Par Ali Bouallou
Toutes ces femmes d’exception ont non seulement permis de changer les rapports homme-femme mais ont marqué de leur empreinte l’histoire de l’Humanité tout entière.
En plus de ces femmes, et au risque de choquer certains lecteurs (car les lectrices ne seront que solidaires et empathiques), je voudrais rendre hommage aux prestataires de services de l’amour. Ce vieux métier dont l’ancienneté est incontestée, tantôt autorisé au grand jour, tantôt réprimandé voire surtaxé mais de tout temps toléré.
Cette population est en proie aux exigences matérielles de la vie et où le vice, contrairement aux idées reçues, ne représente qu’une infime part de la motivation d’exercer ou de tapiner.
Les belles du jour et de la nuit décident de sortir, c’est le terme d’usage, lorsque plusieurs portes restent fermées car elles ne se sont jamais ouvertes et qu’elles ne s’ouvriront jamais, et lorsque les besoins matériels dépassent de loin les salaires misérables des petits métiers. Les métiers de ceux qui n’ont pas eu la chance de naitre au bon moment et au bon endroit.
Pour beaucoup de péripatéticiennes, il s’agit de sauver un frère, un père ; une autre femme, une mère ; parce qu’il s’agit bien de survie et rien d’autre.
Et pour la grande majorité, il s’agit de subvenir aux besoins d’un enfant conçu illégitimement après de véritables histoires d’amour où les jeunes femmes ingénues se livrent par amour et se font larguer par lâcheté.
Les histoires de ces femmes-au-mieux-offrant, quelque soit l’asphalte qu’elles fréquentent, sont attachantes et méritent l’écoute avant le jugement.
N’est, voire née, pas trainée qui veut. Le ticket d’entrée est cher. Après y avoir laissé leurs âmes, certaines y perdent la vie.
La joie de ces femmes est incontestable. Elles permettent d’assouvir les désirs les plus fous pourvu que les sous suivent.
Sans en avoir l’air, elles cimentent des couples et des familles en mal d’amour et de quiétude.
Elles améliorent les conditions de vie de leurs propres familles et font en sorte de les prémunir de toute déviance.
Elles améliorent les chiffres de la consommation des ménages puisqu’elles sont actrices de cette économie informelle que les institutions financières mondiales nous reprochent.
Le seul bémol reste la morale qui se pose en les mêmes termes aussi bien chez nous, pays d’obédience musulmane, que dans le monde occidental.
La différence est qu’en occident, l’action précède le jugement. Les structures sociales et la société civile sont renforcées pour anticiper la légèreté et prévenir les conséquences dramatiques de cette ruine sociale.
Dieu créa la femme pour être aimée, respectée et protégée et notre société se doit de le faire.
Alors, faisons en sorte à anticiper « les sorties rémunérées des femmes ». Faisons en sorte à ce que les jeunes filles n’abandonnent ni l’école ni un domicile familial invivable. Créons des structures d’écoute dans les collèges et lycées pour les jeunes filles révoltées et entreprenantes. Renforçons les structures d’accueil des jeunes filles en mal de tout. Et plus que tout, arrêtons de les juger sans les écouter.
Pour finir, je me permets de rappeler cette campagne lancée il y a quelques années par des artistes hollywoodiens et qui a fait écho dans le monde entier « Real Man Don’t Buy Women ». La messe est dite !