six autres palestiniens. Le 19 juin, l’armée israélienne a encore tué six palestiniens et blessés près d’une centaine d’autres. Trois autres palestiniens sont abattus, le 21 juin dans la même localité, par des drones israéliens.

Depuis le début de la présente attaque israélienne, quelques 3.000 personnes ont fui le camp des réfugiés.

Ainsi, à chaque fois que le gouvernement d’extrême droite dirigé par Benjamin Netanyahu est confronté à une difficulté sur le plan interne, dans le cas de figure l’opposition massive à son projet de réforme judiciaire, les palestiniens des territoires occupés sont la cible toute désignée de frappes militaires destinées à détourner l’attention de l’opinion publique israélienne et internationale.

La grande crainte des dirigeants militaires israéliens est de voir leurs actes sanguinaires entraîner un rapprochement entre les différentes factions palestiniennes.

Concrètement, même si l’armée israélienne prend toujours la précaution d’attaquer chaque front de manière distincte, le risque majeur est de voir les autres fronts s’enflammer simultanément.

Les factions de la résistance palestinienne de Gaza ont déjà prévenu les dirigeants israéliens qu’ils n’allaient pas rester les bras croisés en regardant leurs compatriotes de Jénine se faire massacrer. L’on sait aussi que le Hezbollah libanais n’attend que la bonne opportunité pour prendre l’armée israélienne à revers.

Aux dernières nouvelles, le service de renseignement turc, le MIT, a annoncé le démantèlement d’un réseau d’espionnage israélien composé de 56 agents opérant en Turquie. Sept d’entre eux ont été arrêtés.

Regroupés en neuf réseaux, dirigés par des officiers israéliens, les agents travaillant pour le Mossad étaient, entre autres, en charge du Hezbollah libanais.

Le soutien ainsi apporté par Ankara au Hezbollah est une nouveauté qui doit donner bien du souci à Tel-Aviv. L’on savait déjà les bonnes relations entre la Turquie et le mouvement palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

Le Hezbollah, par contre, avait combattu les milices syriennes opposées au régime de Bachar El Assad et appuyées par la Turquie.

Malgré les épisodiques éruptions d’hystérie meurtrière des dirigeants israéliens, dont les victimes sont essentiellement des civils, Tel-Aviv voit l’étau de ses vrais ennemis et autres faux amis se resserrer autour d’Israël.

Le plus dramatique pour les Israéliens est qu’ils sont gouvernés par des psychopathes imprégnés d’une idéologie religieuse radicale et inconscients des profonds changements géopolitiques qui rebattent les cartes, que ce soit au niveau du Moyen Orient ou de l’ensemble de la planète.

Les pays arabes signataires avec Israël des Accords d’Abraham ne peuvent que constater les dégâts, provoqués par les Israéliens eux-mêmes.