Un pays comme la Grande Bretagne se fait l'obligation , avec la Royal British Society , de faire l' inventaire de toutes les espèces végétales propres à la Grande Bretagne et même de rassembler et stocker des semences des espèces et variétés végétales du monde entier dans des banques biologiques !
La Norvège fait la même chose , pour prévenir d'éventuels dégâts en cas de déluge climatique ou de catastrophe nucléaire !
Comme le souci est le péril qui menace la biodiversité et les espèces d'extinction , le leitmotiv majeur est celui de garder des traces de toutes les espèces qui pourraient disparaître .
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Chez nous au Maroc , d'un côté il y a la menace que certaines espèces non protégées juridiquement soient volées par des groupes étrangers qui voudraient se l'approprier définitivement . C'est ce qu'on appelle le bio- piratage !
Pour cela , il faut simplement breveter cette variété à l'international ou bien effectuer une petite insignifiante manipulation génétique avant de breveter sous un nom nouveau .
Comme tout se fait dans un laboratoire par des ingénieurs agronomes et des généticiens , le tour est joué .
D'un autre côté , il y a le danger que des groupes privés nationaux ou internationaux fassent enregistrer la variété en question en leur nom et la boucle sera bouclée .
Imaginez qu'un jour , on se réveille et que l'on découvre que l'arganier , une espèce endémique , certaines types de dattes , ou autres variétés de fruits , légumes et plantes aromatiques appartiennent , preuves à l'appui , à des groupes étrangers ou même des sociétés privées nationales !
Il s'agit juste d'une course et ce sera à qui fera le brevet en premier , même si avec les OGM on peut avoir des brevets à l'infini .
Le brevetage du Vivant rencontre encore énormément de réticences et de résistances pour des raisons d'ordre morale , éthique et religieux , mais le pire ce sont les pays où il n'y a aucun débat à ce sujet .
Pour des raisons de souveraineté agricole et alimentaire , il sera impératif de sauvegarder toutes nos espèces végétales et de protéger juridiquement toutes nos semences .
Face aux dérives de la bio- génétique , il reste vital que les départements concernés fassent preuve d'une vigilance sans failles face aux pirates de la biodiversité .
Hafid Fassi Fihri