Par Naïm Kamal
Il n’a jamais été aussi actif que depuis qu’il est légalement à la retraite. Il est vice-président de la ligue des Economistes Istiqlaliens et s’investit énormément dans la mise à niveau de la presse de l’Istiqlal. Membre du conseil d’administration d’Arrissala qui regroupe feu l’imprimerie éponyme et les journaux istiqlaliens, il est en charge de la transformation numérique des médias de la formation de Nizar Baraka, un ami d’enfance.
Adnane est à la web radio et à la web Tv istiqlaliennes comme d’autres sont au four et au moulin, qu’il développe sous le label l’ODJ pour Opinion des Jeunes, titre-legs du regretté Mounir Rahmouni.
Toujours sous ce même label, il y a un magazine, un site d’information et de commentaires et, qui l’eut cru à l’Istiqlal de ma jeunesse, une plateforme musicale. Paccard nous a fait Ça bouge à la télé, Adnane nous invente Ça danse à l’Istiqlal. Sur le rythme de La maladie d’amour - de 7 à 77 ans - que Michel Sardou ne renierait pas.
Si après tous ces efforts, l’Istiqlal n’en fait pas un ministre, c’est qu’il n’est encore peuplé que d’ingratitude. Je sais, mon ami Adnane ne brigue rien, mais ma conviction intime est que le moment venu, si l’Istiqlal arrive au gouvernement, on lui en fait l’offre, il ne dédaignerait pas. Le plus bluffant avec lui c’est qu’en dépit de toutes ses charges, il lui reste du temps.
Comme vraisemblablement il a horreur du vide, il pond souvent des articles et commet assez régulièrement des commentaires. Son dernier cru qu’il m’avait annoncé la veille par Watsapp, il le dédie au RNI dont il a découvert sur Medias24 une partie des candidats.
Que des pointures ! Ce qui l’épate. Tellement qu’il propose au parti de Aziz Akhannouch de baptiser son futur groupe parlementaire, le « Groupe des présidents », et encore, je crois qu’il s’est retenu, sinon il lui aurait suggéré de le nommer l’AKWA Group, c’est plus drôle, non ? Hhhhh… Chemin faisant, il nous apprend que les débauchages des candidats n’ont épargné aucune formation politique.
Le RNI, à l’en croire, a ratissé large et piqué chez tout le monde, histoire, nous dit-il, de ne pas faire des envieux. Dans la littérature istiqlalienne ils ont un nom pour ça : l’égalitarisme. PJD, PAM, PI, PPS, USFP, MP, UC, MDS, tous égaux indépendamment de leurs origines, de leurs couleurs, de leurs symboles électoraux et de leurs doctrines. A croire que chez ces partis l’heure est à sauve qui peut.
Tout ça serait bien beau si la transhumance politique n’était pas un sport national chez les « encartés » marocains, ou encore si « lahrig » à la quête de l’herbe plus verte ailleurs n’était pas le bien le mieux partagés des Marocains. Anthropologiquement parlant, il semblerait qu’on doit ce phénomène à notre nomadisme des origines. Un tropisme en quelque sorte. Mais attention, de la même manière qu’il y a deux poids deux mesures, il y a hrig et hrig.
Sur le mode du Marocain migrateur. En France, c’est un immigré, tandis qu’un Français qui émigre au Maroc est un expatrié. Ce qui donne : un RNI qui passe au PJD, c’est un repenti que le Tout Puissant, dans sa grande miséricorde et infinie clémence, a guidé sur le droit chemin.
Lorsque c’est l’inverse qui se produit, c’est un apostat que Satan a dévoyé. Si c’est l’USFP qui recrute le MP Saïd Chbaatou ou l’Istiqlal qui accueille le MP Lahcen Hddad et auparavant le regretté UC Miloud Chaabi, c’est l’ouverture sur la société. Si c’est un socialiste à l’étroit qui rejoint le MP, c’est un renégat et si c’est un istiqlalien qui cherche une opportunité au PAM, c’est un opportuniste.
Ainsi va le Maroc. Ah, avant que j’oublie, le grand et fringant technocrate Karim Ghallab qui a été président istiqlalien de la Chambre des représentants, je ne me souviens pas l’avoir croisé à l’Istiqlal avant que Driss Jettou ne l’habille du maillot rose pour en faire le ministre des Transports et de l’Equipement. Pourvu que ça dure ! En hommage à Jean-Yves Lafesse qui vient de migrer vers un au-delà meilleur.
Rédigé par Naïm Kamal sur https://quid.ma