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Les prémices des affrontements en cours entre l’armée régulière soudanaise et la Force de soutien rapide (Fsr) sont apparues dès le 11 avril, lorsque cette dernière a pris position Khartoum et dans la ville de Merowe, à quelques 250 kms au nord de la capitale du Soudan et refusé de se redéployer en dehors.
La nouvelle de ces mouvements de troupes de la Fsr a fait le tour des médias, sans susciter pour autant de grandes inquiétudes de la part des observateurs étrangers de la scène politique soudanaise.
Tout portait à croire qu’il s’agissait d’un simple bras de fer politique entre Mohamed Hamdan Dogolo, dit aussi Hemiti, vice-président du Conseil de souveraineté de transition du Soudan et commandant de la Fsr, d’une part, et, d’autre part, Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil de souveraineté de transition et inspecteur général de l'armée soudanaise.
Les observateurs soudanais estimaient, par contre, que la perspective d’un affrontement ouvert entre les deux hommes forts du Soudan, depuis le renversement de l’ancien président Omar El Bachir, en avril 2019, était inévitable. Il ne peut y avoir deux leaders dans une dictature militaire.
La nouvelle de ces mouvements de troupes de la Fsr a fait le tour des médias, sans susciter pour autant de grandes inquiétudes de la part des observateurs étrangers de la scène politique soudanaise.
Tout portait à croire qu’il s’agissait d’un simple bras de fer politique entre Mohamed Hamdan Dogolo, dit aussi Hemiti, vice-président du Conseil de souveraineté de transition du Soudan et commandant de la Fsr, d’une part, et, d’autre part, Abdel Fattah al-Burhan, président du Conseil de souveraineté de transition et inspecteur général de l'armée soudanaise.
Les observateurs soudanais estimaient, par contre, que la perspective d’un affrontement ouvert entre les deux hommes forts du Soudan, depuis le renversement de l’ancien président Omar El Bachir, en avril 2019, était inévitable. Il ne peut y avoir deux leaders dans une dictature militaire.
L’ère des seigneurs de guerre
Après la chute du régime à forts relents islamistes d’Omar El Bachir, qui a lui-même accédé au pouvoir suite à un coup d’Etat, en 1989, c’est d’abord le ministre de la défense, Ahmad Awad Ibn Auf, qui a prit la tête du Conseil militaire de transition, le 11 avril 2019.
Le lendemain, il démissionne pour laisser sa place à Abdel Fattah al-Burhan, un militaire de carrière qui a coordonné la participation de troupes soudanaises à la guerre du Yémen. Il est connu pour ses bonnes relations avec les forces armées d’Arabie saoudite et des Emirats Arabes Unies, auprès desquelles il a joué le rôle d’officier de liaison.
Son second au Conseil militaire de transition ne fut autre que Mohamed Hamdan Dogolo, chef de la milice janjawid, placée sous l’autorité des services de renseignement soudanais, ensuite régularisée et rebaptisée Fsr, en 2014, qui s’est tristement distinguée durant la guerre du Darfour, en 2003.
Le peuple soudanais, qui a espéré l’émergence d’un régime démocratique après la révolution de 2019, n’a pas du tout trouvé à son goût la main mise des militaires sur les rennes du pouvoir à Khartoum.
Les manifestations se sont, alors, succédées, à Khartoum, pour réclamer le départ de la junte militaire et la restitution du pouvoir aux civils. Toutes ont été sévèrement réprimées.
Le lendemain, il démissionne pour laisser sa place à Abdel Fattah al-Burhan, un militaire de carrière qui a coordonné la participation de troupes soudanaises à la guerre du Yémen. Il est connu pour ses bonnes relations avec les forces armées d’Arabie saoudite et des Emirats Arabes Unies, auprès desquelles il a joué le rôle d’officier de liaison.
Son second au Conseil militaire de transition ne fut autre que Mohamed Hamdan Dogolo, chef de la milice janjawid, placée sous l’autorité des services de renseignement soudanais, ensuite régularisée et rebaptisée Fsr, en 2014, qui s’est tristement distinguée durant la guerre du Darfour, en 2003.
Le peuple soudanais, qui a espéré l’émergence d’un régime démocratique après la révolution de 2019, n’a pas du tout trouvé à son goût la main mise des militaires sur les rennes du pouvoir à Khartoum.
Les manifestations se sont, alors, succédées, à Khartoum, pour réclamer le départ de la junte militaire et la restitution du pouvoir aux civils. Toutes ont été sévèrement réprimées.
Une junte accrochée au pouvoir
La tentative d’étouffement par la violence du soulèvement populaire a atteint son paroxysme le 3 juin 2019, date du terrible massacre de Khartoum, qui a fait plus de 100 morts parmi les manifestants, dont certains jetés dans le Nil, ainsi que des centaines de blessés. Les troupes du Fsr se sont alors distinguées par leur férocité dans la répression des civils non-armés.
Afin d’améliorer l’image du régime de Khartoum sur la scène internationale, les militaires consentent à la mise en place, le 21 août 2019, d’un gouvernement civil dirigé par Abdellah Hamdok. Ce dernier a, toutefois, été destitué par les militaires, le 25 octobre 2021, après une tentative de putsch ratée, le 21 septembre.
Suite à des pressions internationales, la junte militaire rappelle Hamdok à la tête du gouvernement de transition, le 21 novembre 2021, avant qu’il ne démissionne de son poste de premier ministre, le 2 janvier 2022.
Afin d’améliorer l’image du régime de Khartoum sur la scène internationale, les militaires consentent à la mise en place, le 21 août 2019, d’un gouvernement civil dirigé par Abdellah Hamdok. Ce dernier a, toutefois, été destitué par les militaires, le 25 octobre 2021, après une tentative de putsch ratée, le 21 septembre.
Suite à des pressions internationales, la junte militaire rappelle Hamdok à la tête du gouvernement de transition, le 21 novembre 2021, avant qu’il ne démissionne de son poste de premier ministre, le 2 janvier 2022.
Tendances sécessionnistes
Maintenant que les deux principales forces armées du pays sont entrées en confrontation ouvertes et en raison des tendances sécessionnistes qui couvent dans différentes régions du Soudan, dont le Darfour à l’Ouest, le risque est de voir différentes milices se saisir de cette opportunité pour plonger dans le chaos un pays déjà profondément déchiré et appauvri.
Pays de 35,5 millions d’habitants, le Soudan souffre d’une grave situation économique. 18% des actifs sont au chômage, 30% des jeunes sont désœuvrés, et plus de la moitié de la population vit sous le seuil de la pauvreté.
Les espoirs de ce peuple arabe de vivre dans un pays démocratique et de profiter des énormes richesses naturelles dont il recèle sont réduits à néant par deux seigneurs de guerre dont l’unique souci est de s’accaparer le pouvoir.
Pays de 35,5 millions d’habitants, le Soudan souffre d’une grave situation économique. 18% des actifs sont au chômage, 30% des jeunes sont désœuvrés, et plus de la moitié de la population vit sous le seuil de la pauvreté.
Les espoirs de ce peuple arabe de vivre dans un pays démocratique et de profiter des énormes richesses naturelles dont il recèle sont réduits à néant par deux seigneurs de guerre dont l’unique souci est de s’accaparer le pouvoir.