Les trois grands constructeurs américains, Ford, General Motors et Stellantis, ont finalement cédé face aux revendications de leurs employés. L'accord conclu avec le syndicat est un soulagement pour des travailleurs qui étaient à bout de ressources. Outre l'augmentation des salaires de 25 % d'ici 2028, les employés bénéficieront également d'une "compensation liée à la hausse du coût de la vie". Les grèves ne sont pas courantes aux États-Unis, et les six dernières semaines pourraient bien marquer un tournant majeur dans l'histoire du pays.

Cette mobilisation sans précédent a paralysé de nombreuses usines américaines pendant près de six semaines. Même le président américain Joe Biden s'est rendu sur un piquet de grève pour montrer son soutien. Au total, la grève a duré 44 jours, au cours desquels les travailleurs de l'industrie automobile se sont battus avec une détermination exceptionnelle pour obtenir une augmentation de salaire. Il s'agit d'une victoire historique pour l'UAW (United Auto Workers) contre les géants de l'automobile.

Shawn Fain, à la tête du syndicat américain, a salué cette victoire, affirmant qu'elle avait "ravivé l'idée du rêve américain". L'UAW sort clairement victorieux de ces négociations. Cependant, d'autres pourraient également en tirer profit. C'est notamment le cas du président Joe Biden et de Tesla. En effet, la marque américaine pourrait bénéficier du ralentissement des lancements de certains véhicules électriques, lui donnant ainsi un avantage concurrentiel pendant quelques mois.

Quant à Biden, il pourrait bien être considéré comme le "président le plus favorable aux syndicats de l'histoire des États-Unis", selon plusieurs observateurs. Cela pourrait lui permettre de gagner des points à l'approche de la prochaine élection présidentielle. Son soutien à l'UAW pourrait influencer le vote de la classe ouvrière en 2024. À la suite de l'accord obtenu par le syndicat, le président américain a déclaré qu'il s'agissait d'une "récompense pour les travailleurs de l'automobile qui ont beaucoup sacrifié pour que l'industrie continue à fonctionner pendant la crise financière, il y a plus de dix ans".