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L’art algérien de se brouiller avec ses voisins


Rédigé par le Jeudi 2 Janvier 2025

Le ministère des affaires étrangères du Mali s’est fendu d’un communiqué, daté du 1er janvier, dans lequel il dénonce les ingérences de l’Algérie dans ses affaires intérieures et l’invite à se concentrer sur la « question kabyle ».



Les décideurs politiques algériens font preuve d’un véritable don pour nuire aux relations de leur pays avec son voisinage. Le dernier pays en date à s’insurger contre les ingérences de l’Algérie dans ses affaires internes est le Mali, dont le ministère des affaires étrangères a publié un communiqué, le 1er janvier, pour dénoncer son voisin du Nord, qu’il qualifie de « pompier-pyromane ».

La motivation de cette réaction ? Les propos tenus, le 30 décembre 2024, par le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, dans lesquels il refuse le qualificatif de « terroriste » attribué par les autorités maliennes aux groupes séparatistes armés qui sévissent dans le Nord de ce pays du Sahel.

Il est à rappeler que les groupes jihadistes qui sèment actuellement le chaos au Sahel y ont été originellement repoussés par l’armée algérienne, qui a clôt sa noire décennie de guerre contre le terrorisme (1992-2002) en « exportant » ses jihadistes au Sud, vers le Sahel. Le Mali partage 1329 kms de frontières avec l’Algérie, aussi poreuses qu’une passoire.

Accusation de complicité avec les groupes terroristes

Alors même que Bamako mène des opérations militaires contre lesdits groupes armés pour sécuriser le Nord du pays, Ahmed Attaf a estimé que : « la solution militaire est impossible au Sahel, notamment au Mali ».

Il n’en fallait pas plus pour susciter l’ire des autorités maliennes, qui ont souligné que les récentes déclarations du chef de la diplomatie algérienne ne font que confirmer le contenu du communiqué publié par Bamako, le 25 janvier 2024, dans lequel il dénonçait déjà l’Algérie en raison de sa « proximité » avec les « groupes terroristes qui déstabilisent le Mali » et de sa « complicité » avec ces derniers.

Bamako est allé jusqu’à accuser l’Algérie de leur offrir « le gîte et le couvert », tout « en contrôlant leurs actions criminelles contre les populations civiles maliennes et du Sahel ».
Ce n’est sûrement pas Rabat qui dirait le contraire.

« Visiblement, les succès indéniables des Forces armées et de sécurité du Mali, ainsi que la pression exercée sur des groupes terroristes soutenus par l’Algérie ont du mal à passer pour certains responsables algériens, nostalgiques d’un passé révolu » a estimé le ministère malien des affaires étrangères.

Pour clore le sujet, Bamako « invite l’Algérie à recentrer son énergie sur ses propres crises et contradictions internes, y compris la question kabyle ».

A force d’inciter à la déstabilisation et au séparatisme chez les voisins, on finit par les subir chez soi.

Le ras-le-bol d’un voisin toxique

Nul besoin de rappeler que l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, depuis le 24 août 2021, que ses relations avec le Maréchal Khalifa Haftar de Libye sont exécrables et celles avec le Niger sont loin d’être meilleures.

A l’exception de la Tunisie, dont la situation politique et économique est loin d’être enviable, l’Algérie ne s’entend avec aucun de ses voisins.

Même la Mauritanie, qui a longtemps déployé toute son énergie pour éviter de se retrouver entre le marteau et l’enclume de ses deux voisins du Nord, a fini par se positionner en faveur d’un partenariat plus poussé avec le Maroc, en s’inscrivant dans le cadre de sa stratégie atlantique et de désenclavement du Sahel.

La récente rencontre, à Dubaï, entre le Roi du Maroc, le président de la Mauritanie et celui des Emirats arabes unis, qui a porté sur un ambitieux projet stratégique tripartite, le long des côtes marocaines et mauritaniennes, de nature à entraîner un véritable boom économique dans cette partie du continent africain, a sûrement dû profondément déplaire aux dirigeants algériens.

L’alternative gagnant-gagnant

Alors que Rabat avance sérieusement dans sa volonté de concrétiser ses projets de gazoduc Nigéria-Maroc, d’initiative atlantique et de désenclavement des pays du Sahel, aucun des projets de dimension régionale portés par Alger n’a dépassé le stade de vagues intentions.

Le gazoduc Transsaharien n’a aucune chance, à court et moyen termes, de voir le jour en raison de l’insécurité qui règne dans le Sahel, à laquelle, d’ailleurs, Alger contribue activement. Il en est exactement de même concernant la route Transsaharienne.

La Mauritanie en sait long sur le caractère virtuel des projets promus par l’Algérie, à commencer par la route qui doit relier Tindouf à Zouerate et permettre de stimuler les échanges commerciaux entre les deux pays maghrébins.

La diplomatie marocaine, chargée de la promotion de la stratégie atlantique et de désenclavement des pays du Sahel initiée par le Roi Mohammed VI, devrait en fait remercier les autorités algériennes pour leur stupidité, qui lui facilite la tâche.

Aujourd’hui, la majorité des dirigeants des pays voisins de l’Algérie saisissent mieux la signification des propos tenus, en 1976, par Feu Hassan II : « Nous n’attendons pas du monde qu’il reconnaisse notre Sahara marocain. Nous voulions plutôt que les gens sachent avec quels voisins Dieu nous a réunis ».

Les Marocains peuvent maintenant dire aux Maliens : « bienvenus au club ». 
Mais aussi, place aux partenariats gagnant-gagnant.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 2 Janvier 2025

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