Par Naïm Kamal
Parce que Khalid c’était ça, habitée par ses idées, bouillonnant et tourmenté.
Qui ne se réalisait que dans le conflictuel.
A sa façon c’était un homme de l’absolu.
La lettre ouverte à l’omnipotent Driss Basri a été un tournant dans sa vie.
Et il y a de quoi. Elle a signé une époque où les frontières entre le dit et le non-dit avaient commencé à bouger.
Le passage d’une ère à un autre temps.
C’était l’article que chacun de nous rêvait d’avoir écrit. Je crains qu’elle ait rajouté un petit chouia à son ego déjà bien présent.
Bien sûr, quand on a fait ses armes de journaliste dans la presse de l’Istiqlal, on ne peut qu’être militant, à fond ou sur les bords, peu importe.
A partir de cette lettre, Khalid va de plus en plus s’éloigner des cinquante nuances du journalisme et glisser de plus en plus dans le frontalement politique.
Son flirt au tout début du règne avec les hommes du Roi Mohammed VI, ne lui pas fait que du bien.
De gros quiproquos, pas mal de malentendus et beaucoup d’amertume en sont nés. Ils marqueront toutes ses positions ultérieures.
A sa manière il était entier.
Les positions tranchées auxquelles il s’est acculé, il les assumera jusqu’au bout. Jusqu’à ce que mort s’en suive.
Mes relations avec lui au sein de L’Opinion en tant que collègues, n’ont pas été un long fleuve tranquille.
Parfois elles étaient tumultueuses.
Sans doute une histoire de caractère et de signes astrologiques qui ne s’épousent pas.
Mais quand les eaux étaient au calme, Khalid était plutôt un être attachant, agréable, expansif et rigolard.
Mes pensées vont à toutes ses familles.