Dr Samir Belahsen
Alain (E.Chartier)
« Tout pouvoir est violence. »
Giles Lamer
Faut-il permettre à Donald J. Trump de revenir sur Facebook ?
Cette question paraît simple. Quand on y pense c’est toute la problématique de la démocratie et de la liberté d’expression qu’elle pose.
Les autres viennent de 18 pays sur six continents. C’est dire que l’on a « tout » fait pour soigner le manque de légitimité de cet organe…Malgré tout le respect que l’on peut avoir pour certains membres, il reste un organe nommé qui va répondre à une question aussi fondamentale pas pour Mr Trump seulement mais pour la liberté d’expression.
L’honorable « Board » transnational va décider « souverainement » si l’ancien président aura le droit de reprendre son compte Facebook.
Le conseil examinera la question Trump, guidé par les propres règles de Facebook ainsi que par le droit international des droits de l'homme. Si Facebook accepte ses décisions, comme il s'est engagé à le faire, ainsi que les orientations plus larges du conseil d'administration, la société dotera ce panel obscur d'un nouveau type de légitimité nous dit Ben Smith sur le Times.
Pour Evelyn Douek, "Soit ce n'est rien, soit c'est le Nouvel Ordre Mondial".
Mark Zuckerberg, directeur général de Facebook, a été attiré par l’ idée de remettre les appels les plus épineux à des « experts» adoubés et de se laver les mains des décisions.
M. Zuckerberg a nommé ses membres en mai dernier. Il l’a doté de 130 millions de dollars , 30 employés ….Une structure « théoriquement » indépendante qui décidera demain pour Trump dans quelques semaines mais demain pour nous tous ou du moins pour nos comptes FB.
Le conseil va nommer un panel de cinq membres du conseil pour décider de ce qu'il faut faire du compte de M. Trump. Le conseil d'administration complet, composé de 20 personnes, examinera la décision de rétablir ou pas le compte de Mr Trump.
Oublions un peu le cas Trump, nous sommes devant des sociétés transnationales qui disputent le pouvoir aux dirigeants démocratiquement élus et au pouvoir judiciaire issu de cette démocratie.
Ces sociétés agissent sur des marchés en position d’oligopole.(du grec oligos, petit nombre et polein, vendre).
En général, un oligopole conduit soit à une féroce concurrence, soit à des ententes. Les entreprises en situation oligopolistique sont tentées de s'accorder sur les prix et sur les quantités offertes afin de se partager le marché et d'optimiser leurs profits. Ces ententes (cartel), qui reviennent à créer une situation de pseudo monopole, sont interdites par le droit de la concurrence quand il existe et quand il est appliqué elles sont sanctionnées.
Souvent quand les chiffres grossissent et qu’il s’agit de produits stratégiques, elles peuvent menacer la souveraineté et la stabilité des États.
Dans ce cas de figure, la menace est d’autant plus importante qu’on a affaire à des médias géants et qu’il s’agit d’informations, de notre liberté d’expression et de nos choix démocratiques.
Le professeur Shimi, sur ces colonnes avait posé une question philosophique et noté deux points qui me paraissent saillants et je me permets de reprendre :
La question : Ou commence et ou finit un discours de la haine ?
Les deux points :
- L’organisation de l’espace digital ne saurait passer sous le contrôle d’une logique marchande et discrétionnaire…
- La nécessaire normalisation de l’aspect déloyal de la concurrence que ces géants mènent au Maroc, fiscalité …
C’est toujours une question de rapports de force, entre la souveraineté des États et la nouvelle souveraineté des géants d’internet qu’on appelle aujourd’hui GAFAM.
C’est à se demander :
Quels seraient les relations entre ces 5 géants et les 5 membres permanents du conseil de sécurité dans les années à venir ?
Dr Samir Belahsen