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Les dirigeants algériens en larmes


Rédigé par le Vendredi 26 Juillet 2024



Il est des plus étranges de voir les responsables politiques d’un pays réagir à un évènement qui n’est pas encore survenu. Le communiqué du ministère des affaires étrangères de l’Algérie dénonçant une probable prochaine reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France est un parfait exemple du genre.

Daté du 25 juillet, ce communiqué souligne que « le gouvernement algérien a pris connaissance avec un grand regret et une profonde désapprobation de la décision inattendue, inopportune et contre-productive du gouvernement français apportant un soutien sans équivoque et sans nuance au plan d'autonomie sur le Sahara Occidental dans le cadre de la souveraineté marocaine ». 

Précision utile, ni Paris, ni Rabat n’ont, jusqu’à présent, fait aucune annonce officielle à ce sujet. Le communiqué indique, toutefois, que les autorités algériennes auraient été informées de ladite décision par celles, françaises, depuis quelques jours déjà.

Autre précision, non moins utile, le polisario est, jusqu’à présent, totalement muet. Les décideurs algériens ne font même plus l’effort d’adapter leurs postures sur la scène internationale à leur prétendue non-implication dans l’affaire du Sahara. 

Pour quoi continuer à faire semblant quand tout le monde a fini par comprendre que l’Algérie est la principale partie prenante dans le conflit du Sahara, le polisario ne servant que de proxy ?

Revers en rafale

Ce n’est pas le premier camouflet diplomatique infligé à l’Algérie par un pays occidental, et ce sans compter les revers sur la scène africaine. Il y a eu d’abord la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les Etats-Unis. 

Puis, ce fut le tour de l’Espagne, ancienne occupante des provinces du Sud du Maroc, de rappeler au monde entier à quel Etat-nation, préexistant à la conquête coloniale, elle avait arraché cette portion de son territoire.

Alger a commencé par fulminer, allant jusqu’à retirer son ambassadeur à Madrid, avant de se plier à la dure réalité. Chaque pas en avant réalisé par le Maroc dans la consécration internationale de sa souveraineté sur ses provinces du Sud est irréversible. Le monde n’avance pas à reculons.

Un éventuel et fort probable alignement de la France sur la position des Etats-Unis et de l’Espagne à propos de l’affaire du Sahara est, bien entendu, autrement perçu par les dirigeants algériens.

L’élite politique francophile de l’ancien département français d’outre-mer ne peut pas s’imaginer, encore moins supporter, de se voir abandonnée par ses maîtres.

Naviguer à contre-courant

Il y a, bien sûr, les discours nationalistes, tout aussi creux que pompeux, sur l’ancien colonisateur, servis au petit peuple pour le caresser dans le sens du poil, mais il y a surtout la réalité des résidences, comptes en banque et autres fonds volés aux Algériens et investis en France par ladite élite politique algérienne. Que deviendra-t-elle sans Paris ?

Cette relation excessivement passionnelle d’attraction/répulsion entre l’Algérie et la France, même la Russie, pourtant partenaire stratégique de l’Algérie, a fini par comprendre qu’elle était maladive. D’où le refus discret de Moscou de gâcher ses bonnes relations avec Rabat pour plaire à Alger. 

L’Algérie s’est embarquée, dans les années 70, dans l’aventure polisarienne en partant d’un faux calcul : le régime marocain est faible et fragile, dépourvu du soutien de sa population. Partitionner le Maroc aurait, alors, permis non seulement de se frayer une ouverture géostratégique sur l’océan atlantique, mais aussi s’assurer du leadership régional.

Le déroulement des évènements s’est inscrit dans l’exact contraire des ambitions algériennes.

Adios !

Des dirigeants politiques dotés d’un minimum de bon sens et de souci pour les intérêts de leur pays et leur peuple auraient mis un terme au gâchis des moyens consacrés au séparatisme polisarien, pour les réorienter vers des activités plus utiles et rentables, et tourné la page des mauvaises relations avec le Maroc voisin.

Mais pas les dirigeants algériens. En donnant une dimension existentielle pour leur régime à la question du Sahara, ils se sont privés de toute voie de recours alternative. C’est soit le succès géopolitique de l’Algérie, et donc la défaite du Maroc et sa partition, soit l’inverse. 

Il ne faut pas oublier que les Kabyles, sans être directement concernés par le conflit au Sahara, n’attendent qu’Alger trébuche pour tenter leur chance d’accéder à l’indépendance.

Les dirigeants algériens, dans leur haine viscérale et irrationnelle du Maroc, ont fini par lasser tout le monde, y compris leurs amis Français et Russes. Sans se rendre compte que le coup de grâce leur sera porté par leur propre population, méprisée et négligée, pendant que les Marocains vaquent tranquillement à leurs affaires.

Dans les camps de Tindouf, des polisariens, plus lucides, débattent entre eux de la mise en faillite du polisario et se cherchent de nouvelles perspectives.

Le cauchemar polisarien prend fin. Bon débarras !





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 26 Juillet 2024

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