Deux traditions perdurent :
On a vu la même conférence des prédateurs se répéter dernièrement à Berlin à propos de la Libye. Le Maroc « fouille merde » et empêcheur de tourner en rond, n’y est pas invité.
Et aujourd’hui, on voit l’Allemagne, La France, l’Italie et l’Espagne se disputer le marché juteux de l’armement algérien, facilité par sa corruptibilité. Cela vaut bien une dérogation à l’indépendance de la justice en terres démocratiques.
2-La tradition espagnole : Depuis Isabelle la catholique, qui a expulsé ou mis à l’épreuve du bucher les marocains juifs et musulmans, l’Espagne, après avoir été forcée de rendre à contre-cœur le Sahara au Maroc , rêve toujours de Reconquista.
Février 2017, Le Sénat espagnol adopte une motion en faveur du Polisario, qu’il a contribué à créer avec l’Algérie, et la Libye, demandant au gouvernement espagnol de « faciliter activement » la réalisation d’une solution politique à la question « du Sahara occidental , occupé par le Maroc depuis 1975 ». C’est ce qu’ils appellent le principe de « neutralité ». Amnésie de la carte précoloniale du Maroc.
Et voilà qu’en 2021, l’Espagne reçoit par « humanité », secrètement, sous un faux nom, pour le protéger de sa propre justice, un homme dont les crimes de guerre sont théoriquement imprescriptibles : assassinats en masse, enlèvements, séquestrations, tortures … et même viol. Une « décision souveraine » !
Certains espagnols demandent l’expulsion des marocains, non pas seulement de leurs colonies au Maroc, mais aussi de toute l’Espagne, et le cas échéant, on en profitera pour fourguer au Maroc d’autres nationalités, des yéménites par exemple. D’autres espagnols, et non des moindres, ne veulent pas voir dans la ville occupée de Sebta des « génuflexions en direction de la Mecque, 5 fois par jour ». Face à la « marche verte » de Sebta, la victime du « péril marocain » (propagande du XIXème siècle) serait le colon espagnol !
Les démons de l’Espagne se sont donc réveillés dans la ville occupée de Sebta. Le gaz moutarde, qui a exterminé les rifains, village après village, a été remplacé par les gaz lacrymogènes. L’épreuve du Bucher des rois catholiques a été transformée en un hangar où l’on a entreposé un millier de mineurs marocains, serrés comme des sardines, et laissés sans eau, ni nourriture durant 3 jours consécutifs. Sans parler de ceux que l’on a jeté à la mer en les bastonnant. Tout cela pour protéger le Torquemada du siècle : Brahim Ghali.
Ou est la Cours Pénale Internationale ?
Alors l’Espagne, qui ne fait preuve d’humanité qu’envers les grands criminels, juge et partie dans l’affaire du Sahara marocain, est-elle apte à juger Brahim Ghali ? Surement pas.
Seule la Cours Internationale de Justice devrait être habilitée à le faire. Et encore, peut-être parviendra-t-elle à ébranler la cohésion de façade de l’Europe, et la passivité de l’ONU.
Mais réussir à mettre les bons mots sur les faits permet de lutter contre la propagande politicienne, qui vise à continuer à dépecer l’Afrique, en dépit du sang, des peines et des colères de nombreux peuples africains depuis le XXème siècle.
Par Pr Aziza Benkirane