Entretien avec Ali Salhi
Lodj : Tout d’abord, présentez-vous aux lecteurs de lodj ?
M. Ali Salhi : Je suis Ali Salhi, Chief Technical Officer (CTO) au sein de Loop, une compagnie d’assurance basée aux Etats Unis, plus précisément à Austin, au Texas.
LODJ: Un parcours académique purement marocain jusqu’à la licence, quelle a été la valeur ajoutée du master aux USA ?
M. A. S : En effet, j’ai eu un parcours académique purement marocain au début, dans un collège et lycée à Rabat, puis un Bachelor à l’Université Al Akhawayn en Computer sciences en quatre ans. Après le bachelor, j’ai fait un master sur le business analytics aux Etats-Unis, à l’école du business de l’université de Maryland. L’avantage d’avoir fait mon master aux USA, c’est qu’il m’a donné accès au marché américain pour le travail, une chose qui est beaucoup plus difficile quand on est à l’extérieur.
LODJ : Quel est au juste votre exploit ?
M. A. S : J’ai été nommé à la liste de Forbes 30 under 30, des moins de 30ans dans la catégorie de l’impact social puisque le travail que j’ai fait avec Loop impacte positivement beaucoup de gens. Il faut savoir que le prix d’assurance automobile aux Etats-Unis dépend en grande partie de votre stabilité financière, ce qui est très désavantageux pour une grande partie de la population. L’algorithme sur lequel j’ai travaillé vous donne un profil de risque basé sur les routes que vous fréquentez le plus souvent et non pas sur votre stabilité financière. En plus, il utilise votre comportement sur la route afin de vous donner un prix qui soit réflectif de votre risque sur la route et non pas dépendant de votre travail, des crédits que vous avez contractés ou autres critères.
M. Ali Salhi : Je suis Ali Salhi, Chief Technical Officer (CTO) au sein de Loop, une compagnie d’assurance basée aux Etats Unis, plus précisément à Austin, au Texas.
LODJ: Un parcours académique purement marocain jusqu’à la licence, quelle a été la valeur ajoutée du master aux USA ?
M. A. S : En effet, j’ai eu un parcours académique purement marocain au début, dans un collège et lycée à Rabat, puis un Bachelor à l’Université Al Akhawayn en Computer sciences en quatre ans. Après le bachelor, j’ai fait un master sur le business analytics aux Etats-Unis, à l’école du business de l’université de Maryland. L’avantage d’avoir fait mon master aux USA, c’est qu’il m’a donné accès au marché américain pour le travail, une chose qui est beaucoup plus difficile quand on est à l’extérieur.
LODJ : Quel est au juste votre exploit ?
M. A. S : J’ai été nommé à la liste de Forbes 30 under 30, des moins de 30ans dans la catégorie de l’impact social puisque le travail que j’ai fait avec Loop impacte positivement beaucoup de gens. Il faut savoir que le prix d’assurance automobile aux Etats-Unis dépend en grande partie de votre stabilité financière, ce qui est très désavantageux pour une grande partie de la population. L’algorithme sur lequel j’ai travaillé vous donne un profil de risque basé sur les routes que vous fréquentez le plus souvent et non pas sur votre stabilité financière. En plus, il utilise votre comportement sur la route afin de vous donner un prix qui soit réflectif de votre risque sur la route et non pas dépendant de votre travail, des crédits que vous avez contractés ou autres critères.
LODJ : C’est un algorithme qui allie innovation, recherche et social, soyez plus explicite ?
M. A. S : En faisant une analyse du marché aux Etats Unis, on s’est rendu compte que le prix de l’assurance automobile dépendait, en grande partie, de ce qu’on appelle le Crédit score. C’est une mesure aux Etats Unis qui détermine votre capacité à rembourser des crédits et votre stabilité financière. Ce score est une sorte de niveau de risque associé à chaque personne, et qui est très bien quand il s’agit de système bancaire, de crédit immobilier ou de crédit-auto. Par contre, en matière d’assurance automobile, on pense que ce n’est pas très juste que le prix soit influencé et basé sur votre aptitude à rembourser des crédits, sur votre stabilité financière ou votre travail. A la compagnie d’assurance Loop, on a travaillé sur un algorithme qui regarde l’historique des accidents sur la route au niveau des villes ou de l’Etat dans lesquels la personne conduit. Ensuite, on a construit un algorithme basé sur l’intelligence artificielle dont la finalité est de « donner un risque associé à chaque segment de route » sur toute une année. Ce qui fait qu’on a 12 risques par segment de route, soit un par mois, de janvier jusqu’au mois de décembre. En plus de cela, on utilise la technologie télématique, autrement dit, une application téléphonique qui vous suit dans vos trajets sur la route. Avec ces deux éléments, on peut, non seulement vous donner un prix qui est basé sur votre comportement, mais aussi, sur l’environnement dans lequel vous êtes en train de conduire : une route relativement dangereuse ou une route saine (safe).
LODJ : A votre avis, auriez-vous eu cette distinction si vous étiez resté au Maroc ? Qu’est ce qui manque ici ? Est-ce l’égalité des chances ou autre chose ?
M. A. S : Je pense qu’il m’aurait été peu probable d’avoir la distinction si j’étais resté au Maroc mais pas parce qu’il y a un grand manque de ressources. Mon parcours et ma distinction aux USA sont dus, principalement à la compagnie Loop qui, en plus du marketing, a un grand volet multimédia. Notre travail au sein de la compagnie, qui optimisait de construire Loop et de donner un nouveau produit au consommateur, a été très médiatisé par nos équipes. Ce qui a permis une grande visibilité de notre travail. On ne travaillait pas dans l’ombre mais en plein jour. Aussi, on a eu des partenariats avec de grandes compagnies comme Tom Tom, on a fait une levée de fonds assez importante et on a sécurisé un grand fonds de réassurance de la part de réassureurs renommés du monde. Toutes ces actions associées à une bonne médiatisation ont permis à Forbes d’avoir une idée de qui j’étais et sur quoi je travaillais. Et comme ce travail a un grand impact social, ma nomination a été dans la liste de 2022 dans le volet social.
M. A. S : En faisant une analyse du marché aux Etats Unis, on s’est rendu compte que le prix de l’assurance automobile dépendait, en grande partie, de ce qu’on appelle le Crédit score. C’est une mesure aux Etats Unis qui détermine votre capacité à rembourser des crédits et votre stabilité financière. Ce score est une sorte de niveau de risque associé à chaque personne, et qui est très bien quand il s’agit de système bancaire, de crédit immobilier ou de crédit-auto. Par contre, en matière d’assurance automobile, on pense que ce n’est pas très juste que le prix soit influencé et basé sur votre aptitude à rembourser des crédits, sur votre stabilité financière ou votre travail. A la compagnie d’assurance Loop, on a travaillé sur un algorithme qui regarde l’historique des accidents sur la route au niveau des villes ou de l’Etat dans lesquels la personne conduit. Ensuite, on a construit un algorithme basé sur l’intelligence artificielle dont la finalité est de « donner un risque associé à chaque segment de route » sur toute une année. Ce qui fait qu’on a 12 risques par segment de route, soit un par mois, de janvier jusqu’au mois de décembre. En plus de cela, on utilise la technologie télématique, autrement dit, une application téléphonique qui vous suit dans vos trajets sur la route. Avec ces deux éléments, on peut, non seulement vous donner un prix qui est basé sur votre comportement, mais aussi, sur l’environnement dans lequel vous êtes en train de conduire : une route relativement dangereuse ou une route saine (safe).
LODJ : A votre avis, auriez-vous eu cette distinction si vous étiez resté au Maroc ? Qu’est ce qui manque ici ? Est-ce l’égalité des chances ou autre chose ?
M. A. S : Je pense qu’il m’aurait été peu probable d’avoir la distinction si j’étais resté au Maroc mais pas parce qu’il y a un grand manque de ressources. Mon parcours et ma distinction aux USA sont dus, principalement à la compagnie Loop qui, en plus du marketing, a un grand volet multimédia. Notre travail au sein de la compagnie, qui optimisait de construire Loop et de donner un nouveau produit au consommateur, a été très médiatisé par nos équipes. Ce qui a permis une grande visibilité de notre travail. On ne travaillait pas dans l’ombre mais en plein jour. Aussi, on a eu des partenariats avec de grandes compagnies comme Tom Tom, on a fait une levée de fonds assez importante et on a sécurisé un grand fonds de réassurance de la part de réassureurs renommés du monde. Toutes ces actions associées à une bonne médiatisation ont permis à Forbes d’avoir une idée de qui j’étais et sur quoi je travaillais. Et comme ce travail a un grand impact social, ma nomination a été dans la liste de 2022 dans le volet social.
LODJ : Comment avez-vous reçu cette distinction internationale du magazine Forbes ? Vous y attendiez-vous, sachant que les conditions sanitaires étaient des pires jamais vécues ?
M. A. S : Pour être franc, cette deuxième année de crise sanitaire due à la Covid n’a pas été vraiment négative pour nous, du point de vue business, contrairement à ce qui se passe dans le monde. Nous sommes une équipe qui a été fondée dans un environnement où tout le monde travaille de chez soi, donc à distance, et bien adaptés bien au départ à ce genre de conditions. On n’a pas été une société qui a réadapté son modèle pour pouvoir travailler à distance.
Pour ce qui est de la nomination, c’était une surprise magnifique qui m’était parvenue au Maroc, avec ma famille, après une absence de quatre ans, faute aux conditions sanitaires non adaptées.
Cette nomination est comme qui dirait, c’est l’aboutissement de 4 ans de travail acharné aux Etats-Unis sans relâche, sans lâcher prise. Cela me donne aussi beaucoup d’énergie pour le futur. J’ai envie de faire encore plus de choses et d’aller de l’avant.
Lodj : Quel message pouvez-vous donner aux jeunes marocains d’ici mais aussi à ceux qui sont dispersés aux quatre coins du monde ?
M. A. S : Le message le plus pertinent que je puisse faire passer, c’est d’être très curieux. Pour ma part, j’ai essayé de comprendre les « machine learning algorithmes », cela faisait certes partie de mes études mais, j’ai dû essayer d’être autodidacte en plusieurs choses, ce qui m’a permis de décrocher mon premier job. En deuxième lieu, je dirai que la résilience est très importante, parce qu’il faut savoir s’adapter à plusieurs conditions de travail et fonctions. Quand on est jeune, il ne faut pas dire non à un travail juste parce qu’on n’est pas à l’aise dedans. Le troisième message est la concentration. Il faut certes toujours avoir une balance de vie, entre être sociable pour pouvoir profiter de la vie et être focus quand il s’agit du travail pour pouvoir aller de l’avant. Ce sont les trois piliers de force qui m’ont aidé à être là où je suis aujourd’hui.
Lodj : Quels sont vos vœux pour le nouvel an ?
M. A. S : Du point de vue professionnel, mes vœux pour le nouvel an seraient d’avoir encore plus de succès pour nous, essayer de développer la compagnie dans plusieurs marchés outre que le Texas, et surtout essayer de diversifier notre palette de produits. Personnellement, j’ai juste envie d’apprendre encore plus, d’aller de l’avant et d’essayer d’avoir de nouvelles connexions ou liaisons avec de nouvelles personnes, que ce soit dans le milieu professionnel, familial…
M. A. S : Pour être franc, cette deuxième année de crise sanitaire due à la Covid n’a pas été vraiment négative pour nous, du point de vue business, contrairement à ce qui se passe dans le monde. Nous sommes une équipe qui a été fondée dans un environnement où tout le monde travaille de chez soi, donc à distance, et bien adaptés bien au départ à ce genre de conditions. On n’a pas été une société qui a réadapté son modèle pour pouvoir travailler à distance.
Pour ce qui est de la nomination, c’était une surprise magnifique qui m’était parvenue au Maroc, avec ma famille, après une absence de quatre ans, faute aux conditions sanitaires non adaptées.
Cette nomination est comme qui dirait, c’est l’aboutissement de 4 ans de travail acharné aux Etats-Unis sans relâche, sans lâcher prise. Cela me donne aussi beaucoup d’énergie pour le futur. J’ai envie de faire encore plus de choses et d’aller de l’avant.
Lodj : Quel message pouvez-vous donner aux jeunes marocains d’ici mais aussi à ceux qui sont dispersés aux quatre coins du monde ?
M. A. S : Le message le plus pertinent que je puisse faire passer, c’est d’être très curieux. Pour ma part, j’ai essayé de comprendre les « machine learning algorithmes », cela faisait certes partie de mes études mais, j’ai dû essayer d’être autodidacte en plusieurs choses, ce qui m’a permis de décrocher mon premier job. En deuxième lieu, je dirai que la résilience est très importante, parce qu’il faut savoir s’adapter à plusieurs conditions de travail et fonctions. Quand on est jeune, il ne faut pas dire non à un travail juste parce qu’on n’est pas à l’aise dedans. Le troisième message est la concentration. Il faut certes toujours avoir une balance de vie, entre être sociable pour pouvoir profiter de la vie et être focus quand il s’agit du travail pour pouvoir aller de l’avant. Ce sont les trois piliers de force qui m’ont aidé à être là où je suis aujourd’hui.
Lodj : Quels sont vos vœux pour le nouvel an ?
M. A. S : Du point de vue professionnel, mes vœux pour le nouvel an seraient d’avoir encore plus de succès pour nous, essayer de développer la compagnie dans plusieurs marchés outre que le Texas, et surtout essayer de diversifier notre palette de produits. Personnellement, j’ai juste envie d’apprendre encore plus, d’aller de l’avant et d’essayer d’avoir de nouvelles connexions ou liaisons avec de nouvelles personnes, que ce soit dans le milieu professionnel, familial…