Poème en musique du Dr Anwar CHERKAOUI
Pour ceux qui aiment encore lire : Poème du Dr Anwar CHERKAOUI
Une fillette frêle, chaque matin, sur son mulet fatigué,
Chemin d'école, elle y va, un rêve, un savoir à décrocher,
Mais un matin, faux pas, le sol, brutal, l’a fait tomber.
Un craquement, sec, comme un coup de tonnerre,
Un cri déchiré, son bras, brisé en plein air.
Ses parents, sans recours, accrochés aux anciens repères,
Chez le guérisseur l’amènent, espérant l’espoir d’hier.
Et la Jbira se pose, l’attelle se serre en malheur,
La fracture se transforme, c’est un destin qui se meurt.
Dans cette terre de silence, où l’hôpital est mur d’oubli,
Les cris résonnent, étouffés, dans des promesses sans vie.
Pas de matériel, pas de mains pour la recoudre,
Des enfants marqués, sans voix pour s’entendre.
Mais un chirurgien entend, bénévole, il prend l’appel,
Tente l’impossible, mais face à l’absurde, que peut-il vraiment, lui, mortel ?
Quand tant d’enfants s’effacent dans un néant trop grand,
Les puissants détournent les yeux, froids, indifférents.
La fracture n’est plus juste un bras, c’est un pays écartelé,
C’est un peuple qu’on oublie, brisé dans le silence, laissé.
Ce poème dépeint la vie difficile d’une fillette dans la Badiya, une région aride et délaissée.
La tentative de guérison se transforme en un acte d’impuissance, et la fracture devient un symbole du manque de ressources dans cette région oubliée, où l'hôpital semble un rêve inaccessible.
Finalement, un chirurgien bénévole essaie d’intervenir, mais l'absurdité d’un système indifférent le dépasse. Ce drame individuel incarne la fracture plus profonde d’un pays où les enfants innocents sont les victimes silencieuses de la négligence et de l’oubli des puissants.