Par Dr Samir Belahsen
Stephen HawKing
« L’équilibre sage commence par l’acceptation de l’inévitable et se poursuit par la transformation raisonnable de ce qui peut l’être. Parce que nous ne pouvons pas changer certaines réalités, changeons les yeux avec lesquels nous percevons ces réalités. »
Nikos Kazantzakis
C’est quoi le changement !
Le changement serait selon les dictionnaires le passage d'un état à un autre. Changer son comportement, ses habitudes, changer de travail, changer d’environnement ou de vie, peut être vécu ou perçu, pour les uns comme un renouveau, un nouvel espoir et comme une source de peurs et même d'angoisse pour les autres.
Pendant la crise du Covid 19, une phrase commence à se répéter dans la presse, elle veut qu’avec la crise sanitaire, les évolutions et les ruptures technologiques, les rythmes de changements s’accélèrent : « Tout va plus vite… ».
Les changements sont- ils plus rapides !
Frédéric Fréry vient de produire un article pour déconstruire ce mythe et pour preuve, c’est bien avant Covid et même avant la grippe espagnole que cette phrase fut écrite : « Notre monde c’est plutôt l’incertain, le changeant, le variable, l’équivoque, un monde dangereux peut-être, certainement plus que le simple, l’immuable, le prévisible, le fixe. »
C’est une phrase de Nietzsche dans la volonté de puissance 1888, ou il dit aussi que la vérité fait mal parce qu’elle détruit une croyance ; elle ne fait pas mal par elle-même.
La vérité amère est que le monde a toujours été incompréhensible, changeant et mutant et pas seulement dans les étapes de rupture même généralisées.
Et comme le dit si bien Fréry : « il l’a toujours été, mais il faut une vie pour s’en rendre compte. Dire que tout va de plus en plus vite, c’est être vieux »
Tout ça, c’est pour dire que le monde change et changera ; ce n’est pas une nouveauté.
Ce n’est certainement pas une excuse pour ne pas changer.
Au Maroc, Covid ou pas, nous sommes rentrés dans la phase élections.
La coalition gouvernementale libérale, parait-il, devrait nous servir du réchauffé en plat principal et en entrée du Covid avec du « on ne nous a pas laissé faire ».
Au dessert, elle nous servira quelques réalisations royales qu’elle a eu le mérite d’appliquer avec beaucoup de retard et parfois de maladresse. Le tout accompagné d’un jus d’idéologie et de promesses irréalisables.
Pour tout le repas électoral, on aura droit à quelques spécialités locales et chaque parti de la coalition nous offrira quelques sauces spécifiques et quelques tabous-casseroles.
Certains, par exemple, voudront nous interdire de discuter de la reconnaissance de « l’état sioniste » ou des « inondations de Casablanca ». D’autres nous exigeront de faire l’impasse sur les prix des carburants et sur la fameuse réforme des cliniques privées.
Pour ceux qui sont déjà vaccinés, rappelez-vous ce refrain de Brel :
On n'oublie rien, de rien
On n'oublie rien du tout
On n'oublie rien de rien
On s'habitue, c'est tout.
La conclusion je la laisserais à mon libéral préféré Jeff Bezos :
« Ce que nous devons faire, c’est toujours nous pencher vers l’avenir. Quand le monde change autour de vous et quand il change contre vous, ce qui était autrefois un vent arrière est maintenant un vent de face, vous devez vous pencher sur cela et comprendre ce qu’il faut faire parce que se plaindre n’est pas une stratégie ».
Dr Samir Belahsen