Dr Samir Belahsen
Robert Sabatier
« Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit. »
Guy Bedos
Dans tout terrorisme, il y a une certaine idée de suprémacie idéologique, ethnique religieuse ou pseudo-scientifique.
La notion de « suprématie blanche », comme les théories suprémacistes en général, est une notion enracinée dans l'ethnocentrisme et le désir d'hégémonie.
Le racisme « légal » aux USA accordait aux Américains Blancs des droits et privilèges refusés aux Amérindiens, Afro-Américains, Asio-Américains et aux Latino-Américains. Ces privilèges concernaient l’accès à des droits comme l'éducation, l'immigration, le droit de vote, de citoyenneté, le droit d'acquisition de terres et même le droit pénal.
Cette situation a duré légalement du XVIIe siècle aux années 1960.
Il a fallu des années de souffrances et de luttes pour arriver au discours de « I have a dream … » de Martin Luther King en 1963 devant le Lincoln Memorial, à Washington, D.C., durant la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté. MLK revendiquait l'égalité des droits civiques et économiques entre Blancs et Afro-Américains.
Ce n’est qu’en 1964 que la ségrégation de jure est abolie sous l’effet du mouvement des droits civiques. Le Civil Rights Act, signé par le président Lyndon B. Johnson le 2 juillet 1964, marque la fin de la ségrégation. Toute discrimination reposant sur la race, la religion, le sexe dans tout le territoire américain y est interdite et toute loi contraire est devenue contraire à la constitution.
Les États-Unis sont restés empreints de discriminations de Facto, ravivées par des mouvements d’extrême droite. Si dans ce pays, de nombreux actes terroristes leurs sont imputés, ils sévissent aussi à l’étranger comme à Christchurch en Nouvelle-Zélande. Un « homme » s’est introduit dans une mosquée et a tué 50 personnes au fusil, tout en filmant et partageant la scène.
Selon le Southern Poverty Law Center, spécialisé dans la surveillance des groupuscules d’extrême-droite aux États-Unis, 1 020 groupes haineux seraient actifs dans le pays.
Le racisme se reflète toujours dans les inégalités socio-économiques et prend des formes plus modernes et indirectes, la plus dangereuse et la plus insidieuse étant le racisme symbolique.
Plusieurs groupes structurés défendent la « suprématie blanche », on les rencontre dans de nombreux pays et régions où la population est à prédominance « blanche », dont l'Amérique du Nord, l'Europe, la Russie, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud et l'Amérique latine.
Le Ku Klux Klan (KKK) est le plus célèbre groupe associé au mouvement suprémaciste aux Etats unis, mais il y en a d’autres que l’on qualifie de néo-nazis. Certains se réclament ouvertement du national-socialisme « historique ».
L’ultra-droite a le vent dans les voiles, ces groupes extrémistes qui carburent à la haine des juifs et des musulmans, et qui agissent au nom de la protection de la « race blanche », se multiplient dans tout l’occident. Les Etats –unis viennent de comprendre jusqu’à quel point ces mouvements peuvent constituer un risque pour la pérennité du modèle Américain, mais aussi pour la démocratie et l’économie Américaine.
L’administration Biden pourrait-elle s’attaquer à ces mouvements ?
L’Europe comprendrait-elle le risque majeur qu’ils représentent ?
Le Canada vient d’inscrire le fameux groupe d’extrême droite Proud Boys impliqué dans le crime du capitole à sa liste d’entités terroristes.
La stratification raciale silencieuse se faufile dans les secteurs de l'emploi, du logement, de l'éducation et de la politique. Elle se réveille un jour et devient violente.
C’est pourquoi, je pense qu’il faut être vigilant, il ne faut pas attendre que le racisme se banalise en silence et sous silence.
La conclusion, permettez- moi de la laisser à Rosa Parks, la femme du bus (dans Docteur Who) chantée par Obispo (Rosa), l’auteure de Quiet Strength (ses mémoires) et racontée merveilleusement par The legacy of Rosa (court métrage de Robert Houston) :
« Les gens racontent que j'ai refusé de céder mon siège parce que j'étais fatiguée, mais ce n'est pas vrai. Je n'étais pas fatiguée physiquement, ou pas plus que d'habitude à la fin d'une journée de travail. Je n'étais pas vieille, alors que certains donnent de moi l'image d'une vieille. J'avais 42 ans.Non, la seule fatigue que j'avais était celle de céder. »
« Jusqu'à présent, je crois que nous sommes sur la planète Terre pour vivre, nous épanouir et faire notre possible pour rendre ce monde meilleur afin que tout le monde puisse jouir de la liberté. »
Dr Samir Belahsen