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Par Aziz Boucetta
Rassurez-vous, preux successeurs de Théophraste Renaudot, l’attaque du Hamas (1.400 morts, inexplicablement ramenés à 1 .200) est éminemment condamnable, ses auteurs coupables de crimes de guerre ou contre l’humanité, et leurs excuses et justifications irrecevables, dès lors qu’ils ont tué des gens désarmés, et en ont kidnappé d’autres, adultes, enfants et vieillards. Voilà pour vous rassurer, chers vous.
Mais « tuer des gens désarmés et kidnapper des gens, adultes, enfants et vieillards », c’est ce que fait aujourd’hui, avec bien plus de moyens mais avec autant de férocité et d’inhumanité, l’armée israélienne. Pourquoi ne condamnez-vous donc pas ces agissements ? A votre crédit, on reconnaît à certains d’entre vous le mérite de la clarté : un mort palestinien ne vaut pas un mort israélien, la vie d’un musulman n’est pas égale à celle d’un juif, et occire son prochain est un droit accordé à n’importe quel vulgaire colon israélien qui tue, massacre, estropie un Palestinien.
Mais d’autres enrobent leurs abjections dans des apparences de réflexions philosophiques improbables ; alors nous avons droit à tout… Une illustre inconnue vient soliloquer sur les enfants israéliens qui meurent en voyant l’inhumanité de leurs assassins, contrairement à leurs congénères palestiniens qui trépassent certes, mais dans le confort de ne pas voir la lueur de meurtre dans les yeux de leurs tueurs. Laborieux, tortueux, ignominieux, mais au vu de la complexité des exactions à justifier, cela se comprend… Tout est compréhensible dès lors qu’il s’agit de pourfendre les combattants, pardon les terroristes du Hamas.
Et quand, d’aventure, face à l’ampleur des massacres à Gaza, les... journalistes et experts en viennent à douter, alors ils s’auto-administrent un traitement appelé Rafowicz, porte-parole particulièrement énervé de Tsahal qui assène ses vérités, martèle ses éléments de langage, gronde les journalistes, se pose en éternelle victime et accable les dangereux bébé palestiniens qui, à huit dans une couveuse à l’arrêt pour cause de coupure électrique, menacent l’Etat d’Israël.
Pascal Praud, présentateur vedette qu’on ne présente plus mais tout à fait insortable, balance entre le discours convenu et inconvenant. Une courte séquence hors antenne mais filmée le montre tancer un de ses invités : « Ce serait bien si tu arrêtes de défendre les palestiniens à l’antenne ». Les choses sont désormais claires, et des faits similaires ne se comptent plus sur les plateaux télé français.
Bref, les journalistes, chroniqueurs et "experts" de ces plateaux télé sont en service commandé ; ils ont reçu une commande, où on leur a commandé de dire ce qu’ils disent et d’agir comme ils agissent. En service commandé, donc… Tout cela les concerne, mais si ces comportements devaient avoir un résultat, un avantage, ce serait celui de convaincre ceux qui, encore, sur nos terres, croient toujours à cette fable de la « presse française », des « médias français », de l’ « indépendance des médias français », de leur « fiabilité » et de leur « objectivité ».
On sait aujourd’hui, que ce n’est pas le cas, sauf certaines exceptions que leurs positions humanistes honorent et qui, il faut quand même le dire, sont en nombre croissant. Mais l’écrasante majorité demeure dans sa position de justifier l’injustifiable, de défendre l’indéfendable, d’excuser l’inexcusable, et de diviser les humains en deux catégories, ceux qui peuvent être impunément tués et ceux qui peuvent perpétuellement tuer.
Rédigé par Aziz Boucetta sur Panorapost