Écouter le podcast en entier :
Par Taoufiq Boudchiche, économiste.
L’intérêt est non seulement d’avoir une photographie du niveau et de la qualité des évolutions observées sur ces différentes catégories, au plan national, mais aussi au plan international (classement du Maroc de la richesse globale par habitant, du capital immatériel, taux de dépendance alimentaire et énergétique, niveau atteint dans la lutte contre le changement climatique, gouvernance politique et institutionnelle…).
Le tableau de bord, est en effet riche de données détaillées, commentées et illustrées par des graphiques synthétiques. Il est accessible autant aux institutions concernées qu’aux citoyens souhaitant disposer d’une information objective aux standards scientifiques internationaux. En comparant avec le rapport de l’année 2021, l’évolution du positionnement international du Maroc en 2022, dégage de manière générale, une situation qui appelle à accélérer les réformes structurelles.
Il y a des secteurs où la résilience du pays bien que mise à l’épreuve (contexte de la Covid-19, sécheresse, déficit budgétaire…) a néanmoins été consolidée. C’est le cas des indicateurs relatifs au système financier, à la gestion de la crise de la Covid-19, à la lutte contre les effets du changement climatique, à la réduction de l'empreinte écologique, à la gestion migratoire, à la connectivité aérienne et maritime, à l’Open data, à la contribution à la paix et à la sécurité internationales et à la lutte contre la cybercriminalité.
De même, s’agissant de certains retards dans les réformes à caractère constitutionnel qui impactent négativement le classement du Maroc. Les cas sont illustrés sur les indicateurs inhérents à l’Etat de droit, à la gouvernance, à l'efficacité des institutions publiques, au développement humain et au bien-être social, aux libertés publiques, à la confiance institutionnelle, à la solidarité institutionnelle, à la lutte contre la corruption et l'opacité financière. Il est aussi indiqué un recul dans la mise en œuvre des stratégies sectorielles censées portées les réformes dans certains secteurs à vocation socioéconomique (logistique, emploi, lutte contre la pauvreté et les inégalités…).
En revanche, il y a des situations plus favorables qui atténuent ces déficits comme les indicateurs relatifs aux secteurs régaliens. Ils transparaissent dans l’attachement aux constances de la Nation et aux facteurs stabilisateurs tels que ceux de la famille et de la solidarité traditionnelle. Concernant le volet économique, l’insertion du Maroc dans la compétition économique mondiale montre des valeurs plutôt moyennes notamment celles liées la compétitivité économique, à l’attractivité des investissements directs étrangers, à la transition énergétique, à l'attractivité du secteur touristique, au Soft Power, à la marque-pays, à l’inclusion numérique, à l’innovation, ainsi qu’à la paix intérieure, la sécurité/défense, la lutte contre le terrorisme et la sécurité sanitaire.
Pour plusieurs des composantes étudiées, il est noté que la faible progression des indicateurs sont causés par des facteurs transversaux tels que la persistance des inégalités sociales, avec en tête les inégalités de genre et les disparités spatiales entre milieu urbain et rural. L’absence de progrès dans la lutte contre la corruption est évoquée également comme étant un facteur de régression d’une part, au niveau de la confiance dans les institutions publiques et de l’action gouvernementale, et d’autre part, au niveau de la fragilisation du lien social. Elle n’est pas étrangère non plus dans la perception négative que les jeunes expriment à l’égard de leur avenir.
Selon l’IRES, Les insuffisances constatées, sont en mesure d’être corrigées si des avancées sont enregistrées à l’avenir dans l’utilisation optimale et efficiente du plein potentiel du capital matériel et, surtout, immatériel. A cette fin, le lecteur trouvera dans le rapport des suggestions d’amélioration pour chaque composante et/ou indicateur étudiés.