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Par Aziz Boucetta
Tous les présidents français, depuis 1958, ont peu ou prou œuvré à maintenir et/ou consolider la grandeur de la France, sauf l’actuel qui, lui, se satisfait d’être persuadé de sa propre grandeur. C’est pour cette raison qu’il scande en rafale, inconsciemment ou en toute inconscience, des phrases avilissantes de type « premier de cordée », « ceux qui ne sont rien » et autres expressions condescendantes d’un jeune Gaulois réfractaire à toute forme d’empathie.
L’Histoire de France depuis la Révolution de 1789 a ceci de particulier que le très vieux royaume n’a jamais vraiment rompu avec sa grande tradition monarchiste qui a fait de lui la grande nation qu’elle fut jusqu’à la présidence actuelle, malgré les vicissitudes de l’Histoire et les turpitudes et autres petites histoires d’un pays qui a marqué les Lumières.
Les Français ont guillotiné leur roi pour mettre un empereur à sa place, avant de « restaurer » prestement la monarchie, de s’essayer brièvement à la république pour très vite revenir se réfugier dans l’Empire, avant de renouer avec le régime républicain secoué par tant de soubresauts et bousculé tantôt par des guerres tantôt par une admirable instabilité ; et, au final, nos amis Français ont trouvé un compromis entre monarchie et république, un compromis nommé Vème République.
Aujourd’hui, le vieux pays du vieux continent a décidé de placer à sa tête un jeune homme se voulant sémillant, volontiers frétillant et quelquefois pétillant qui avance vers l’avenir en courant, au risque de rencontrer une gifle, comme il est effectivement advenu une fois.
N’écoutant personne que sa personne, promenant sur le monde une vision égotique et la novlangue qui va avec, dévasté d’amour pour lui-même, il s’acharne à vouloir écrire l’avenir au présent, prenant de haut le monde et les siens, et le voilà qui réussit ce tour de force d’enlever... un second mandat qu’il réussit avec un certain talent à faire caler au démarrage.
Bref, passant de l’état de grâce à la disgrâce, il fait douter de lui-même un pays que le monde, autrefois, redoutait.
En interne, il installe avec une constance qui force l’admiration une violence d’Etat de moins en moins légitime, qui heurte autant les instances internationales que « ceux qui foutent le bordel », professe-t-il avec élégance.
A l’international, il se fâche avec à peu près tout le monde, dans les deux sens du mot. L’Afrique l’ostracise et l’Amérique le méprise, la Russie le ridiculise et la Chine le toise. A force de vouloir rabaisser tout le monde, il abaisse son pays et en voulant briller, il a plongé sa société dans les ténèbres de l’incertitude et la noirceur de la crise de nerfs.
Jamais la France n’a connu autant de déconvenues diplomatiques qu’avec M. Macron : Rappels d’ambassadeurs avec l’Italie, crise humiliante avec les Anglosaxons, crise avec le Mali et le Burkina Faso, crise avec le Maroc, aux prises avec tant d’autres ; il s’est voulu médiateur entre les Russes et les Ukrainiens, mais Poutine ne lui parle plus et Zelensky ne l’écoute pas plus, crise avec la Turquie, crise avec l’Allemagne…
Cet homme Macron n’est bien qu’avec les riches, arabes soient-ils ou chinois. A eux, il sait faire les courbettes pour en soutirer quelques miettes.
Mais personne en France ne lui reproche véritablement ses manquements et autres errements diplomatiques, et pour cause… les Français sont tétanisés par l’état de leur pays, surclassé par quelques-uns, déclassé pour tous et de plus en plus dépassé en tout. Le pays des droits de l’Homme est aujourd’hui tristement épinglé par les associations de droits de l’Homme.
Edouard Herriot disait que « la politique, c’est parler aux gens », lui, Emmanuel Macron, les tance et les sermonne… une petite engueulade et le petit peuple file droit.
Qu’arrive-t-il donc à la France, cette nation jadis appréciée en tout et par tous ? Elle a inconsidérément élu, puis funestement réélu Emmanuel Macron, un si petit président pour un si grand pays. Qui dit pire ?
Rédigé par Aziz Boucetta sur Panorapost