Par Najib Mikou
Si le choix de quelques millions de Marocains parmi les inscrits dans les listes électorales, est d’être les spectateurs indifférents face à une démocratie qu’ils revendiquent tant, dans les salons ou sur les réseaux sociaux, mais qu’ils réduisent par leur abstention, à une « minocratie » portée par des votes minoritaires au profit d’intérêts encore plus minoritaires, qu’ils assument leur choix jusqu’au bout et se taisent à jamais.
Être inscrit par sa propre volonté dans une liste électorale et ne pas se rendre aux urnes, ne véhicule pour des esprits sains, que deux probabilités : soit que le concerné est alité, soit qu’il est en voyage au moins de 7h59 du matin à 20h, en ce jour du scrutin.
En dehors de ces deux éventualités, l’inscrit qui ne se rend pas aux urnes, l’aurait fait volontairement et aurait le qualificatif de boycotteur des urnes.
C’est malheureusement un choix que plus de la moitié des inscrits dans les listes électorales ont fait en 2016, soit pour signifier qu’ils sont satisfaits de la situation et donc pas besoin qu’ils aillent l’exprimer par un vote, soit qu’ils sont insatisfaits, mais qu’ils s’estiment incapables de changer quoi que ce soit.
Ceci me suggère deux rappels que j’estime nécessaire de partager ici :
1- Jamais dans l’histoire des votes démocratiques à travers les temps et les pays du monde où s’applique ce procédé, une moitié de la population n’a maintenu ou changé un gouvernement, un président de Région, un Maire ou un conseiller soit-il, par l’abstention.
Et par conséquent, les boycotteurs satisfaits peuvent se voir voler leur satisfaction par une simple minorité qui, elle, a effectivement voté et est parvenue à renverser la tendance qu’ils voulaient pourtant, voir se maintenir.
Quant aux insatisfaits, quand bien même soient-ils nombreux, très nombreux, ils ne changeront absolument rien à la situation qu’ils déplorent.
Les absents ont toujours tort même s’ils ont raison, même s’ils ont les analyses et les idées les plus pertinentes.
2- Il n’est ni logique ni admissible de se donner le droit de critiquer ou de condamner même, des institutions, alors qu’on a délibérément boycotté leur élection.
Vivre au lieu d’exister
Boycotter c’est d’évidence, se priver du droit d’émettre un point de vue et encore moins une critique. Un joueur n’en est un que sur le terrain où se joue le match. Le meilleur joueur du monde ne peut avoir le moindre impact sur le résultat d’un match s’il est dans les vestiaires ou sur la touche.
Toutes ces évidences ayant été rappelées ici, je conclurai en disant à nos boycotteurs qui invoquent chacun sa propre raison et n’admet de voir 14h qu’à sa porte, que malgré tous leurs effectifs très, trop même significatifs, ils ne sont ni audibles ni visibles.
Boycottez donc, jusqu’à la fin des temps, vous n’y changerez rien, vous garderez vos rêves pour vous-mêmes, vous n’aurez la main sur rien, vous continuerez certes d’exister parmi nous dans les statistiques nationales, mais vous ne vivrez nullement parmi nous.
À 48h du scrutin du 8 septembre, il n’en revient qu’à vous de pouvoir vivre au lieu de vous contenter d’exister.
Pour ce faire, soyez égoïstes, allez voter massivement mercredi prochain, ne renoncez à aucune voix dans vos familles, dans vos voisinages, dans votre boulot.
Faire basculer notre « minocratie » vers une véritable démocratie
Chaque voix de plus est une voie vers le Maroc auquel nous aspirons tous pour nous-mêmes et pour nos enfants.
Chaque voix nouvelle est une voie pour changer nos cités, leur gouvernance, leur visage, nos conditions de vie.
Chaque voix exprimée parmi vous, est une voie vers le changement qui rendra possible et accessibles, nos ambitions, nos rêves collectifs.
Je vous concède à mon corps défendant, que vous êtes le vivier de nos espoirs vers le changement salutaire, vous êtes la masse critique qui fera basculer notre « minocratie » vers une véritable démocratie où chaque voix est entendue, oû chaque voix compte, où chaque voix est respectée et représentée.
Malgré cette trame de nihilisme qui surfe sur les vagues du désespoir, je suis fortement animé par l’espoir de voir mercredi prochain, une écrasante majorité des 17.983.490 électeurs inscrits, prendre le chemin des urnes pour exprimer fortement et clairement leur choix et par conséquent, pour forcer un nouveau destin à nos institutions élues, à nos aspirations tant retardées, à notre Maroc tant aimé.
Choisissez donc entre être une statistique insignifiante, sans impact aucun, ou être des citoyens à part entière.
Najib Mikou