A lire ou à écouter en podcast :
Joe Biden
« En Europe, on porte trop d’attention à la menace venue de Russie. Il y a une menace venue de Chine, commerciale et militaire. Les Européens doivent se sentir autant concernés par l’expansion de cette menace que le sont les Américains. Le Parti communiste chinois et ses organisations associées, y compris l’armée (…), opèrent de plus en plus hors et loin des frontières du pays, notamment sur le continent européen. »
Mark Esper
Lors de sa première visite au Pentagone, le président Biden avait annoncé la création d'un groupe de travail au sein du ministère de la Défense, chargé d'élaborer la stratégie à adopter face à la Chine, que les démocrates ont désigné comme leur adversaire stratégique numéro un.
Dans son allocution destinée aux militaires américains, il avait ajouté que ce groupe de travail allait permettre de décider d'une direction ferme sur les questions liées à la Chine.
C’est Ely Ratner qui dirige ce groupe composé de quinze conseillers civils et militaires, une task force sur la Chine au département de la Défense qui recherche « un effort coordonné de gouvernement et une coopération bipartisane au Congrès de même que des alliances solides et des partenariats ».
Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense avait expliqué qu’il dirigerait un focus à l’échelle d’un laser pour s’assurer du fait que les États-Unis conserveront un avantage compétitif sur la Chine et pourront endiguer les efforts de Pékin pour devenir une puissance mondiale dominante. L’objectif stratégique ainsi défini, est d’empêcher l’accession de la Chine au statut de puissance dominante en maintenant UN AVANTAGE COMPETITIF.
C’est pourquoi, je m’étais permis de dire (dans l’article précédent) que la guerre était déjà là sous plusieurs formes, j’en avais cité quelques-unes.
Ce sont, à mon avis, des guerres aux avantages compétitifs sous la contrainte majeure de l’interdépendance des deux économies :
Le jeu des alliances :
Les démocrates perpétuent la guerre commerciale. Mélanie Hart, la coordinatrice de la politique chinoise, avait co-écrit un rapport pour le think tank Centre for American Progress, elle y défendait une stratégie globale pour contrer les subventions publiques chinoises au géant chinois des télécoms Huawei.
La guerre technologique :
Ratner avait appelé les États-Unis à adopter une panoplie de stratégies sur la Chine, notamment pour contrer l’autoritarisme de Pékin dans le domaine des hautes technologies. Tout est permis dans cette guerre technologique, barrières tarifaires, barrières non tarifaires, pressions sur les pays alliés, accusations d’espionnage …
La guerre idéologique :
En sortant triomphante de la crise du Covid 19, la Chine défiait par son modèle politique autoritaire et centralisé. Beaucoup d’observateurs en vantant la réussite de la Chine se sont laissés prendre par la propagande du parti communiste Chinois et oublié la réussite de certaines démocraties comme la Corée du Sud, le Taiwan ou encore la Nouvelle-Zélande.
Il faut ajouter que le spectacle de la transition offert par Trump est venu entacher l’image de la démocratie Américaine. Les images de l’attaque du Capitol sont difficiles à oublier.
Maintenant, le comportement des démocraties libérales dans cette guerre aux vaccins offre une piètre image de l’occident. Ce que les chaines Chinoises et même Russes n’arrêtent pas de décrier. La guerre idéologique bat son plein.
Si aujourd’hui, à Washington, la Chine est considérée unanimement comme l'adversaire stratégique numéro un des États-Unis, et leur principal défi sur la scène internationale, il n’y aurait de guerres que froides, une froideur de vengeance durable.
La fin de ces guerres froides serait, selon moi , semblable à la fin de la guerre froide, je pense que la Chine aura le même destin que l’URSS à moins qu’elle opte pour plus de liberté et moins d’inégalités.
Par Dr Samir Belahsen