Par Safaa KSAANI
Les images et les messages, tendres mais politiquement et religieusement corrects, inscrits sur les emballages de cette douceur industrielle très populaire, ont généré une vague de réactions mitigées dignes d’être disséquées dans le cadre d’un projet d’étude sociologique sur le rapport des Marocains avec l’amour, la tendresse, l’affection et les sentiments en général.
Mais en attendant que nos vaillants sociologues veuillent bien s’y consacrer, force est de constater que dans le magma de réactions, c’est l’opprobre populaire et primaire qui l’emporte, tout en étant tempérée par quelques réactions éclairées de soutien et de compréhension de la démarche de cette marque. Ce qui laisse supposer que nous autres Marocains, pourtant connus pour être un peuple d’oralité relativement ouvert et tout aussi expressif en apparence, n’en demeurons pas moins de sombres taiseux lorsqu’il s’agit d’exprimer nos sentiments et notre affection, aussi chastes soient-ils.
Mais ce n’est qu’en apparence, car les rouages socio-psychologiques d’un tel refoulement restent bien évidemment aussi complexes qu’impénétrables. Et ce n’est pas un buzz, aussi énorme soit-il, qui s’évaporera aussi vite qu’il n’est apparu, qui en percera le mystère et en dévoilera la quintessence.
Merci malgré tout à Merendina d’avoir tenté de faire avancer le schmilblick.
Rédigé par Safaa KSAANI sur L'Opinion