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Présidentielle en Algérie : Le score de tous soupsons


Le 8 septembre 2024, l'Algérie a connu un nouveau tournant politique avec la réélection écrasante d'Abdelmadjid Tebboune pour un second mandat, recueillant un impressionnant 94,65 % des suffrages. Si ce score peut sembler être un plébiscite de la part du peuple algérien, les voix dissonantes se multiplient, soulevant de nombreuses interrogations sur la transparence du scrutin et l’avenir du pays sous la présidence de Tebboune. Le faible nombre de candidats et l’immensité du score en font une élection à la fois révélatrice et controversée.



Écrit par Mamadou Bilaly Coulibaly

Abdelmadjid Tebboune, à 78 ans, a consolidé son pouvoir en obtenant un deuxième mandat avec un résultat qui rappelle les pratiques des régimes où l’alternance semble lointaine. Soutenu par des partis influents tels que le Front de libération nationale (FLN) et le mouvement islamiste El Bina, il s’est présenté comme le candidat du renouveau tout en incarnant la continuité. Pourtant, derrière cette victoire se cache une réalité plus complexe, notamment une opposition affaiblie et des élections marquées par la suspicion.
 
L’un des principaux adversaires du président, Abdelaali Hassani, leader du Mouvement de la société pour la paix (MSP), n’a recueilli que 3,17 % des voix. Youcef Aouchiche, du Front des forces socialistes (FFS), a quant à lui obtenu un maigre 2,16 %. Ces chiffres montrent non seulement l’écrasante domination de Tebboune, mais aussi l’absence de réelle compétition, exacerbée par l’éviction de certains candidats jugés trop menaçants pour le pouvoir en place.
 

Des irrégularités dénoncées

La campagne présidentielle n’a pas été exempte de critiques. Peu avant la clôture du scrutin, les équipes de campagne des trois candidats – y compris celle de Tebboune – ont publié un communiqué commun dénonçant des « irrégularités » dans le processus électoral. Le taux de participation, officiellement estimé à 5,63 millions de votes, fait l’objet de doutes, notamment en raison des pressions présumées sur les responsables locaux pour gonfler les résultats.
 
Ahmed Sadouk, directeur de campagne d’Abdelaali Hassani, a exprimé son désaccord en qualifiant les résultats de « mascarade », estimant que la participation réelle était beaucoup plus faible que ce qui a été annoncé. Selon le MSP, des anomalies flagrantes ont été observées, notamment l’utilisation d’un « taux moyen de participation », un concept que les opposants jugent inapproprié.
 

Quelles perspectives pour l’Algérie ?

Obtenir 94,65 % des voix lors d’une élection présidentielle en Algérie, un pays marqué par des décennies de gouvernance autoritaire, est-il réellement crédible ? Ce résultat interpelle. Alors que le président français Emmanuel Macron a salué la réélection de Tebboune, louant la « relation exceptionnelle » entre les deux pays, l’Algérie doit concilier un score quasi unanime avec la réalité d’un peuple en quête de changement. Les prochaines années seront cruciales pour le pays.

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Lundi 9 Septembre 2024

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