« Le Maroc est un arbre dont les racines plongent en Afrique et qui respire par ses feuilles en Europe », se plaisait à dire Feu Hassan II. SM Mohammed VI s’est attelé, en 24 ans de règne, à matérialiser ce propos.

Mieux encore, les branches du royaume s’étendent, désormais, au-delà de l’Atlantique et au Moyen-Orient.

Il y a un an, SM Mohammed VI a précisé la vision qui encadre l’établissement, le maintien et le développement des relations du royaume avec les autres pays du monde : « le Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international ».

Certes, la question du Sahara demeure une priorité pour la diplomatie marocaine et façonne sa stratégie géopolitique, mais il serait réducteur de limiter les efforts diplomatiques du Maroc à la seule défense de son intégrité territoriale.

Comme il serait stupide de s’imaginer que l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie ont apporté leur soutien à la proposition du Maroc de solutionner l’affaire du Sahara par l’octroi d’une autonomie élargie à ses provinces du Sud selon le seul angle d’approche des relations entre les deux rives de la Méditerranée.

Il en est de même des États-Unis et d’Israël, qui voient, depuis près de trois ans, le Maroc comme un allié stratégique de premier plan.

Le Maroc est lié aux États-Unis par un accord de libre échange depuis 2004, une exclusivité en Afrique, ce qui a permit, depuis lors, de multiplier par cinq le commerce entre les deux pays. Les États-Unis sont, par ailleurs, devenus le premier investisseur étranger au Maroc.

Les deux pays organisent conjointement, depuis 19 ans, des exercices militaires de grande ampleur, « African Lion », qui donnent des sueurs froides au voisin de l’Est.

Les échanges commerciaux avec Israël ont également connu une croissance exponentielle, enregistrant une hausse de 150% en 2022. Et ce n’est que le début de relations économiques et commerciales mutuellement avantageuses, maintenant que Tel-Aviv a reconnu la marocanité du Sahara.

Dans le camp opposé aux intérêts occidentaux, pour la Russie, premier fournisseur de systèmes d’armement à l’Algérie, le Maroc est le principal partenaire commercial en Afrique. En pleine guerre d’Ukraine, les échanges entre les deux pays ont progressé de 42%.

Ce membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu veille, d’ailleurs, à ne pas gâcher ses relations fructueuses avec le royaume lors des votes relatifs à l’affaire du Sahara.

Moscou dit à Alger ce qu’elle aime entendre, mais s’abstient de voter contre le Maroc ou d’opposer son veto aux résolutions onusiennes relatives à la question du Sahara.

Lors du récent sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg, la pseudo-Rasd n’a pas été invité, alors que le chef du gouvernement marocain a été le premier chef de délégation à prendre la parole.

Une gifle cinglante infligée à l’Algérie, dont le président s’était pourtant donné en un spectacle affligeant d’obséquiosité lors de sa visite à Moscou, à la mi-juin de l’année en cours.

D’autre part, les exportations de produits marocains vers le marché chinois ont enregistré un record, l’année dernière.

Outre le fait que Pékin est particulièrement allergique aux discours séparatistes, souffrant elle-même de ce problème au Tibet et au Xinjiang, la politique économique du royaume en direction du continent africain entre en résonance avec le projet chinois de « Nouvelle Route de la soie ».

Un simple coup d’œil sur la carte du monde laisse voir l’importance géostratégique du royaume, à la croisée des chemins entre l’Afrique, l’Europe, le Moyen Orient et l’espace atlantique.

Tous les experts internationaux sont unanimes pour considérer l’Afrique comme l’eldorado économique du nouveau millénaire.

Le continent noir est la deuxième région du monde à connaître une croissance rapide du Pib, en 2023-2024, après l’Asie. Sur les dix pays du  monde dont l’économie est la plus dynamique, cinq sont africains.

C’est à ce sujet que l’on peut estimer à sa juste valeur la perspicacité de SM Mohammed VI, qui a mené plus d’une cinquantaine de visites dans les pays d’Afrique subsaharienne depuis le début de son règne.

L’approche marocaine dans les relations avec les autres pays du continent tranche, par ailleurs, par rapport au discours « anti-impérialiste » qui a longtemps prévalu.

Le Maroc est parvenu à inspirer une nouvelle conception des relations entre les pays d’Afrique, où le co-développement et la coopération « gagnant-gagnant » l’emportent sur la stérile dénonciation du néocolonialisme.

L’Afrique ne se lamente plus, elle agit pour répondre aux besoins de ses populations, qui représentent un marché de 1,4 milliard de consommateurs (chiffres de 2022). Ils seront, selon les projections de l’Onu, 2,5 milliards, en 2050, et 4,4 milliards, à la fin de ce siècle.

Grâce à la prévoyance de SM le Roi, dont le dynamisme diplomatique a ouvert la voie aux entreprises marocaines sur le continent, le Maroc est le 1er investisseur africain en Afrique, une position qu’il occupe depuis longtemps déjà en Afrique de l’Ouest.

Toutes les grandes puissances économiques de ce monde ont pris conscience du rôle de facilitateur que joue désormais le royaume sur le continent, où ses banques sont presque partout présentes.

Elles savent tout aussi pertinemment que les provinces du Sud du Maroc constituent un lien physique avec l’Afrique subsaharienne, auquel il ne va jamais renoncer, au risque de se couper de son principal marché d’avenir.

Le « Maroc africain » est bien plus qu’un slogan, c’est un projet national qui va déterminer le futur du royaume.

C’est le coup de génie de SM Mohammed VI, que les diplomates et les opérateurs économiques marocains ont concrétisé au cours des 24 dernières années.