Ces messieurs ne se lèvent plus pour céder leurs places à ces dames.
Ils s’engouffrent dans les ascenseurs en malappris qu’ils sont devenus, en poussant du coude nos douces moitiés.
Ils n’ouvrent plus les portes pour s’effacer et laisser passer leurs compagnes, puis s’étonnent et se plainent qu’elles soient de moins en moins féminines.
Ces messieurs font du fifty-fifty et partagent l’addition, en attendant l’admiration qu’ils semblent espérer de leurs conquêtes.
L’égalité hommes- femmes a sombré dans l’impolitesse, le manque de savoir vivre et la goujaterie.
Ils sautent sur le marchepied du bus ou du tram, bousculant jeunes et moins jeunes femmes.
Ils se la jouent Tarzan, primate et primaire.
D’ailleurs est ce que le terme « Messieurs » Est approprié ?
Monsieur ou Messieurs a quelque chose d’urbain, de noble, une étiquette qui renvoie à une certaine manière d’être, d’agir et d’apparaitre.
Je viens de lire que les sentiments sont les résultats de mécanismes biochimiques.
Ils ne sont pas héréditaires.
Les sentiments moraux tels que l’indignation, la culpabilité, le pardon dérivent de mécanismes neuronaux qui évoluent avec le temps.
Je mets tout ça dans un sac que je jette à la mer, avec toutes les mauvaises excuses et la dégradation des relations qui ont prévalus depuis des siècles.
Une dame qu’elle soit balayeuse de rue ou princesse, a la légitimité pour réclamer le droit au respect et à la galanterie d’usage chez les grands hommes.
Big Data n’est ni mon père ni ma mère, je ne veux pas perdre mon libre arbitre et aucune machine, aussi sophistiquée soit- elle, ne pourra chambouler mon inaccessible conviction que la nature nous a fait différents pour qu’on se complète, qu’on s’aime, qu’on s’aide mutuellement, qu’on jouisse avec les mêmes droits de ce que nous apporte la vie.
Cela dit : Tapis rouge pour nos femmes !