Chute vertigineuse de la production de riz au Maroc
Cette situation a poussé les autorités marocaines à adopter des mesures d’urgence, notamment la suspension des droits de douane et de la TVA sur l’importation de riz.
Le contexte de cette crise est marqué par plusieurs facteurs. Tout d’abord, les conditions climatiques défavorables, notamment la sécheresse persistante, ont gravement affecté les cultures de riz dans les principales zones de production. À cela s’ajoute une mauvaise gestion des ressources hydriques, un problème récurrent dans le secteur agricole marocain. Enfin, la hausse des coûts des intrants agricoles, comme les engrais et les semences, a rendu la culture du riz de moins en moins rentable pour les agriculteurs.
La suspension des droits de douane et de la TVA vise à stabiliser les prix sur le marché local et à éviter une flambée des coûts pour les consommateurs. Cependant, cette mesure soulève des questions sur la dépendance croissante du Maroc aux importations alimentaires. En 2023, le pays avait déjà importé près de 60 % de son riz, principalement d’Asie et d’Amérique latine. Cette dépendance pourrait s’aggraver si aucune solution durable n’est trouvée pour relancer la production locale.
Les répercussions de cette crise sont multiples. Les petits agriculteurs, qui dépendent largement de la culture du riz pour leurs revenus, se retrouvent dans une situation précaire. Les ménages les plus modestes risquent de voir leur pouvoir d’achat diminuer face à l’instabilité des prix. Cette crise met en lumière les défis structurels du secteur agricole marocain, notamment en matière de gestion de l’eau et de soutien aux producteurs locaux.
À l’échelle internationale, des pays comme l’Inde ou la Thaïlande, grands exportateurs de riz, ont également connu des périodes de crise similaires. Ces exemples montrent que la résilience du secteur agricole dépend largement de la mise en place de politiques adaptées, telles que l’investissement dans des technologies d’irrigation modernes et la diversification des cultures.
Ainsi, la chute de la production de riz au Maroc est un signal d’alarme sur la nécessité de repenser les politiques agricoles nationales. Si des mesures immédiates, comme la suspension des taxes à l’importation, peuvent atténuer les effets à court terme, une stratégie à long terme est indispensable pour garantir la sécurité alimentaire du pays. Cette crise pourrait être une opportunité pour moderniser le secteur et renforcer sa résilience face aux défis climatiques et économiques.