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Par Jamal HAJJAM
M. Borrell a tout bonnement blanchi le Polisario de toute accusation de quelque ordre que ce soit en écrivant, noir sur blanc, que "la Commission européenne n'a décelé à ce jour aucune preuve de détournement de l'aide" et que l'UE "ne dispose pas d'informations sur une éventuelle collaboration entre le Polisario et des groupes terroristes".
Sans nuancer, le vice-président de la Commission européenne ne s'est même pas offert le luxe du doute, frappant ainsi de nullité un rapport de l'Europe elle-même, celui de l'Office Européen de lutte anti-fraude-OLAF, qui a fait état de "grands détournements de l’aide humanitaire, pendant plus de quatre décennies par les dirigeants du Polisario et les responsables algériens".
Dans la foulée, Borrell a aussi allègrement enjambé les conclusions accablantes à ce sujet des rapports d’inspections du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et du Programme alimentaire mondial de l’ONU.
Même le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, passe aux yeux de Borrell pour un affabulateur, lui qui a attiré l'attention dans son rapport au Conseil de sécurité sur le Sahara, sur "les détournements par le Polisario de l’aide humanitaire et financière destinée aux populations dans les camps de Tindouf".
M. Guterres avait signalé dans son rapport que le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme dispose d'informations sur le détournement par le Polisario des aides humanitaires ainsi que des fonds dans les camps de Tindouf.
Le scandale des détournements, qui est un secret de polichinelle, semble ainsi échapper au seul Borrell, ce haut responsable de l'UE qui n'en est pas à sa première ineptie envers le Maroc. Sa déclaration anachronique en août dernier, où il est allé à contre sens de la position de l'UE en préconisant "une consultation pour que le peuple sahraoui décide de son avenir" (!?), renseigne sur le fond de pensée de cet homme qui semble s'aligner sans gêne du côté des chantres du séparatisme.
Quant aux détournements, peut-être voudrait-il être personnellement témoin des transactions frauduleuses du Polisario pour se rendre à l'évidence ? Mais trêve d'anecdote ! L'essence de sa réponse à l'interpellation de Brice Hortefeux ne relève nullement du "technique", mais bel et bien du politique.
On en dira autant pour la question des accointances du Polisario avec les groupes et organisations terroristes. Faut-il rappeler à M. Borrell que l'Union Européenne qu'il représente, tout comme les États Unis d'Amérique, ont désigné le Hizbollah et sa branche militaire comme organisations terroristes et que cette même branche militaire forme, entraîne et apporte soutien technique et logistique aux milices armées du front Polisario ?
Les preuves de cette coopération terroriste, dûment étayées avec noms, dates, circonstances et actions, sont d'ailleurs en possession des pays amis du Maroc, avec en tête ceux de l'Union européenne, transmises sur instruction du Souverain du Maroc en 2018 suite à la rupture des relations diplomatiques de Rabat avec Téhéran, parrain du Hizbollah ; une coopération qui a fait du bruit au sein même du Congrès américain. Comment M. Josep Borrell, qui est bien au fait de ces vérités, qualifie-t-il donc ce "flirte explosif" entre le Polisario et la branche militaire du Hezbollah que l'UE désigne pourtant comme terroriste ? S’agirait-il d’une simple coopération récréative ?
Les liens du mouvement séparatiste avec le terrorisme sont par ailleurs bel et bien établis entre les zones de non-droit sous son contrôle et les groupes terroristes qui essaiment dans le Sahel, dans la mesure où le Polisario, trafiquant en puissance, leur fournit des armes et un soutien logistique, y compris du carburant. Ces liens ne sont d'ailleurs pas nouveaux puisque le fondateur de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), Adnane Abou Walid al-Sahraoui (mort en 2021 lors d'une frappe de l'armée française pendant la guerre du Mali), était l'un des caciques combattants du Polisario.
Formé en Algérie, puis enrôlé dans la mouvance armée islamiste, cette dernière a trouvé dans les camps des séquestrés de Tindouf, par son entremise entre autres terroristes du Polisario, un terreau fertile pour éclore dans le contexte du délitement du mouvement séparatiste, de la déliquescence de sa direction et de l’absence de perspectives réelles d’avenir pour la jeunesse.
M. Borrell devrait aussi, juste pour s’acclimater avec la question, consulter le Journal officiel de l'Union européenne du 14.8.2018, au chapitre relatif aux "Informations provenant des institutions, organes et organismes de l'Union européenne", où la commission européenne dont il assure la vice-présidence, avait publié un avis portant justement sur le polisarien Adnane Abou Walid al-Sahraoui, de son vrai nom Lahbib Ould Ali Ould Saïd Ould Joumani, l'ajoutant à la liste du Conseil instituant des mesures restrictives spécifiques à l’encontre de personnes et entités liées à Daech et Al-Qaida, en vertu du règlement de la Commission.
Auparavant, en 2011, trois ressortissants européens avaient été enlevés par des séparatistes du Polisario dans les camps de Tindouf pour se retrouver aux mains d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali où ils ont été libérés moyennant le versement d’une rançon.
La même année, le Mali dénonçait "la violation de son intégrité territoriale par le Front Polisario" dont des hommes armés avaient "pénétré, tué un homme et enlevé au moins trois autres".
En balayant du revers de la main toutes ces vérités sur le caractère criminel et terroriste du Polisario, Josep Borrell tente manifestement d'humaniser et de réhabiliter ce mouvement aujourd'hui aux abois tout autant que son géniteur -l'Algérie- face aux percées diplomatiques du Maroc et face à la justesse et la solidité de la cause marocaine à laquelle adhère désormais la grande majorité des pays africains et qui gagne un large soutien de par le monde.
Dans le contexte actuel de l'acharnement du Parlement européen sur le Maroc et ses intérêts, l'attitude du haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères est, le moins qu'on puisse penser, fortement suspicieuse.
L'on sait que le Maroc, que la partie française ne veut pas voir devenir "la Turquie de l'Afrique du Nord", dérange à plus d'un titre. On sait que des rapports de think tanks et de services secrets européens, avisent sur la montée en puissance du Maroc sur les plans politique, économique, diplomatique et de positionnement à l’international et recommandent de freiner ses ardeurs pour qu'il ne laisse pas sur le carreau ses voisins, l'Algérie particulièrement dont le sort relève de la politique intérieure de la France.
On sait aussi que le Maroc est devenu un sérieux concurrent de l'Europe (la France surtout) en Afrique et, du coup, un partenaire de choix pour les autres puissances mondiales.
Sans nuancer, le vice-président de la Commission européenne ne s'est même pas offert le luxe du doute, frappant ainsi de nullité un rapport de l'Europe elle-même, celui de l'Office Européen de lutte anti-fraude-OLAF, qui a fait état de "grands détournements de l’aide humanitaire, pendant plus de quatre décennies par les dirigeants du Polisario et les responsables algériens".
Dans la foulée, Borrell a aussi allègrement enjambé les conclusions accablantes à ce sujet des rapports d’inspections du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et du Programme alimentaire mondial de l’ONU.
Même le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, passe aux yeux de Borrell pour un affabulateur, lui qui a attiré l'attention dans son rapport au Conseil de sécurité sur le Sahara, sur "les détournements par le Polisario de l’aide humanitaire et financière destinée aux populations dans les camps de Tindouf".
M. Guterres avait signalé dans son rapport que le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme dispose d'informations sur le détournement par le Polisario des aides humanitaires ainsi que des fonds dans les camps de Tindouf.
Le scandale des détournements, qui est un secret de polichinelle, semble ainsi échapper au seul Borrell, ce haut responsable de l'UE qui n'en est pas à sa première ineptie envers le Maroc. Sa déclaration anachronique en août dernier, où il est allé à contre sens de la position de l'UE en préconisant "une consultation pour que le peuple sahraoui décide de son avenir" (!?), renseigne sur le fond de pensée de cet homme qui semble s'aligner sans gêne du côté des chantres du séparatisme.
Quant aux détournements, peut-être voudrait-il être personnellement témoin des transactions frauduleuses du Polisario pour se rendre à l'évidence ? Mais trêve d'anecdote ! L'essence de sa réponse à l'interpellation de Brice Hortefeux ne relève nullement du "technique", mais bel et bien du politique.
On en dira autant pour la question des accointances du Polisario avec les groupes et organisations terroristes. Faut-il rappeler à M. Borrell que l'Union Européenne qu'il représente, tout comme les États Unis d'Amérique, ont désigné le Hizbollah et sa branche militaire comme organisations terroristes et que cette même branche militaire forme, entraîne et apporte soutien technique et logistique aux milices armées du front Polisario ?
Les preuves de cette coopération terroriste, dûment étayées avec noms, dates, circonstances et actions, sont d'ailleurs en possession des pays amis du Maroc, avec en tête ceux de l'Union européenne, transmises sur instruction du Souverain du Maroc en 2018 suite à la rupture des relations diplomatiques de Rabat avec Téhéran, parrain du Hizbollah ; une coopération qui a fait du bruit au sein même du Congrès américain. Comment M. Josep Borrell, qui est bien au fait de ces vérités, qualifie-t-il donc ce "flirte explosif" entre le Polisario et la branche militaire du Hezbollah que l'UE désigne pourtant comme terroriste ? S’agirait-il d’une simple coopération récréative ?
Les liens du mouvement séparatiste avec le terrorisme sont par ailleurs bel et bien établis entre les zones de non-droit sous son contrôle et les groupes terroristes qui essaiment dans le Sahel, dans la mesure où le Polisario, trafiquant en puissance, leur fournit des armes et un soutien logistique, y compris du carburant. Ces liens ne sont d'ailleurs pas nouveaux puisque le fondateur de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), Adnane Abou Walid al-Sahraoui (mort en 2021 lors d'une frappe de l'armée française pendant la guerre du Mali), était l'un des caciques combattants du Polisario.
Formé en Algérie, puis enrôlé dans la mouvance armée islamiste, cette dernière a trouvé dans les camps des séquestrés de Tindouf, par son entremise entre autres terroristes du Polisario, un terreau fertile pour éclore dans le contexte du délitement du mouvement séparatiste, de la déliquescence de sa direction et de l’absence de perspectives réelles d’avenir pour la jeunesse.
M. Borrell devrait aussi, juste pour s’acclimater avec la question, consulter le Journal officiel de l'Union européenne du 14.8.2018, au chapitre relatif aux "Informations provenant des institutions, organes et organismes de l'Union européenne", où la commission européenne dont il assure la vice-présidence, avait publié un avis portant justement sur le polisarien Adnane Abou Walid al-Sahraoui, de son vrai nom Lahbib Ould Ali Ould Saïd Ould Joumani, l'ajoutant à la liste du Conseil instituant des mesures restrictives spécifiques à l’encontre de personnes et entités liées à Daech et Al-Qaida, en vertu du règlement de la Commission.
Auparavant, en 2011, trois ressortissants européens avaient été enlevés par des séparatistes du Polisario dans les camps de Tindouf pour se retrouver aux mains d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali où ils ont été libérés moyennant le versement d’une rançon.
La même année, le Mali dénonçait "la violation de son intégrité territoriale par le Front Polisario" dont des hommes armés avaient "pénétré, tué un homme et enlevé au moins trois autres".
En balayant du revers de la main toutes ces vérités sur le caractère criminel et terroriste du Polisario, Josep Borrell tente manifestement d'humaniser et de réhabiliter ce mouvement aujourd'hui aux abois tout autant que son géniteur -l'Algérie- face aux percées diplomatiques du Maroc et face à la justesse et la solidité de la cause marocaine à laquelle adhère désormais la grande majorité des pays africains et qui gagne un large soutien de par le monde.
Dans le contexte actuel de l'acharnement du Parlement européen sur le Maroc et ses intérêts, l'attitude du haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères est, le moins qu'on puisse penser, fortement suspicieuse.
L'on sait que le Maroc, que la partie française ne veut pas voir devenir "la Turquie de l'Afrique du Nord", dérange à plus d'un titre. On sait que des rapports de think tanks et de services secrets européens, avisent sur la montée en puissance du Maroc sur les plans politique, économique, diplomatique et de positionnement à l’international et recommandent de freiner ses ardeurs pour qu'il ne laisse pas sur le carreau ses voisins, l'Algérie particulièrement dont le sort relève de la politique intérieure de la France.
On sait aussi que le Maroc est devenu un sérieux concurrent de l'Europe (la France surtout) en Afrique et, du coup, un partenaire de choix pour les autres puissances mondiales.
On sait par ailleurs que les nouvelles alliances stratégiques du Maroc avec Israël et les USA principalement, n'arrangent pas certains pays européens, la France en tête. On sait enfin que le Maroc, par sa stratégie d'ouverture sur le monde et par son pragmatisme, est parvenu à s'émanciper économiquement de la mainmise de l'ancienne puissance coloniale et à voler désormais de ses propres ailes, la tête haute et le buste dressé.
Tout ceci dérange et les attaques en règle du Parlement européen sous la houlette d’une France macronienne à la dérive, inconsolable et au tropisme algérien évident, feraient manifestement partie d'une stratégie visant l'atteinte à l'aura grandissant du Maroc, ainsi que sa diabolisation dans l'espoir de l'affaiblir.
On a commencé par le volet moral via des accusations très approximatives, voire fallacieuses, liées aux droits humains, à la liberté de la presse et d'expression, puis à l'affaire Pegasus. On a enchaîné avec une résolution autant débile qu’inutile d’interdiction aux députés marocains d’accéder au PE, puisque le Parlement marocain avait déjà décidé de reconsidérer ses relations avec son homologue européen et les soumettre à une évaluation globale.
A présent, on se prépare à nuire au Maroc sur le plan économique par une première mesure consistant en un projet de directive européenne -en cours de discussion au Parlement européen- qui devrait bientôt mettre fin aux services des filiales des banques marocaines dans les pays de l'UE.
Et tout porte à croire que l'acharnement ne compte pas s'arrêter et viserait la plus stratégique des questions pour le Maroc, son Sahara dit occidental. C'est en tout cas ce que Josep Borrell, qui s'érige désormais en avocat du diable, laisse entrevoir. Mais quel qu’en soit le plan, la peine est perdue d’avance, le Maroc ayant scellé le sort de la question sur le terrain d’abord, militaire et celui du développement, puis diplomatiquement au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU et auprès de ses soutiens qui sont légion dans le monde arabe, en Afrique et dans le reste du monde.
Tout ceci dérange et les attaques en règle du Parlement européen sous la houlette d’une France macronienne à la dérive, inconsolable et au tropisme algérien évident, feraient manifestement partie d'une stratégie visant l'atteinte à l'aura grandissant du Maroc, ainsi que sa diabolisation dans l'espoir de l'affaiblir.
On a commencé par le volet moral via des accusations très approximatives, voire fallacieuses, liées aux droits humains, à la liberté de la presse et d'expression, puis à l'affaire Pegasus. On a enchaîné avec une résolution autant débile qu’inutile d’interdiction aux députés marocains d’accéder au PE, puisque le Parlement marocain avait déjà décidé de reconsidérer ses relations avec son homologue européen et les soumettre à une évaluation globale.
A présent, on se prépare à nuire au Maroc sur le plan économique par une première mesure consistant en un projet de directive européenne -en cours de discussion au Parlement européen- qui devrait bientôt mettre fin aux services des filiales des banques marocaines dans les pays de l'UE.
Et tout porte à croire que l'acharnement ne compte pas s'arrêter et viserait la plus stratégique des questions pour le Maroc, son Sahara dit occidental. C'est en tout cas ce que Josep Borrell, qui s'érige désormais en avocat du diable, laisse entrevoir. Mais quel qu’en soit le plan, la peine est perdue d’avance, le Maroc ayant scellé le sort de la question sur le terrain d’abord, militaire et celui du développement, puis diplomatiquement au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU et auprès de ses soutiens qui sont légion dans le monde arabe, en Afrique et dans le reste du monde.