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Aussi, l'on retiendra de ce rapport que le rebond post-Covid en 2021, ayant permis de récupérer la perte de production subie en 2020, cède la place à un renversement de tendances vers la fin de l'année.
En témoignent, à cet effet, des indicateurs à haute fréquence qui suggèrent qu’en 2022, un ralentissement significatif est en cours.
A ce titre, les auteurs de ce rapport précisent que " vers la fin de 2021, l’économie a commencé à faire face à des vents contraires alors que le pays traversait l’un des débuts de campagne agricole les plus secs depuis des décennies, menaçant les cultures pluviales. Cela a coïncidé avec un ralentissement de l’économie mondiale et une hausse des prix internationaux des matières premières, des tendances défavorables qui se sont fortement intensifiées à la suite de l’invasion russe en Ukraine."
En témoignent, à cet effet, des indicateurs à haute fréquence qui suggèrent qu’en 2022, un ralentissement significatif est en cours.
A ce titre, les auteurs de ce rapport précisent que " vers la fin de 2021, l’économie a commencé à faire face à des vents contraires alors que le pays traversait l’un des débuts de campagne agricole les plus secs depuis des décennies, menaçant les cultures pluviales. Cela a coïncidé avec un ralentissement de l’économie mondiale et une hausse des prix internationaux des matières premières, des tendances défavorables qui se sont fortement intensifiées à la suite de l’invasion russe en Ukraine."
Net ralentissement en 2022
Du coup, la Banque mondiale se prononce et son pronostic retient un chiffre :
L'économie accusera un net ralentissement en 2022, avec un taux de croissance prévu de 1,3 %, contre 7,9 % une année plus tôt. Et soutient aussi le fait que la hausse des prix internationaux des matières premières intensifie les pressions sur les dépenses et les risques en 2022.
L'économie accusera un net ralentissement en 2022, avec un taux de croissance prévu de 1,3 %, contre 7,9 % une année plus tôt. Et soutient aussi le fait que la hausse des prix internationaux des matières premières intensifie les pressions sur les dépenses et les risques en 2022.
Pressions sur les prix
En termes de perspectives, il est estimé que "les chocs déstabilisateurs qui se déroulent à l’échelle mondiale devraient continuer d’alimenter les pressions sur les prix, avec des répercussions sur la consommation et sur les soldes extérieurs et budgétaires".
Sur le long terme, la Banque mondiale estime que "les performances de l’économie marocaine pourraient être dopées par les réformes structurelles annoncées ces dernières années, mais une perte de dynamisme pourrait également fragiliser la croissance potentielle."
Sur le long terme, la Banque mondiale estime que "les performances de l’économie marocaine pourraient être dopées par les réformes structurelles annoncées ces dernières années, mais une perte de dynamisme pourrait également fragiliser la croissance potentielle."
Le spectre du stress hydrique
Traitant de l'impact des chocs pluviométriques sur l’économie marocaine, auquel est consacré tout un chapitre dans le cadre de ce rapport, la Banque mondiale estime que le Maroc est "l’un des pays les plus touchés par le stress hydrique au monde, un problème qui devrait s’aggraver dans les décennies à venir".
Les chiffres livrés à ce titre sont des plus révélateurs : "Entre 1960 et 2020, la disponibilité par habitant des ressources en eau renouvelables est passée de 2 560 m3 à environ 620 m3 par personne et par an, plaçant le Maroc dans ce qui est considéré comme une situation de stress hydrique structurel (inférieur à 1 000 m3), se rapprochant rapidement de seuil absolu de pénurie d’eau de 500 m3 par personne et par an.
Ce défi est appelé à s’aggraver avec le changement climatique, compte tenu de l’évapotranspiration causée par les augmentations prévues des températures annuelles moyennes (de 1,5 °C à 3,5 °C d’ici le milieu du siècle) et une diminution prévue des précipitations (de 10 à 20 %, ce qui pourrait atteindre 30 % dans certaines régions)".
Dans ce contexte, "les sécheresses peuvent devenir plus fréquentes et converger progressivement vers une condition quasi-permanente."
Sur la même période, précise le même rapport, "le Royaume a construit plus de 120 grands barrages, multipliant par dix la capacité de stockage de l'eau. Le volume réel d'eau stocké dans les principaux barrages du pays a toutefois diminué pendant la majeure partie de la dernière décennie. Et, lors de la dernière sécheresse, le taux de remplissage global n’était que d’environ 33 %, menaçant la sécurité hydrique dans certains bassins hydrographiques et conduisant les autorités à adopter des mesures d'urgence"
Les chiffres livrés à ce titre sont des plus révélateurs : "Entre 1960 et 2020, la disponibilité par habitant des ressources en eau renouvelables est passée de 2 560 m3 à environ 620 m3 par personne et par an, plaçant le Maroc dans ce qui est considéré comme une situation de stress hydrique structurel (inférieur à 1 000 m3), se rapprochant rapidement de seuil absolu de pénurie d’eau de 500 m3 par personne et par an.
Ce défi est appelé à s’aggraver avec le changement climatique, compte tenu de l’évapotranspiration causée par les augmentations prévues des températures annuelles moyennes (de 1,5 °C à 3,5 °C d’ici le milieu du siècle) et une diminution prévue des précipitations (de 10 à 20 %, ce qui pourrait atteindre 30 % dans certaines régions)".
Dans ce contexte, "les sécheresses peuvent devenir plus fréquentes et converger progressivement vers une condition quasi-permanente."
Sur la même période, précise le même rapport, "le Royaume a construit plus de 120 grands barrages, multipliant par dix la capacité de stockage de l'eau. Le volume réel d'eau stocké dans les principaux barrages du pays a toutefois diminué pendant la majeure partie de la dernière décennie. Et, lors de la dernière sécheresse, le taux de remplissage global n’était que d’environ 33 %, menaçant la sécurité hydrique dans certains bassins hydrographiques et conduisant les autorités à adopter des mesures d'urgence"
Limites de solutions techniques
Dans ce contexte, estime ledit rapport, "le recours au dessalement, à la réutilisation des eaux usées et à la récupération des eaux pluviales est devenu une priorité, et le Plan National de l'Eau comprend un portefeuille de tels projets qui pourraient mobiliser près de 1,6 milliard de m3 par an.
Cependant, les ressources en eau non-conventionnelles sont une option coûteuse tant en termes d’OPEX (dépenses d’exploitation) que de CAPEX (dépenses en capital), et par conséquent peut exiger une participation plus active du secteur privé, qui peut ne pas se concrétiser à moins que la structure des tarifs de l’eau ne soit révisée".
Cependant, les ressources en eau non-conventionnelles sont une option coûteuse tant en termes d’OPEX (dépenses d’exploitation) que de CAPEX (dépenses en capital), et par conséquent peut exiger une participation plus active du secteur privé, qui peut ne pas se concrétiser à moins que la structure des tarifs de l’eau ne soit révisée".
Appel à des usages plus efficients et plus raisonnés
Partant du constat que "contre toute attente, l’adoption généralisée de technologies d’économie d’eau peut avoir accru les pressions sur les ressources en eau", ledit rapport appelle à des « solutions d’ingénierie » devant être associées à des politiques de gestion de la demande pour soutenir les moyens de subsistance ruraux tout en garantissant une utilisation durable de l’eau.
Ce qu'inspire le NMD en la matière
A ce niveau, la Banque mondiale, se référant à ce qui avait été déjà soutenu par le Nouveau Modèle de Développement, appelle à des réformes politiques à même de refléter la vraie valeur des ressources en eau et encourager des utilisations plus efficaces et rationnelles.
Des réformes qui tiennent compte d’une plus grande transparence sur les coûts tout au long de la chaîne de l’eau, de la mobilisation à la consommation et au traitement. Ainsi que d'une révision de la tarification. En plus, d'une part, de l'éventuelle exploration d'un système de quotas négociables, qui pourrait fournir la flexibilité nécessaire pour une allocation optimale de l’eau entre les utilisateurs. Et d'autre part, d'une surveillance plus active de l’utilisation des eaux souterraines.
Et pour conclure, ledit rapport soutient que pour que de telles mesures soient mises en œuvre, une réforme de la gouvernance peut également être nécessaire, comme l’a déjà souligné le NDM, qui avait appelé, entre autres, au dégroupage des branches eau et électricité de l’ONEE.
Des réformes qui tiennent compte d’une plus grande transparence sur les coûts tout au long de la chaîne de l’eau, de la mobilisation à la consommation et au traitement. Ainsi que d'une révision de la tarification. En plus, d'une part, de l'éventuelle exploration d'un système de quotas négociables, qui pourrait fournir la flexibilité nécessaire pour une allocation optimale de l’eau entre les utilisateurs. Et d'autre part, d'une surveillance plus active de l’utilisation des eaux souterraines.
Et pour conclure, ledit rapport soutient que pour que de telles mesures soient mises en œuvre, une réforme de la gouvernance peut également être nécessaire, comme l’a déjà souligné le NDM, qui avait appelé, entre autres, au dégroupage des branches eau et électricité de l’ONEE.