Par Samah Najmi
Le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU) concerne les zones urbaines où l’on remarque des températures inhabituellement plus hautes par rapport aux zones environnantes, et ce, dû à l’activité humaine et à son urbanisation dense.
Comme ce prodige nuisent aux citoyens et perturbent leurs activités en espace public, surtout en été, son impact sur le bâtiment et le confort intérieur est bien aussi significatif.
De quoi s’agit l’îlot de chaleur urbain ?
On désigne par îlot de chaleur urbain l’apparition d’un microclimat urbain où les températures augmentent anormalement à mesure que l’on se rapproche d’une zone urbanisée ; c’est un phénomène qui provoque de véritables bulles de chaleur dues à l’activité humaine et à l’urbanisation dense qui ne cesse de s’accélérer partout dans le monde. À nos jours, il constitue un enjeu environnemental majeur du 21ème siècle qui doit être considéré à ce titre d’une manière extrêmement sérieuse par les responsables des villes ainsi que par les acteurs du secteur du bâti.
Quelle relation alors existe-t-elle entre îlot de chaleur urbain et bâtiment ?
Sur le plan thermique, tout au long de la journée, le bâtiment est soumis à un flux de rayonnement solaire et à des échanges de chaleur via le renouvellement d’air comme à travers des parois. Ces flux thermiques deviennent plus importants avec l’augmentation de la chaleur de l’environnement du bâtiment. L’apport d’air chaud, via le renouvellement d’air soit naturel ou mécanique, joue un rôle assez sensible.
En ce qui concerne les bâtiments équipés de climatiseurs, le rejet de calories dans leur environnement a un impact majeur qui tend à créer un cercle vicieux et donc, plus les flux de réchauffement augmentent, plus la demande de climatisation augmente et ainsi de suite. Or, les bâtiments situés dans un îlot de chaleur urbain, plus précisément, dans une zone où la température ne baisse pas suffisamment durant la nuit, n’aura plus la possibilité de se rafraîchir.
Par ailleurs, la taille des bâtiments ainsi que leurs dispositions et espacements sont à lier au phénomène d’îlots de chaleur urbaine : une étendue de bâtiments absorbe plus de chaleur qu’un bâtiment isolé et en restituera davantage, favorisant le phénomène.
En effet, le tissu urbain dense limite l’ensoleillement des surfaces au sol et ralenti le refroidissement nocturne alors que le tissu urbain peu dense favorise l’ensoleillement et donc l’échauffement de la zone mais permet un refroidissement plus rapide et efficace durant la nuit.
Ce phénomène d’îlot de chaleur urbain influe donc négativement le confort thermique des espaces à la fois publics et privés, la santé publique et l’environnement ; il cause également la surmortalité en cas de caniculaire. En effet, ses conséquences ne sont pas neutres et leur prise en compte nécessite d’être opérée au niveau des bâtiments en premier lieu.
Ainsi, l'ICU peut être considéré comme un des forts indicateurs sur les limites de l’urbanisme actuel et donne désormais lieu à des réflexions constructives sur la conception, surtout environnementale, de la ville de demain.
Article en partenariat avec Welearn