Primo, cette agence de notation financière internationale, basée à New-York, souligne que le "BB+" du Maroc est soutenu par:
"Une composition favorable de la dette, y compris une part modérée de devises étrangères dans la dette totale des administrations publiques, le soutien des créanciers officiels ainsi que des réserves en devises relativement confortable et un bilan de stabilité macroéconomique, qui se traduit par une inflation relativement faible et une volatilité du PIB avant la pandémie".
"Une composition favorable de la dette, y compris une part modérée de devises étrangères dans la dette totale des administrations publiques, le soutien des créanciers officiels ainsi que des réserves en devises relativement confortable et un bilan de stabilité macroéconomique, qui se traduit par une inflation relativement faible et une volatilité du PIB avant la pandémie".
Nuance
Toujours est-il qu'en même temps, ces atouts sont amortis par "la faiblesse des indicateurs de développement et de gouvernance, une dette publique élevée et des déficits budgétaires et courants plus importants que ceux des pays comparables ".
Une reprise conditionnée
Secundo, et après avoir rappelé que le PIB du Maroc avait rebondi de 7,4 % en 2021, après s'être contractée de 6,4 % en 2020, Fitch Ratings se prononce sur la croissance du pays et prévoit, à cet effet, un ralentissement de la croissance à 1,1 % au titre de l'exercice 2022, en raison de la pire sécheresse depuis des décennies, de la contraction de la production agricole et d'un environnement international défavorable.
Pour 2023, elle table sur une reprise de 3 %, reflétant l’amélioration des précipitations, la reprise du secteur du tourisme et la forte performance industrielle.
Toutefois, Fitch s'attend à ce niveau à ce que la politique budgétaire demeure accommodante pour soutenir la reprise économique. D'autant plus que les retombées du conflit en Ukraine et les perturbations prolongées des chaînes d’approvisionnement mondiales représentent des risques à la baisse majeurs pour les perspectives de croissance.
Pour 2023, elle table sur une reprise de 3 %, reflétant l’amélioration des précipitations, la reprise du secteur du tourisme et la forte performance industrielle.
Toutefois, Fitch s'attend à ce niveau à ce que la politique budgétaire demeure accommodante pour soutenir la reprise économique. D'autant plus que les retombées du conflit en Ukraine et les perturbations prolongées des chaînes d’approvisionnement mondiales représentent des risques à la baisse majeurs pour les perspectives de croissance.
Pression sur les dépenses
Tertio, Fitch se penche sur les finances publiques et soutient le fait que les pressions exercées sur les dépenses par les questions sociales, combinées aux fluctuations des prix mondiaux des produits de base et à la sécheresse, pèseront sur les finances publiques en 2022. Et que pour atténuer l’impact de la hausse des prix, le gouvernement augmentera les dépenses allouées aux subventions pour l’alimentation, le gaz butane et le secteur des transports.
Ce qui fait que les subventions devraient représenter 2,6 % du PIB en 2022, contre 1,1 % en 2021 et une partie de ces dépenses sera compensé, en raison de la forte inflation, par une augmentation des recettes de TVA, d’impôt à l’importation et d’impôt sur les sociétés.
A ce niveau, Fitch s’attend à ce que le déficit budgétaire demeure important à 6,6 % du PIB en 2022 et à 6 % en 2023, dépassant la prévision médiane « BB » de 3,8 % en 2023.
Ce qui fait que les subventions devraient représenter 2,6 % du PIB en 2022, contre 1,1 % en 2021 et une partie de ces dépenses sera compensé, en raison de la forte inflation, par une augmentation des recettes de TVA, d’impôt à l’importation et d’impôt sur les sociétés.
A ce niveau, Fitch s’attend à ce que le déficit budgétaire demeure important à 6,6 % du PIB en 2022 et à 6 % en 2023, dépassant la prévision médiane « BB » de 3,8 % en 2023.
Financement du NMD
Quarto, Fitch traite du nouveau modèle de développement visant à augmenter les dépenses publiques de 4 % du PIB d’ici 2025 afin d’améliorer l’éducation et la santé et d’élargir les prestations sociales et souligne que ce processus se traduirait par "une augmentation permanente des dépenses dont une partie sera financée par une réduction des subventions, une compression progressive de la masse salariale ainsi que des recettes supplémentaires provenant de l’élargissement de l’assiette fiscale et d’une croissance plus forte".
Néanmoins, Fitch estime que "les dépenses actuelles resteront inférieures à l’objectif d’ici 2025, en raison de la lenteur de la mise en œuvre de ce modèle".
Néanmoins, Fitch estime que "les dépenses actuelles resteront inférieures à l’objectif d’ici 2025, en raison de la lenteur de la mise en œuvre de ce modèle".
Qu'en est-il de la dette publique
Quinto, sur le plan de la dette, Fitch note que les déficits importants et le ralentissement économique entraîneront une augmentation de la dette publique en 2022 à 79 % du PIB et 81,6 % en 2023, contre 74,2 % en 2021.
Toujours est-il que Fitch estime, par ailleurs, que la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie et les perturbations des importations de blé pèseront sur la balance commerciale. N'empêche que les exportations marocaines de phosphates compenseront en partie l’augmentation des importations et que le stock des réserves de Bank Al-Maghrib restera supérieur à cinq mois de paiements externes courants.
Toujours est-il que Fitch estime, par ailleurs, que la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie et les perturbations des importations de blé pèseront sur la balance commerciale. N'empêche que les exportations marocaines de phosphates compenseront en partie l’augmentation des importations et que le stock des réserves de Bank Al-Maghrib restera supérieur à cinq mois de paiements externes courants.
Tensions inflationnistes
Le tout sur fond de tensions inflationnistes et à ce titre Fitch s'attend à ce que l’inflation atteigne en moyenne 4,7 % en 2022, avant de s’atténuer à 2,0 % en 2023. Elle s'attend aussi à ce que Bank Al Maghrib resserre sa politique monétaire en 2022, en cas de persistance de pressions inflationnistes.