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Bye, la Minusma… prochainement la Minurso ?


Rédigé par le Mardi 20 Juin 2023

Les casques bleus de l’Onu seraient devenus de trop au Mali. Les polisariens craignent un scénario comparable au Sahara marocain, annulant la zone démilitarisée.



La Mission onusienne pour la stabilisation du Mali (Minusma) a été « cordialement » invitée, le 16 juin, par les autorités de transition au pouvoir à Bamako, à plier bagages et quitter le pays « sans délai ».

Créée en 2013, la mission de la Minusma était maintenir la paix au Mali, dont le Nord est en quasi-sécession depuis plus de dix ans, et de promouvoir une solution politique pour résoudre cette crise, source d’instabilité dans toute la sous-région du Sahel.

Nul besoin d’être expert en géopolitique pour saisir que cette mission est un échec. Les groupes jihadistes tiennent toujours le Nord du pays et aucun semblant de solution politique n’apparaît à l’horizon.

Face à ce constat, ce sont, d’abord, les soldats français qui ont été « remerciés » par le pouvoir en place à Bamako et ont dû rentrer chez eux, en novembre 2022.

Le tour des casques bleus de « prendre la porte », comme l’a titré la presse malienne, devait logiquement finir par arriver. Savoir si les mercenaires russes de Wagner, auxquels la junte de Bamako a fait appel, auront plus de succès est une autre histoire.

Démocratie vs réalité ethnique

Il est, toutefois, évident que l’entêtement à ne pas voir la dimension ethnique du conflit malien empêche toute résolution du conflit.

En appliquant l’arithmétique démocratique, si chère aux Occidentaux, les populations du Nord, nomades, pastorales et aux fortes traditions guerrières, mais moins nombreuses que celles, agricoles, du Sud, seront toujours marginalisées sur le plan politique.

Sauf que pendant des siècles, avant la colonisation française, ce sont les nomades du Nord du Mali qui imposaient leur pouvoir aux sédentaires du Sud. Se retrouver au bas de l’échelle sociopolitique leur est, donc, tout à fait inadmissible.

Le plus intéressant dans cette évolution de la crise malienne, pour un observateur marocain, est la panique des polisariens, qui craignent que le départ « forcé » de la Minusma du Mali pourrait créer un antécédent dans la région.

Et si les autorités marocaines en faisaient de même avec la Minurso ?

Les mercenaires réclament leur dû

Au sein des instances des Nations Unies, le représentant permanent du Royaume du Maroc, Omar Hilal, ne cesse de rappeler que la décolonisation du Sahara a été achevée en 1975 et qu’il serait temps de clore définitivement ce dossier, dans le cadre de la proposition marocaine d’autonomie élargie des provinces du Sud.

La hantise des polisariens est de voir, un jour, la Minurso plier également bagages, puisque n’étant plus d’aucune utilité, et que les Forces Armées Royales lancent une campagne de « désinfection » de la zone démilitarisée et poussent le « Mur de sécurité » jusqu’aux frontières avec l’Algérie.

Le polisario ne parvient plus à assurer une quelconque présence armée dans la zone démilitarisée. Les drones des Forces Royales Air dissuadent, de manière « définitive », les miliciens polisariens qui osent y mettre les pieds.

Il parvient, néanmoins, à entretenir, jusqu’à présent, l’illusion de l’existence d’une chimérique république polisarienne en appelant cet espace qui sépare le Maroc de l’Algérie de « territoires libérés ».

Une fois les Forces Armées Royales déployées directement le long des frontières Sud-est avec l’Algérie, les polisariens n’auraient plus de chimères à vendre aux habitants des camps, qui sont déjà démoralisés par un demi-siècle de mal vie dans l’inhospitalière Hmada de Tindouf et révoltés par le ségrégationnisme tribal de leurs dirigeants.

L’arroseur arrosé

Les Sahraouis d’origine marocaine présents dans les camps peuvent toujours se repentir et escompter rentrer vivre paisiblement dans les provinces du Sud du royaume.

L’Algérie va, par contre, se retrouver face aux Sahraouis algériens, maliens et mauritaniens, ramenés par ses soins aux camps de Tindouf pour fausser les résultats d’un référendum dont il n’est plus question.

Ces derniers réclament contrepartie aux « sacrifices » consentis durant presque un demi-siècle et ont fait savoir à Alger et ses sbires polisariens qu’ils ne vont pas bouger du Sud de l’Algérie tant qu’aucune autre solution satisfaisante ne leur est proposée.

Ce serait une bien étrange ironie du sort si le polisario devait créer son Etat indépendant au Sud de l’Algérie, qui l’a monté de toutes pièces, armé et financé pour plutôt diviser le Maroc.

Vu les revendications indépendantistes des Kabyles, et maintenant également des Touaregs du Hoggar, il se pourrait même que l’Algérie, telle que connue jusqu’à présent, cesse tout simplement d’exister.

En somme, une version algérienne de l’arroseur arrosé.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mardi 20 Juin 2023

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