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Tu as dû certainement postulé pour des inscriptions post-bac, au Maroc ou à l’étranger. Pour avoir décroché haut la main ou moyennement cet examen inutile et stressant qu’est le baccalauréat, tu penses à présent que tu peux décrocher la lune !
Il faudrait pourtant réduire la voilure de tes ambitions, car c’est maintenant que les études sérieuses commencent et que se dessine ton avenir.
Tout ce que tu as vécu jusqu’au baccalauréat, c’est peanuts à côté des études supérieures et universitaires. C’est un autre monde. Tu auras la liberté presque totale d’assister ou non aux cours, tes parents ne seront pas convoqués chez le doyen de l’université pour autant, car à la fac tout le monde se fiche que tu existes ou pas.
Ça sera là ton premier choc. Les profs sont lointains et suffisants. À la fac une seule règle, qu’elle que soit la spécialité : réussis ou crève ! C’est le darwinisme universitaire. Ne survivent que les meilleurs...
T’as intérêt à t’accrocher et à te faire le moins de copains et de copines possibles et te concentrer sur tes cours et tes travaux dirigés, les fameux TD. Du moins la première année, qu’on appelle communément « l’année du Tri »…
C’est un peu plus serré en école supérieure privée. Ton « financier », c’est le nom qu’on donne à tes parents, qui crachent pour que tu poursuives tes études, est systématiquement mis en copie des e-mails réprobateurs de l’école, quand tu n’assistes pas aux cours ou que tu décides après une longue nuit sur TikTok, Instagram, Doom 13 ou Call Of Duty 22 de ne pas te réveiller le matin pour aller en cours.
Souvent ça ne rigole pas et au bout d’un certain nombre d’heures, tu peux perdre le droit de passer tes examens et de devoir refaire l’année, une fois, pas plus.
Il faut dire que plein d’étudiants attendent leur tour devant la porte de l’école supérieure. Un ou une de perdu(e), vingt nouveaux inscrits sont élus.
De plus dans ce cas, tes parents sont obligés de remettre la main au portefeuille et de repayer une année de plus pour que tu daignes suivre une nouvelle fois tes études.
À ce stade, je veux juste t’informer que chaque dirham, euro ou dollar que tes parents versent pour que tu puisses suivre tes études, il est durement gagné par eux et en tant que futur papa ou maman, tu devras te rappeler cela dans ta prochaine vie, car tu seras confronté au même problème avec tes enfants…
Ce n’est pas un drame et il ne faut pas pleurnicher sur ton sort. Cela arrive d’échouer. C’est même une valeur cardinale qui permet de mieux rebondir, quand on veut réussir.
Comme je le dis toujours, il n’y a pas de fatalité ni dans les études ni dans la vie, d’ailleurs. Seule la volonté de s’en sortir compte…
Alors se pose la question cruciale : les études choisies sont-elles les meilleures ? Vont-elles te permettre de réussir et trouver facilement un job plus tard ?
Rien de plus improbable et incertain que ces deux questions.
Saches que décrocher un diplôme, même des meilleures écoles et universités n’est pas la panacée. On peut être polytechnicien ou harvardien et être con et incompétent comme un balai. Tu pourras rétorquer que c’est mieux de sortir de polytechnique que d’un BTS.
Je te répondrais que si tu cherches à devenir riche, il faut prendre des risques et te transformer en entrepreneur. Pour cela, le diplôme compte peu. C’est ta rage de vaincre qui te permettra de réussir.
Souviens-toi que ni Steve Jobs, ni Bill Gates, ni Karim Lamrani, ni Moulay Messaoud Agouzzal, ni Abdelkader Ben Saleh dit « Franco », n’ont eu de diplômes et pourtant, ils ont bâti des fortunes en milliards de dollars ici et ailleurs…
Mais si tu veux pantoufler et avoir une vie pépère, tu peux devenir salarié, très bien payé d’ailleurs, dans une boîte ou une administration. C’est pour ces jobs sans risques, que les diplômés supérieurs ont été inventés. Sauf dans les métiers de la santé où le diplôme est très important pour sauver des vies…
Il y’a aujourd’hui beaucoup de métiers décriés mais qui sont pourtant utiles et fortement rémunérateurs, dans tous les domaines. Nous manquons cruellement de plombiers, d’électriciens, de pâtissiers, de personnel médical, d’acousticiens, d’électroniciens, d’informaticiens et j’en passe. Créer des entreprises dans ces métiers est très important pour la bonne marche de la société.
On ne peut pas être tous médecins, pharmaciens, architectes et après tout, il n’y a pas de sot métier. La différence vient du cœur qu’on met à l’ouvrage.
Maintenant, quel que soit la formation pour laquelle tu optes après le baccalauréat, prends le temps de bien la faire. Et quel que soit le métier que tu auras, fais le bien, avec rigueur et probité…
Mais durant ta vie estudiantine, ne te tues pas aux études. Prends le temps de rêver et de vivre normalement.
Lis tout ce qui tombe entre les yeux, vas voir des expositions, visites des musées, vas au théâtre et aux concerts de musique, informes-toi sur la marche du monde et sois curieux de tout…
La culture générale sera ton puissant allié dans la vie, car savoir tenir une discussion mondaine en dehors du travail est bien plus lucratif que d’être bardé de diplômes…
Après tout, ce que tes parents attendent surtout de toi, c’est que tu puisses compter sur toi-même et que tu t’en sortes par tes propres moyens.
C’est à ce moment-là que le cordon ombilical sera définitivement coupé avec eux et que tu seras véritablement toi-même…
Carpe Diem ! Et arrêtes de stresser inutilement tes parents !
Rédigé par Rachid Boufous