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L'oasis est une mère, liée toujours à ses enfants, elle ne peut pas les oublier, elle a toujours une place à garder pour eux. Ses enfants grandissent, ils l'a quittent cherchant d'autres horizons.
Elle reste fidèle à eux, absents autant que présents. Quand ils reviennent, elle les accueille, d'une passion fort chaleureuse. Eux, ils ne se rendent pas compte de sa fragilité que quand elle disparaît, désormais le regret n'est plus utile.
Quant à elle, elle ne laisse aucune manière dans le but d'en offrir ce dont ils ont besoin, elle fait de son mieux en vue de leur donner une valeur.
Mais quand elle ne peut rien, Dieu est grand, elle sera épuisée et abîmée après un long combat pour subsister.
Ils quittent l'oasis à cause de l'absence de chances du travail, la pauvreté les repousse loin de leurs racines, de leurs proches, de leurs amis, d'une nostalgie attachante, d'une histoire enracinée dans un espace si particulier.
Ils tentent leurs chances ailleurs. Tantôt, ils trouvent du travail, tantôt, ils restent errants dans un monde sans pitié. Le monde de la ville, monde d'un malheur ontologique, la vitesse y gagne, aucune verdure quasiment, les horizons sont alors enfermés, personne ne connait une autre ou presque.
Ils sont obligés à quitter la terre natale, la mère tendre et compatissante, douée d'un don divin, elle le régénère.
Elle comprend l'étranger avant l'autochtone. Quand ils reviennent, avec eux un parcours plein de déceptions, plein d'échec, elle les écoute, elle les offre là OÙ ils peuvent être écoutés, compris et acceptés dans ses chagrins les plus durs.
L'oasis est une terre qui a besoin de quelqu'un qui prendra soin d'elle. Or, elle ne le déclare pas, elle souffre en silence, rares sont ceux qui entendent son gémissement.
Étrangement, elle ne se plaint guère. Eux, ils se sont revenus souvent portant des idées de cet ailleurs troublant, n'estiment plus la valeur d'elle, ils l'insultent, ils oublient tout ce qu'elle souffrait pour eux, pour leur bien, pour leur bonheur.
Ils apportent avec eux des idéologies, dites modernes, donnant naissance à un effacement d'un héritage très pur et majestueux.
Ils essaient d'y transformer en un lieu qui ressemble à l'espace moderne, donnant lieu à une compétition abolissant l'entraide dont la pauvre oasis est caractérisée depuis l'aube des temps, ils apportent ainsi l'esprit du refus de l'autre, l'ami et le proche.
Éloignement des autres, les éliminer.
Elle est encore dans sa propre nature, elle n'est pas ingrate, fidèle aux principes à jamais, l'oasis est une véritable leçon de la lutte et de l’engagement. Elle est toujours prête à la cohabitation et à toute sorte d'hospitalité. Eux ne reconnaissent pas ceci, ils sont dévorés par la technique, tout un chacun est isolé dans sa propre existence, dans son monde très étroit.
MOHAMED HAROUAN. Président du club des objectifs du développement durable Frekla, AOFEP, Maroc.