Plus concrètement, les deux premiers gouvernements Marocains, suite à la réforme de la constitution de 2011, ont été dirigés par le même parti. Celui dont la majorité est ressorti des urnes. Le Parti Justice et Développement (PJD). Le parti dit « islamiste ».
Hormis l'adjectif théorique, en pratique il n'en est rien. Alors, effectivement, le parti en octobre 2011 a rassuré le peuple quant à la tenue vestimentaire des femmes ou tout autre habitude libre au Maroc. Malgré les critiques qui auront fusé, le maître du Royaume Chérifien a clairement indiqué qu'étant donné le statut de monarchie constitutionnelle, la responsabilité incombe au peuple Marocain qui vote.
Les Marocains auront été bernés par des personnages sans scrupule. Le PJD aura gagné à deux reprises ? Jamais deux sans trois ? Difficile, en l'espèce. Pyrrhus, ce Romain historique de par sa grosse victoire militaire, qui avait soulagé les peuples de l'empire, savait qu'il avait remporté des batailles qui l'auraient tellement affaibli qu'il n'aurait pu éviter l'inévitable, perdre la suivante, perdre à la suite des attaques barbares qui s'en seraient suivies.
Le procédé démocratique est exemplaire. Ne pas oublier Jean-Jacques Rousseau, avec Du contrat social,
« Le peuple [...] pense être libre ; il se trompe fort, il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement ; sitôt qu'ils sont élus, il est esclave, il n'est rien ».
Le peuple ne croit plus en les dires et engagements des politiciens au pouvoir. On se méprend lorsque l'on se fait son avis sur la politique. Pour rappel, la définition du politique est simple : les trois objectifs sont conquête, obtention et conservation du pouvoir. Et user d'un vocabulaire et tournures de phrases qui peuvent influencer -induire en erreur ?- l'électorat. Ceci est bien enseigné si l'on suit des cours de sociologie politique. À partir de là, on comprend les règles du jeu -comme au football, par exemple, où on est environ trente-cinq millions d'entraîneurs de la sélection nationale ...- et il faut comprendre les discours, les engagements politiques des partis.
La politique politicienne est aberrante. Cette dernière en est devenue la risée des Marocains, qui ne sont pas dupes, malgré leur impatience. Les humouristes mettent en exergue la situation sans exagération. Cela est triste ... mais drôle à la fois ! Et ce, depuis toujours : pensons simplement à « tikchbila, tiwliwla », cette chanson populaire datant de la période de l’Inquisition. Pourtant, on ne veut pas forcément voir plus loin que le bout de son nez, alors que ce sont ces moments qui permettent de contribuer au bien-être de l'intérêt général. De contribuer à son échelle à l'Histoire du pays.
Pensons au célèbre Coluche, « écrivez-nous de quoi vous avez besoin, on vous dira comment vous en passer ».
Les élections législatives Marocaines prochaines sont à notre porte. Extrapolons :
Si l'on veut participer à une évolution plus efficace, voyons des partis tels que le parti Istiqlal, ce dernier terme étant traduit par indépendance. Nul besoin, donc, de se demander quel est la genèse du parti.
Voyons ensuite le Rassemblement National des Indépendants (RNI) qui est un parti rassemblant des technocrates. Mauvais ? Comment serait-ce mauvais d'avoir des travailleurs diplômés qui ne travaillent pas seulement dans le but d'offrir de beaux discours
Nous avons besoin de ce genre de partis, sans oublier les partis récents de gauche. Pourquoi la gauche et la droite, cela requiert une analyse longue et détaillée. L'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) est en mal, à l'image du Parti Socialiste (PS) français. Le Parti Authenticité et Modernité (PAM) aura été décrédibilisé bien trop vite après sa création, par certaines malversations, des tentatives de manipulation de certains qui n'auront pas voulu être fair-play et auront saboté leur parti.
Le mieux, et non le moins pire comme c'est le cas, pour le moment, quant aux élections présidentielles françaises à venir -les deux choix les plus envisagés sont de voter pour l'extrême gauche ou l'extrême droite- serait de voir la victoire du RNI et de l'Istiqlal.
Des partis jouissant d'une légitimité certaine, dès leur création, par des personnages publics s'étant battus pour le développement de ce beau pays, qui est indubitablement l'un des États les plus riches en histoire, en culture.
État qui n'est ni Orient, ni Occident ... la terre du Milieu ? À l'époque de Pangée, lorsqu'il n'y avait qu'un seul continent, Agadir était le centre du monde. Le Québec y était attaché géographiquement. Cela avant cette division laissant apparaître plusieurs continents.
Nous sommes originaux en tous points, alors pourquoi devoir placer le Royaume du Maroc plus en Orient ou plus en Occident ?
Par exemple, on a toujours médiatisé la mythologie égyptienne. Il suffit de chercher sur internet quelle était la mythologie berbère ... malheureuse scission entre les deux rives de la méditerranée, où des dieux grecs et romains reprenaient le paysage marocain pour illustrer cet imaginaire collectif de l'époque. Atlas, Hercule, l'Atlantide ou encore Anthée, ce fils de Poséidon et de Gaïa.
Le Maroc pèse depuis des millénaires. Mais il faut que les marocains, et le monde, le sachent.
Et quant à la légitimité historique du RNI et de l'Istiqlal, ce sont des partis qui ne seraient que bons gagnants : si des « petits » partis peuvent contribuer à l'avancée de ce pays qui lie somptueusement tradition et modernité, ils seront clairement envisagés et approchés pour une majorité parlementaire, apportant à l'occasion du sang neuf, des jeunes, qui veut et peut aussi poser de belles pierres à l'édifice.
La Constitution est scrupuleusement respectée pour la formation des deux gouvernements composés précédemment.
Maintenant, il ne reste qu'au peuple de prendre en considération les résultats des dix dernières années et se poser les bonnes questions, et bien y répondre le jour du scrutin. En votant utile pour tout un chacun.
Voter est un droit, mais le droit de vote est inévitablement un devoir : on ne peut réprimander le gouvernement en place car il n'est que la résultante démocratique d'élections transparentes.
Finalement, comme dans tout État démocratique, si l'on veut se plaindre, il est possible de le faire par la plus pure des actions : voter pour un vrai programme politique. Pas pour un raïbi gratuit, voire un mouton offert, pour acheter des voix.
Pensons à cet illustre élu français, Condorcet, qui affirmait que le peuple l'avait élu pour défendre ses idées, et non celles de ses électeurs : « le peuple m'a envoyé pour exposer mes idées, non les siennes ». Condorcet défendant la souveraineté nationale, Rousseau promouvant la souveraineté populaire.
Selon lui toujours, « plus un peuple est éclairé, plus ses suffrages sont difficiles à surprendre. [...]
Même sous la Constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave. » Mais aussi, « un peuple éclairé confie ses intérêts à des hommes instruits, mais un peuple ignorant devient nécessairement la dupe des fourbes qui, soit qu'ils le flattent, soit qu'ils l'oppriment, le rendent l'instrument de leurs projets et la victime de leurs intérêts personnels ».
Et enfin, « qu'importe que tout soit bien, pourvu que nous fassions en sorte que tout soit mieux qu'il n'était avant nous ».
En conclusion, il faut réfléchir, à défaut, apprendre à analyser un minimum les discours politiques, en décelant le réaliste du démagogique. Car le pouvoir va être entre les mains des citoyens lorsqu'ils iront aux urnes.
Ils devront alors voter en âme et conscience, ne pas faire leurs doléances lorsque les résultats seront annoncés, dans le bon respect des règles du jeu démocratique.
Par Constant San Sophism