Le ministère a annoncé une série de mesures pour soutenir les agriculteurs. Parmi celles-ci, un approvisionnement solide en semences et engrais, et une gestion améliorée de l'eau d'irrigation. Cependant, les conditions climatiques et la disponibilité en eau demeurent des variables critiques. En parallèle, des dispositifs d’assurance adaptés et des options de financement spécifiques sont envisagés pour protéger les agriculteurs des aléas.

Le cœur des initiatives du ministère repose sur la mobilisation de 1,26 million de quintaux de semences certifiées. Pour les cultures légumières, comme les tomates, les oignons et les pommes de terre, des subventions visent à réduire les coûts de production. La distribution de 650.000 tonnes d'engrais phosphatés est prévue, avec des tarifs inchangés par rapport à l'année précédente. Des aides pour les analyses de laboratoire sont également maintenues, favorisant une fertilisation raisonnée.

Le programme prévoit la mise en culture de 4,36 millions d’hectares de céréales, 545.900 hectares de cultures fourragères, 300.000 hectares de légumineuses alimentaires et 105.860 hectares pour le maraîchage d’automne. Cependant, la concrétisation de ce programme dépendra fortement des conditions climatiques et de l'eau disponible pour l'irrigation.

Pour la production animale, la subvention de l’orge et des aliments composés sera ajustée en fonction de l’évolution climatique et de l’état des pâturages. Le ministère poursuit ses efforts pour restaurer l’équilibre des filières agricoles en intensifiant les investissements structurants, visant à accroître la résilience du secteur face au changement climatique.

La stratégie Génération Green continue de stimuler les investissements dans l'agriculture, avec des incitations financières du Fonds de développement agricole (FDA). Deux programmes se distinguent : le programme national de développement du semis direct et l'encouragement de l'irrigation complémentaire pour les systèmes céréaliers.

Néanmoins, la réunion a mis en lumière les défis critiques liés à la gestion des ressources hydriques. Le cumul pluviométrique national au 14 juillet 2024 n'était que de 240 mm, soit une baisse de 34% par rapport à une saison normale. Le taux de remplissage des barrages agricoles a chuté à 29% de leur capacité totale.

Face à cette situation alarmante, l'irrigation a été suspendue dans la majorité des grands périmètres irrigués, à l'exception des zones du Loukkos et Tafrata. Ces restrictions sévères touchent 78% des périmètres principaux, dont certains n’ont pas reçu d’eau depuis plus de quatre ans.

Pour atténuer les effets de cette crise, le ministère a lancé des mesures d’urgence pour protéger les cultures pérennes et les patrimoines arboricoles, notamment par des irrigations d’appoint pour les jeunes plantations.

La crise hydrique a fortement impacté la campagne de cultures sucrières, avec seulement 22.672 hectares semés en betterave à sucre, soit 42% de l’objectif initial. La culture de la canne à sucre a également été affectée, avec une surface plantée de 1.055 hectares en automne, soit 35% du programme prévu.

Cependant, les précipitations de mars ont favorisé l'installation des cultures de printemps, atteignant 91% des objectifs prévus. Les cultures maraîchères couvrent 249.000 hectares sur les quatre saisons, avec une production projetée de 8,4 millions de tonnes.

En conclusion, bien que le ministère de l'Agriculture ait mis en place des mesures robustes pour la campagne agricole 2024-2025, la réussite de ces initiatives dépendra grandement des conditions climatiques et de la gestion des ressources hydriques. Les défis sont nombreux, et seule une approche intégrée et flexible permettra de surmonter les obstacles et de garantir la sécurité alimentaire nationale. Les agriculteurs marocains, confrontés à une conjoncture difficile, auront besoin de tout le soutien possible pour naviguer cette saison cruciale.