Au quotidien l’Opinion dont il a assuré la direction, Abdelhafid Kadiri avait des rapports familiaux avec le personnel du quotidien du 11 avenue Allal Ben Abdallah. Ses rapports avec la rédaction dont la majorité n’avait pas atteint la trentaine, était de ce respect que l’on doit au père. 

Les journalistes étaient ses enfants pour ainsi dire qui le lui rendaient bien. 

C’était le temps des Najib Salmi, Sami el Jai, Abdelhaï Aboulkhatib, Ahmed Chahid, Ahmed el Fadili, Mounir Rahmouni, Naïm Kamal, Mustapha Bensalmia, Khalid Jamaï, et de quelques autres encore.

Personnellement, c’est Abdelhafid Kadiri qui m’avait recruté à L’Opinion. 

C’est auprès de lui que j’avais trouvé une écoute paternelle, c’est le cas de le dire. 

Les relations de travail étaient conviviales, sans hiérarchie à proprement parler. 

Les journalistes entraient dans son bureau sans rendez-vous ni formalité. 

Le bureau du rédacteur en chef de l’époque, Mohamed Idrissi Kaitouni qui succédera à Abdelhafid Kadiri, était également toujours ouverte.

Sans oublier Ahmed Chahid, secrétaire de rédaction et rédacteur en chef exécutif de fait, qui était tout sourire avec les journalistes, chevronnés ou débutants.  

Quand j’ai quitté le journal après le départ de Abdelhafid Kadiri, j’étais allé lui annoncer la nouvelle moi-même. 

Il eut ce mot « Tu n’as pas le droit. Tu es un enfant de l’Opinion ».

J’ai eu l’occasion de le revoir à plusieurs reprises. 

La dernière remonte à quelques années déjà, après la parution de mon livre « Alors l’information ? Les journalistes parlent du journalisme… et d’eux-mêmes ».

Abdallah Bensmaïn

PS : Les photos ont été prises lors d’un thé qui avait réuni autour de Abdelhafid Kadiri la rédaction de L’Opinion au domicile de Omar Tijani, responsable administratif et financier de l’Opinion à l’époque.

Un grand dirigeant du parti de l’Istiqlal est mort ce lundi 11 décembre 2023. Il s’agit de Abdelhafid Kadiri, l’un des premiers ingénieurs agronomes du Maroc indépendant. Membre du parti dès sa prime jeunesse, nationaliste de la première heure, il a été nommé Secrétaire d’etat chargé de l’agriculture dans le gouvernement d’Ahmed Balafrej (le 12 mai 1958).

Député du parti de l’Istiqlal en 1977, il sera nommé ministre de la Jeunesse et des Sports, dans le gouvernement de Ahmed Osmane  en 1977 et reconduit dans le gouvernement de Maati Bouabid.

Il sera nommé, en 1985, ambassadeur du Maroc à Madrid, dernier poste avant qu’il ne se retire de toute responsabilité officielle. Lui qui a fait son cursus scolaire à l’école royale aux côtés de SM Hassan II.