Dans le communiqué du Cabinet royal rapportant la réception accordée par le Roi Mohammed VI au président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le 20 décembre, un passage attire particulièrement l’attention.
Il y est question de la « détermination » exprimée par les deux parties, marocaine et mauritanienne, « à développer des projets stratégiques pour la liaison entre les deux pays voisins, et à coordonner leurs contributions dans le cadre des Initiatives Royales en Afrique, particulièrement le gazoduc Africain-Atlantique et l’Initiative visant à favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique ».
Un simple coup d’œil sur la carte du Nord et de l’Ouest du continent laisse voir la place stratégique qu’occupe la Mauritanie aussi bien sur le chemin du futur gazoduc Nigéria-Maroc que celui du désenclavement Sahel vers l’Atlantique, deux initiatives royales géopolitiquement structurantes.
Il y est question de la « détermination » exprimée par les deux parties, marocaine et mauritanienne, « à développer des projets stratégiques pour la liaison entre les deux pays voisins, et à coordonner leurs contributions dans le cadre des Initiatives Royales en Afrique, particulièrement le gazoduc Africain-Atlantique et l’Initiative visant à favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique ».
Un simple coup d’œil sur la carte du Nord et de l’Ouest du continent laisse voir la place stratégique qu’occupe la Mauritanie aussi bien sur le chemin du futur gazoduc Nigéria-Maroc que celui du désenclavement Sahel vers l’Atlantique, deux initiatives royales géopolitiquement structurantes.
Une agréable surprise
Il faut d’abord préciser que cette rencontre entre SM le Roi et le président de la Mauritanie a surpris tous les observateurs de la scène maghrébine.
Le chef de l’Etat mauritanien est a quitté Nouakchott, dans la soirée du 18 décembre pour une visite privée à Rabat, où son épouse, Mariem Mint Dah, a subi une opération chirurgicale.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani venait de recevoir, le 9 décembre, le président algérien, Abdelmajid Tebboune, qui s’est rendu à Nouakchott pour participer à la Conférence continentale sur l'éducation, la jeunesse et l'employabilité (!).
C’était la première visite d’un chef d’Etat algérien en Mauritanie depuis 37 ans.
Le président mauritanien a dû souffrir d’entendre parler une énième fois de l’axe routier Tindouf-Zouerate, actuellement un enfer de sable à traverser pour les camionneurs, agrémenté d’un poste frontalier maintes fois inauguré.
Parallèlement, les relations entre Rabat et Nouakchott donnaient, ces derniers temps, l’impression d’une certaine tiédeur.
Le chef de l’Etat mauritanien est a quitté Nouakchott, dans la soirée du 18 décembre pour une visite privée à Rabat, où son épouse, Mariem Mint Dah, a subi une opération chirurgicale.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani venait de recevoir, le 9 décembre, le président algérien, Abdelmajid Tebboune, qui s’est rendu à Nouakchott pour participer à la Conférence continentale sur l'éducation, la jeunesse et l'employabilité (!).
C’était la première visite d’un chef d’Etat algérien en Mauritanie depuis 37 ans.
Le président mauritanien a dû souffrir d’entendre parler une énième fois de l’axe routier Tindouf-Zouerate, actuellement un enfer de sable à traverser pour les camionneurs, agrémenté d’un poste frontalier maintes fois inauguré.
Parallèlement, les relations entre Rabat et Nouakchott donnaient, ces derniers temps, l’impression d’une certaine tiédeur.
Le choix de la raison
De toute évidence, les informations sur des situations conjoncturelles, telles que la hausse décidée par Nouakchott de hausser les droits de douane sur les fruits et légumes marocains et la ligne maritime devant relier directement Agadir à Dakar, contournant ainsi la voie terrestre traversant la Mauritanie, ont eu un effet « écran de fumée ».
La diplomatie marocaine travaille à sa manière, loin des projecteurs, et dans une perspective plus stratégique, s’inscrivant dans le long terme.
Le choix de positionnement de Nouakchott pour un partenariat stratégique avec Rabat est décisif pour une reconfiguration géopolitique de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, tout en étant fatal pour les ambitions d’hégémonie régionale d’Alger.
Entre le projet de coprospérité africaine porté par le Maroc et l’absence de tout projet porteur de développement partagé par l’Algérie, si ce n’est la hantise du Maroc, qu’elle cherche à isoler par tous les moyens, la Mauritanie a tranché au mieux de ses intérêts.
La diplomatie marocaine travaille à sa manière, loin des projecteurs, et dans une perspective plus stratégique, s’inscrivant dans le long terme.
Le choix de positionnement de Nouakchott pour un partenariat stratégique avec Rabat est décisif pour une reconfiguration géopolitique de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, tout en étant fatal pour les ambitions d’hégémonie régionale d’Alger.
Entre le projet de coprospérité africaine porté par le Maroc et l’absence de tout projet porteur de développement partagé par l’Algérie, si ce n’est la hantise du Maroc, qu’elle cherche à isoler par tous les moyens, la Mauritanie a tranché au mieux de ses intérêts.
L’échiquier africain
Rabat fait d’une pierre, deux coups. D’abord, l’adhésion de la Mauritanie aux deux initiatives royales, gazoduc Nigéria-Maroc et Initiative de désenclavement du Sahel, vaut reconnaissance, de facto de la marocanité du Sahara.
Un retrait de la reconnaissance de la pseudo-république sahraouie par Nouakchott devient plus probable, la neutralité n’étant plus une option dans le cadre de l’adhésion aux initiatives suscitées.
Ensuite, l’Initiative visant à favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique devient enfin réalisable. La Mauritanie était le chaînon manquant pour ce faire.
Il va de soi que la rencontre entre le Roi du Maroc et le président de la Mauritanie n’a pas manqué de susciter l’attention de l’Alliance des Etats du Sahel, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui voient bien que l’initiative royale de leur permettre d’accéder à l’océan atlantique est sérieusement promue par Rabat.
Avec la libération de quatre français détenus au Burkina Faso, suite à une intermédiation marocaine, et la possible libération du président nigérien déchu, Mohamed Bazoum, que Rabat serait en train de négocier avec Niamey, le Maroc va clore l’année 2024 sur une influence régionale grandissante qui étend ses effets positifs sur toute la région.
Un retrait de la reconnaissance de la pseudo-république sahraouie par Nouakchott devient plus probable, la neutralité n’étant plus une option dans le cadre de l’adhésion aux initiatives suscitées.
Ensuite, l’Initiative visant à favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique devient enfin réalisable. La Mauritanie était le chaînon manquant pour ce faire.
Il va de soi que la rencontre entre le Roi du Maroc et le président de la Mauritanie n’a pas manqué de susciter l’attention de l’Alliance des Etats du Sahel, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui voient bien que l’initiative royale de leur permettre d’accéder à l’océan atlantique est sérieusement promue par Rabat.
Avec la libération de quatre français détenus au Burkina Faso, suite à une intermédiation marocaine, et la possible libération du président nigérien déchu, Mohamed Bazoum, que Rabat serait en train de négocier avec Niamey, le Maroc va clore l’année 2024 sur une influence régionale grandissante qui étend ses effets positifs sur toute la région.
La fin des illusions
Alger, par contre, doit se demander le secret du succès de la réconciliation inter-libyenne, après la conclusion, le 18 décembre à Bouznika, au Maroc, d’un accord entre le Parlement libyen et le Haut conseil d’État portant sur l’organisation des élections.
Partout où la junte algérienne tourne actuellement le regard, elle enregistre, non sans amertume, la marque du Maroc.
Il reste, toutefois, au président Tebboune la possibilité de se tourner vers son homologue tunisien, Kaïs Saïed, dont les affaires intérieures ne sont pas plus reluisantes, afin de fantasmer, en compagnie du chef des polisariens, Brahim Ghali, sur un Maghreb sans l’omniprésent Maroc.
Partout où la junte algérienne tourne actuellement le regard, elle enregistre, non sans amertume, la marque du Maroc.
Il reste, toutefois, au président Tebboune la possibilité de se tourner vers son homologue tunisien, Kaïs Saïed, dont les affaires intérieures ne sont pas plus reluisantes, afin de fantasmer, en compagnie du chef des polisariens, Brahim Ghali, sur un Maghreb sans l’omniprésent Maroc.