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SM Le Roi MOHAMMED VI, sérieux et continuum


Autant que l’on se souvienne, c’est la première fois que le discours royal s’est construit autour d’un seul concept, le SÉRIEUX, décliné dans tous les champs d’intervention du Maroc et des Marocains, de l’économique au social, du politique au diplomatique.



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Par Naim Kamal

Depuis Tel Aviv, des observateurs israéliens ont noté que le Roi Mohammed VI a utilisé quatorze fois cette occurrence, qu’il perçoit non pas comme « un terme vide de sens, de portée purement formelle », mais, au contraire, comme « un concept intégré qui recouvre un ensemble d’idéaux et de principes opératoires. » Seul ce concept sur lequel ‘’repose le renom’’ des Marocains est de nature, quand il est « le moteur de nos actions », à leur permettre « de renverser les difficultés et [de] relever les défis », explique le Souverain.

Le sérieux, le Roi l’a évoqué pour préciser que « chaque fois que la jeunesse marocaine a eu les moyens de démontrer pleinement son sérieux et son patriotisme, elle a fasciné le monde par des performances d’un calibre inédit, à l’instar de l’exploit accompli par la Sélection nationale à la dernière Coupe du monde de football ».

Mais ce sérieux, il l’a étendu à l’innovation des jeunes, à la défense de l’intégrité territoriale, aux domaines politique, administratif, juridique, à l’investissement, à l’exigence de la reddition des comptes et, last but not least, au sérieux que doivent maintenir les Marocains pour naviguer « dans un monde secoué par l’ébranlement des valeurs et des référentiels et confronté à l’imbrication de nombreuses crises.»

Ce que des Israéliens ont voulu retenir

De D à G : Le Roi Mohammed VI, Jared Kouchner, alors conseiller du président américain, et Meir Ben-Shabbat, alors conseiller à la sécurité nationale israélienne

Si à Tel Aviv, quelques observateurs ont recensé le nombre de fois que le Roi a utilisé ce terme dans l’acception qu’il lui donne, c’est parce que c’est à ce même sérieux qu’il a fait appel, ainsi qu’à « une égale intransigeance » pour réitérer « la position inébranlable du Maroc en faveur de la Cause palestinienne juste et des droits légitimes du peuple palestinien frère, afférent à l’établissement d’un État indépendant ayant Al-Qods orientale comme capitale et apportant in fine sécurité et stabilité aux peuples de la région. »

Or, il n’y a rien dans ce propos qui ne se trouverait pas dans la Déclaration Conjointe entre le Royaume du Maroc, les États-Unis d’Amérique et l’État d’Israël du 22 décembre 2022.

Après avoir rappelé l’échange de vues qu’ont eu le Roi Mohammed VI et le président Donald TRUMP à propos de la situation au Moyen-Orient, la Déclaration précise que le Souverain « a réitéré la position cohérente, constante et inchangée du Royaume du Maroc sur la question palestinienne, ainsi que la position exprimée sur l’importance de préserver le statut spécial de la ville sacrée de Jérusalem pour les trois religions monothéistes, pour Sa Majesté le Roi, en Sa qualité de Président du Comité Al-Qods.»

La « position cohérente » dont il est question trouve précisément sa cohérence dans l’engagement de Rabat à maintenir de bonnes relations avec la communauté juive, tant au Maroc qu'à l'étranger et à œuvrer pour un rapprochement arabo-israélien qui remonte aussi loin que la création de l’État d’Israël et l’indépendance du Maroc.

 

C’est un continuum qui, dès juin 1970, se manifeste dans l’entretien à Rabat du Roi Hassan II avec Nahum Goldman, alors président du Congrès Mondial Juif, pour explorer les voies et moyens de rapprocher les entités du Moyen-Orient, estimant probablement que la défaite de juin 1967 était de nature à faire réfléchir les dirigeants arabes qui se retrouveront dans le « Front de refus » après le discours de Sadat à la Knesset israélienne. Sans réussir à enrayer le processus de a

En témoigne l’une de ses victimes expiatoires, Yitzhak Rabin, assassiné le 4 novembre 1994 par, officiellement, « un extrémiste juif ». Sur le chemin du retour de Washington après la signature avec le président de l’OLP Yasser Arafat, entérinant les accords d’Oslo en 1993, le Premier ministre israélien, accompagné de son ministre des Affaires étrangères Shimon Peres, fit escale à Rabat.

Il tenait à souligner que « Israël, le monde arabe et le monde entier doivent témoigner leur reconnaissance pour les efforts que le Roi Hassan n’a cessé de déployer pour la paix depuis 20 ans et jusqu’à la réalisation des accords historiques de Washington. »

Yitzhak Rabin avait rappelé également les différents contacts entre le Souverain et plusieurs responsables israéliens, dont lui-même en 1976, Moshé Dayan en 1977 et Simon Peres en 1986.

Cette dernière visite avait valu au Maroc la rupture avec Damas et sa reconnaissance de la pseudo RASD, une longue brouille avec l’OLP dont le président Yasser Arafat, qui, quoi que heureux, grâce aux efforts du Maroc, de serrer la main de Rabin en 1993, avait donné à Alger l’accolade au chef des milices de l’époque, Mohammed Abdelaziz. Un mesquin geste voulu vengeance. 

Au cours de cette brève visite, Yitzhak Rabin affirma à l’issue de ses entretiens avec Hassan II que « la première pierre de l’accord de Washington [de 1993] a été posée lors de ses entretiens avec ce même Souverain en 1976. »

Un long et couteux processus qui requiert des Israéliens de ne pas omettre que c’est souvent Tel Aviv qui a renié la plupart de ses engagements envers les Palestiniens, que ce soient ceux issus des accords de Camp David ou d’Oslo. M. Netanyahu en sait certainement quelque chose.

Rédigé par Naim Kamal sur Quid 



Lundi 31 Juillet 2023


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