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Par Jamal HAJJAM
Le balisage des terrains médical et industriel est déjà en marche, ce qui ne manquera pas de transformer cette épine du pied dont souffre le Maroc en une opportunité pour son développement. Mais pour ce faire, il importe aussi d'agir pour gagner l'adhésion des cultivateurs et empêcher les trafiquants de blanchir leurs revenus sur le marché légal.
Avec l'aboutissement du processus, le Maroc pourra alors se targuer, sans complexe aucun, de produire et d'exploiter une ressource naturelle à haute valeur ajoutée, que l'on pourra assimiler à de l'or vert.
Le tournant semble en tout cas amorcé sur le plan médical, avec le lancement à Casablanca, le 4 février dernier, de la quatrième phase du programme de formation "Kif Takwine" (littéralement "Cannabis Formation") dont l'objectif est de présenter aux médecins et pharmaciens les usages médicinaux et thérapeutiques de cette plante aux vertus médicinales certaines.
Initiée par l’Association marocaine consultative d’utilisation du cannabis (AMCUC), la formation permet également aux bénéficiaires de tirer profit des expériences mondiales réussies en matière d’usage médical du Kif dans le système de soins, et de les mettre à la disposition des patients à travers des prescriptions médicales, tout en précisant les voies permettant un bon suivi médical.
Le processus est donc en marche au moment où, d'ores-et-déjà, les effets de la décision du Maroc de franchir le pas de la légalisation commencent à se faire sentir, le pays n'étant plus pointé du doigt avec suspicion à tout bout de champs, depuis que la législation instaurant le contrôle, la régulation et définissant les champs d'exploitation de la production a été promulguée.
Une évolution salutaire qui a certes mis beaucoup de temps, mais qui se voulait aussi tributaire des avancées en matière de recherche scientifique et, surtout, de l'évolution de la position de l'OMS vis à vis de cette drogue dite douce.
Avec l'aboutissement du processus, le Maroc pourra alors se targuer, sans complexe aucun, de produire et d'exploiter une ressource naturelle à haute valeur ajoutée, que l'on pourra assimiler à de l'or vert.
Le tournant semble en tout cas amorcé sur le plan médical, avec le lancement à Casablanca, le 4 février dernier, de la quatrième phase du programme de formation "Kif Takwine" (littéralement "Cannabis Formation") dont l'objectif est de présenter aux médecins et pharmaciens les usages médicinaux et thérapeutiques de cette plante aux vertus médicinales certaines.
Initiée par l’Association marocaine consultative d’utilisation du cannabis (AMCUC), la formation permet également aux bénéficiaires de tirer profit des expériences mondiales réussies en matière d’usage médical du Kif dans le système de soins, et de les mettre à la disposition des patients à travers des prescriptions médicales, tout en précisant les voies permettant un bon suivi médical.
Le processus est donc en marche au moment où, d'ores-et-déjà, les effets de la décision du Maroc de franchir le pas de la légalisation commencent à se faire sentir, le pays n'étant plus pointé du doigt avec suspicion à tout bout de champs, depuis que la législation instaurant le contrôle, la régulation et définissant les champs d'exploitation de la production a été promulguée.
Une évolution salutaire qui a certes mis beaucoup de temps, mais qui se voulait aussi tributaire des avancées en matière de recherche scientifique et, surtout, de l'évolution de la position de l'OMS vis à vis de cette drogue dite douce.
Il faut dire que l'histoire du Maroc avec le cannabis est longue et tumultueuse. Les premières cultures de kif ont été introduites dans le pays au septième siècle, concomitamment à la conquête arabo-musulmane. Il était alors cultivé essentiellement pour ses tiges dotées d'une forte résistance une fois tressées et séchées. Le cannabis était alors destiné à la fabrication des cordes pour les bateaux, entre autres usages. La découverte, plus tard, de l'effet laxatif de ses feuilles une fois consommées ou fumées, en a ensuite fait un produit d'abord sélectif avant de s'élargir. Ce n'est qu'au 19eme siècle que sa consommation allait se banaliser sans toutefois être mal perçue, ni combattue.
L'intérêt grandissant pour la culture du cannabis, dans le Rif notamment où le climat et la nature des sols y sont propices, a fini par imposer, en 1906, la création de la "Régie marocaine des kifs et tabacs" chargée de la collecte de la production auprès des cultivateurs et de sa commercialisation.
La prohibition de la culture libre du cannabis - non pas de sa consommation, allait intervenir en 1954. Dans le Rif, l’Etat pesa alors de tout son poids pour dissuader les agriculteurs de ne plus semer ses graines.
Mais, avec la convoitise des trafiquants à l'international, favorisée par la demande de plus en plus forte dès le début des années 1960, du fait de la mise au point par les occidentaux du procédé d'extraction de la résine de cannabis qui est à forte teneur en tétrahydrocannabinol (THC), substance qui apporte une sensation d'euphorie, c’est l’effet inverse qui se produisit avec une expansion très significative de la taille des champs cultivés. Les réseaux de trafic internationaux s'y sont mis avec leurs gros moyens et leur logistique pour la suite que nous connaissons.
Parallèlement, le débat sur la dangerosité ou la douceur du cannabis s'est installé dans les milieux scientifiques de par le monde impliquant chimistes, biologistes, thérapeutes etc. et, en décembre 2020, la commission des stupéfiants onusienne a fini par prendre la décision de retirer le cannabis de la liste des drogues dangereuses, à la lumière des recommandations de l'OMS.
Avant et pendant ce temps aux USA, en Union Européenne, en Amérique latine, au Canada..., le cannabis à usage récréatif avait déjà connu une légalisation conditionnée. Son utilisation avait également fortement investi le secteur industriel (textile entre autres) et médical grâce à son effet orexigène stimulant l’appétit des malades dénutris atteints de cancers notamment.
La liste de ses pouvoirs thérapeutiques continue à s’allonger et englobe la lutte contre les maladies cardiovasculaires, une multitude de douleurs et inflammations, la fibromyalgie, le Parkinson, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin dont essentiellement la maladie de Crohn, l’épilepsie, l’anxiété, le diabète, le cancer, l’alcoolisme, les nausées, l’arthrose rhumatoïde, l’angoisse ...
Le Maroc, averti et pragmatique, avait favorablement voté à l'ONU, en 2020, pour une telle mutation réglementaire et, dans la foulée, le Parlement marocain adopta la loi 13-21 entrée en vigueur en juillet 2021. Cette loi couvre plusieurs aspects de la transition : les superficies cultivables, les conditions d’octroi des autorisations pour la culture, ainsi que le type de bénéficiaires concernés par cette réforme.
Cependant, la culture du cannabis et sa consommation dans un but récréatif demeurent strictement interdites. Manque de pot pour les accrocs qui vont devoir se donner beaucoup de peine pour y accéder ou se contenter de planer en répétant en choeur avec Bob Marley son fameux refrain : "Kaya now, Kaya Kaya..."
L'intérêt grandissant pour la culture du cannabis, dans le Rif notamment où le climat et la nature des sols y sont propices, a fini par imposer, en 1906, la création de la "Régie marocaine des kifs et tabacs" chargée de la collecte de la production auprès des cultivateurs et de sa commercialisation.
La prohibition de la culture libre du cannabis - non pas de sa consommation, allait intervenir en 1954. Dans le Rif, l’Etat pesa alors de tout son poids pour dissuader les agriculteurs de ne plus semer ses graines.
Mais, avec la convoitise des trafiquants à l'international, favorisée par la demande de plus en plus forte dès le début des années 1960, du fait de la mise au point par les occidentaux du procédé d'extraction de la résine de cannabis qui est à forte teneur en tétrahydrocannabinol (THC), substance qui apporte une sensation d'euphorie, c’est l’effet inverse qui se produisit avec une expansion très significative de la taille des champs cultivés. Les réseaux de trafic internationaux s'y sont mis avec leurs gros moyens et leur logistique pour la suite que nous connaissons.
Parallèlement, le débat sur la dangerosité ou la douceur du cannabis s'est installé dans les milieux scientifiques de par le monde impliquant chimistes, biologistes, thérapeutes etc. et, en décembre 2020, la commission des stupéfiants onusienne a fini par prendre la décision de retirer le cannabis de la liste des drogues dangereuses, à la lumière des recommandations de l'OMS.
Avant et pendant ce temps aux USA, en Union Européenne, en Amérique latine, au Canada..., le cannabis à usage récréatif avait déjà connu une légalisation conditionnée. Son utilisation avait également fortement investi le secteur industriel (textile entre autres) et médical grâce à son effet orexigène stimulant l’appétit des malades dénutris atteints de cancers notamment.
La liste de ses pouvoirs thérapeutiques continue à s’allonger et englobe la lutte contre les maladies cardiovasculaires, une multitude de douleurs et inflammations, la fibromyalgie, le Parkinson, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin dont essentiellement la maladie de Crohn, l’épilepsie, l’anxiété, le diabète, le cancer, l’alcoolisme, les nausées, l’arthrose rhumatoïde, l’angoisse ...
Le Maroc, averti et pragmatique, avait favorablement voté à l'ONU, en 2020, pour une telle mutation réglementaire et, dans la foulée, le Parlement marocain adopta la loi 13-21 entrée en vigueur en juillet 2021. Cette loi couvre plusieurs aspects de la transition : les superficies cultivables, les conditions d’octroi des autorisations pour la culture, ainsi que le type de bénéficiaires concernés par cette réforme.
Cependant, la culture du cannabis et sa consommation dans un but récréatif demeurent strictement interdites. Manque de pot pour les accrocs qui vont devoir se donner beaucoup de peine pour y accéder ou se contenter de planer en répétant en choeur avec Bob Marley son fameux refrain : "Kaya now, Kaya Kaya..."