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Par Aziz Boucetta
En 2016, une grande réunion s’était tenue avec le gotha sécuritaire et sportif du royaume. De grandes décisions avaient été prises, et comme toujours, juste après, ont été précipitamment rangées dans les tiroirs des archives. Il était question d’interdire l’accès des stades aux mineurs non accompagnés et plus, généralement, aux personnes non détentrices de billets. Il était question de digitaliser, de numériser, de sévir au besoin et d’exclure les hooligans fichés. Tout cela semblait autant évident qu’urgent mais il ne l’est pas encore sous nos cieux, pour des raisons inconnues et/ou non avouables.
Ce weekend à Casablanca, les témoins rapportent que des goulots d’étranglement se sont constitués à certaines entrées, avec des gens pourtant porteurs de billets, sûrs de leur bon droit et à ce titre injustement énervés. Et quand des centaines de personnes arrivent aux bords du stade, comment les forces de l’ordre, rompues à ce genre d’exercice, peuvent-elles donc les canaliser ? La réponse est simple : elles ne peuvent pas. Cela donne des bousculades, des suffocations et parfois, cela conduit à des drames... humains.
Et lorsque ce type de drame survient, avec la mort d’un supporter ou d’une supportrice, c’est que le ver est dans le fruit, et que le fruit entame son pourrissement à vitesse accélérée. On ne peut attendre d’en arriver à une tragédie type Heysel pour sévir. Quand quelqu’un meurt, il y a forcément un responsable, et ce responsable doit rendre des comptes, et partir. Qui est responsable de l’organisation des matchs à Casablanca, où la jeune dame a perdu la vie ? La SDL Casa Events, déjà pointée du doigt lors d’autres débordements, semble être au centre des débats, des discussions, et des critiques.
Aujourd’hui, le Maroc ne doit plus connaître ce type de débordement et ne doit plus tolérer autant d’amateurisme dans la gestion de la billetterie, de l’accueil des supporters et de l’ouverture ou fermeture des accès. Aujourd’hui, le pays, demi-finaliste du Mondial de Qatar, dans les conditions que l’on se rappelle, ne peut plus se permettre ces pratiques quasi-criminelles ; il est scruté dans le monde entier, d’autant plus qu’il se porte candidat à l’organisation du Mondial 2030.
Maintenant que cette jeune femme est décédée, que ce qui devait arriver arriva, et qu’il ait même « tardé » à arriver tant les manquements et l’amateurisme dans la gestion des stades sont alarmants, il est temps de prendre les décisions qui s’imposent, écarter ceux qui ont fauté, demandé des comptes à ceux qui ont sciemment failli, et placer en situation ceux qui savent et qui veulent bien faire les choses.
Un match de football est d’abord une fête, un moment de joie et d’allégresse, de stress aussi mais positif. N’en faisons pas une occasion d’émeutes, d’anarchie, et de mort ! Le Maroc officiel et sportif le peut, il doit juste le vouloir.
Rédigé par Aziz Boucetta sur Panorapost