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Pandémie + hausse des prix = pauvreté


Rédigé par le Jeudi 13 Octobre 2022

1,15 millions de Marocains sont tombés dans la pauvreté et 2 autres millions peinent désormais dans la vulnérabilité, selon les chiffres du Hcp.



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Telle que présentée par le Haut commissariat au plan (Hcp), dans une note publiée le 12 octobre, « Évolution des inégalités sociales dans un contexte marqué par les effets du Covid-19 et de la hausse des prix », l’équation est simple.

A cause de la pandémie du Covid, à hauteur de 45%, et de la hausse des prix à la consommation, à hauteur de 55%, 3,2 millions de Marocains sont devenus soit pauvres, soit en situation de vulnérabilité.

L’autre manière d’aborder le sujet, tel que l’a fait le Hcp, est de préciser que ce basculement de 3,2 millions de citoyens dans la pauvreté ou la vulnérabilité a réduit à néant 7 années d’efforts et de moyens consacrés à la lutte contre ces deux phénomènes.

En laissant aux économistes le soin d’analyser ces chiffres choquants du Hcp plus en détail, le présent article ne se penche que sur un unique aspect de cette note, le recul des dépenses alimentaires.

Pauvreté et nutrition

En moyenne nationale, le Marocain a réduit, en 2022, ses dépenses alimentaires de 11%. Un indicateur qui recèle, toutefois, pas mal de disparités.

Ce sont les ménages les moins aisés qui mangent le moins bien cette année, ayant été amenés à diminuer leurs dépenses alimentaires de 13,5%, suivis de près par les ménages à revenus intermédiaires, qui ont resserré de 12,9% les cordons de la bourse pour dégarnir leurs assiettes.

Les ménages les plus aisés s’en tirent un peu mieux, n’ayant allégé leurs dépenses alimentaires que de 6,9%. En termes de disparités territoriales, les ménages ruraux sont, comme d’habitude, plus touchés que ceux résidant en milieu urbain, 12,9% contre 10,1%.

Est-il nécessaire de souligner la dimension politique de la baisse des capacités pécuniaires des citoyens à satisfaire convenablement leurs besoins alimentaires ?

Smig, Smag et inflation

Il y a, bien entendu, la sécheresse qui a frappé durement, d’où une récolte céréalière d’à peine 32 millions de quintaux, maigre bilan de la campagne 2021-2022.

Ce rappel du ciel que le Maroc « baigne » en plein stress hydrique depuis des décennies a, cependant, conduit à s’interroger sur la pertinence de cultures d’exportation gourmandes en eau.

Peut-être qu’il est temps de se dire que les sols et les ressources hydriques du royaume doivent d’abord servir à nourrir les Marocains, avant d’avoir à rapporter des recettes en devises, qui ne profitent pas forcément au plus grand nombre.

Il faut bien admettre, par ailleurs, que la monnaie nationale, le dirham, s’est dépréciée par rapport au dollar, principale monnaie d’échange à l’échelle internationale. C'est-à-dire que pour importer les produits alimentaires dont le Maroc a besoin, il lui faudra payer plus cher.

Un peuple bien moins nourri, outre la frustration des populations, est également moins productif et plus revendicatif. Surtout lorsque les hausse du Smig (5% à partir du mois de septembre) et du Smag (10%) sont largement dépassées par l’inflation.

Un bol de bissara, pour tout le monde ?





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 13 Octobre 2022

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