L’intelligence artificielle (IA) est désormais au cœur des transformations numériques mondiales, et le Maroc ambitionne de s’y positionner en acteur clé. Selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE), l’IA représente une opportunité de croissance économique et d’innovation sociale, tout en posant des défis éthiques, réglementaires et organisationnels. L’avis récemment publié par le CESE met en lumière ces enjeux, entre promesses et obstacles.

Le CESE souligne que l’IA pourrait significativement transformer des secteurs essentiels comme l’éducation, la santé et l’agriculture, grâce à des applications innovantes et accessibles. Des initiatives marocaines, telles que le centre « AI Movement » ou le programme « Al Khawarizmi », montrent une volonté de développer un écosystème national. Ces efforts s’inscrivent dans une perspective mondiale, avec des engagements éthiques adoptés aux niveaux national et international, notamment sous l’égide de l’UNESCO et des Nations Unies.

En termes économiques, l’IA pourrait contribuer à une augmentation notable du PIB mondial et offrir des solutions pour moderniser les services publics, optimiser les processus industriels et encourager la création d’entreprises innovantes.

Cependant, le développement de l’IA au Maroc se heurte à plusieurs limites.

L’absence d’un cadre réglementaire spécifique freine les avancées technologiques, alors même que la libération des données publiques reste insuffisante. Bien que la loi 31-13 relative au droit d’accès à l’information soit en vigueur, son application reste limitée, entravant la capacité d’innovation des chercheurs et des entreprises.

Par ailleurs, les startups spécialisées en IA rencontrent de nombreuses difficultés, notamment en matière de financement et d’accès aux ressources. Le manque de formateurs qualifiés et de synergie entre la recherche universitaire et les besoins industriels constitue un autre obstacle majeur. Cette situation est aggravée par une vision nationale fragmentée, incapable de prioriser efficacement les secteurs stratégiques.
Recommandations pour un écosystème performant

Pour surmonter ces défis, le CESE propose une stratégie nationale ambitieuse visant à intégrer l’IA dans tous les secteurs économiques et sociaux. Parmi les recommandations phares figurent :
 

• La révision des lois sur la protection des données pour répondre aux exigences de l’IA.
• La création de fonds publics-privés pour soutenir l’innovation.
• L’intégration de l’IA dans les programmes éducatifs et la formation continue.
• La libération des données publiques pour stimuler les applications d’IA.

L’avenir de l’IA au Maroc dépendra de sa capacité à harmoniser innovation technologique, régulation éthique et inclusion sociale. En investissant dans les compétences, en soutenant les startups et en créant un cadre clair, le pays pourrait non seulement tirer parti des bénéfices de l’IA, mais aussi s’affirmer comme un modèle pour une intelligence artificielle responsable et inclusive. Toutefois, il est crucial d’agir rapidement pour ne pas manquer cette opportunité stratégique.

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