La violence contre les femmes est souvent perçue comme purement physique ou sexuelle. Quelle est votre définition de cette violence et comment se manifeste-t-elle dans le contexte marocain ?
Sophia El Khensae Bentamy : La violence contre les femmes ne se limite pas aux actes physiques ou sexuels. Elle inclut des formes plus subtiles, souvent invisibles, qui se manifestent à travers la communication, les comportements et les croyances limitantes. Au Maroc, certains proverbes ou expressions comme « Une femme doit rester discrète » ou « L’homme est le pilier de la maison » sont des exemples de violence symbolique. Ces phrases conditionnent les femmes à adopter des rôles subordonnés, impactant leur estime de soi et leurs aspirations.
Vous insistez sur le rôle de la communication dans la lutte contre cette violence. Pourquoi est-elle si importante ?
Sophia El Khensae Bentamy : La communication est un levier puissant. Les mots, qu’ils soient verbaux ou non-verbaux, sont le reflet des croyances culturelles et sociales. Ils façonnent nos pensées et influencent les comportements. Par exemple, des expressions répétées depuis l’enfance peuvent inculquer des croyances limitantes, comme l’idée que les femmes n’ont pas les compétences pour diriger ou qu’elles doivent sacrifier leurs ambitions pour leur famille. En changeant notre façon de communiquer, nous pouvons déconstruire ces schémas et promouvoir une société plus égalitaire.
Dans quelles sphères de la société marocaine ces violences symboliques sont-elles les plus marquées ?
Sophia El Khensae Bentamy : Ces violences se retrouvent partout : dans la famille, au travail, et même entre femmes. Par exemple, au sein de nombreuses familles marocaines, les filles sont souvent contraintes de maîtriser les tâches domestiques, tandis que les garçons en sont dispensés. Sur le lieu de travail, des discriminations telles que le « plafond de verre » empêchent les femmes d’accéder à des postes de responsabilité. Par ailleurs, une forme de violence psychologique entre femmes, alimentée par des jugements sévères sur l’apparence ou les choix de vie, divise au lieu d’unir, freinant ainsi la solidarité féminine essentielle pour lutter contre ces inégalités.
Quelles solutions proposez-vous pour déconstruire ces croyances et attitudes limitantes ?
Sophia El Khensae Bentamy : Plusieurs actions peuvent être entreprises :
Sensibilisation dès l’enfance : Inclure des programmes éducatifs qui promeuvent l’égalité des genres et déconstruisent les stéréotypes.
Changement de narration : Utiliser des mots valorisants dans les médias et au sein des familles pour redéfinir la perception des femmes.
Solidarité féminine : Créer des espaces de partage sans jugement pour renforcer l’entraide entre femmes.
Leadership féminin : Mettre en avant des modèles de femmes leaders pour inspirer les jeunes générations.
Impliquer les hommes : Les sensibiliser à la communication respectueuse et à l’importance de l’égalité.
Malgré les progrès législatifs, les mentalités évoluent lentement. Comment accélérer ce changement ?
Sophia El Khensae Bentamy : Les avancées législatives, comme la loi 103-13 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes, sont une base solide. Toutefois, pour accélérer le changement, il est crucial d’agir sur les mentalités par l’éducation, les médias, et des initiatives communautaires. Chaque individu a un rôle à jouer. En mesurant l’impact de nos mots, comportements et croyances, nous pouvons les remplacer par des valeurs de respect, d’égalité et de solidarité. Communiquons mieux pour vivre mieux ensemble.
Sophia El Khensae Bentamy : La violence contre les femmes ne se limite pas aux actes physiques ou sexuels. Elle inclut des formes plus subtiles, souvent invisibles, qui se manifestent à travers la communication, les comportements et les croyances limitantes. Au Maroc, certains proverbes ou expressions comme « Une femme doit rester discrète » ou « L’homme est le pilier de la maison » sont des exemples de violence symbolique. Ces phrases conditionnent les femmes à adopter des rôles subordonnés, impactant leur estime de soi et leurs aspirations.
Vous insistez sur le rôle de la communication dans la lutte contre cette violence. Pourquoi est-elle si importante ?
Sophia El Khensae Bentamy : La communication est un levier puissant. Les mots, qu’ils soient verbaux ou non-verbaux, sont le reflet des croyances culturelles et sociales. Ils façonnent nos pensées et influencent les comportements. Par exemple, des expressions répétées depuis l’enfance peuvent inculquer des croyances limitantes, comme l’idée que les femmes n’ont pas les compétences pour diriger ou qu’elles doivent sacrifier leurs ambitions pour leur famille. En changeant notre façon de communiquer, nous pouvons déconstruire ces schémas et promouvoir une société plus égalitaire.
Dans quelles sphères de la société marocaine ces violences symboliques sont-elles les plus marquées ?
Sophia El Khensae Bentamy : Ces violences se retrouvent partout : dans la famille, au travail, et même entre femmes. Par exemple, au sein de nombreuses familles marocaines, les filles sont souvent contraintes de maîtriser les tâches domestiques, tandis que les garçons en sont dispensés. Sur le lieu de travail, des discriminations telles que le « plafond de verre » empêchent les femmes d’accéder à des postes de responsabilité. Par ailleurs, une forme de violence psychologique entre femmes, alimentée par des jugements sévères sur l’apparence ou les choix de vie, divise au lieu d’unir, freinant ainsi la solidarité féminine essentielle pour lutter contre ces inégalités.
Quelles solutions proposez-vous pour déconstruire ces croyances et attitudes limitantes ?
Sophia El Khensae Bentamy : Plusieurs actions peuvent être entreprises :
Sensibilisation dès l’enfance : Inclure des programmes éducatifs qui promeuvent l’égalité des genres et déconstruisent les stéréotypes.
Changement de narration : Utiliser des mots valorisants dans les médias et au sein des familles pour redéfinir la perception des femmes.
Solidarité féminine : Créer des espaces de partage sans jugement pour renforcer l’entraide entre femmes.
Leadership féminin : Mettre en avant des modèles de femmes leaders pour inspirer les jeunes générations.
Impliquer les hommes : Les sensibiliser à la communication respectueuse et à l’importance de l’égalité.
Malgré les progrès législatifs, les mentalités évoluent lentement. Comment accélérer ce changement ?
Sophia El Khensae Bentamy : Les avancées législatives, comme la loi 103-13 sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes, sont une base solide. Toutefois, pour accélérer le changement, il est crucial d’agir sur les mentalités par l’éducation, les médias, et des initiatives communautaires. Chaque individu a un rôle à jouer. En mesurant l’impact de nos mots, comportements et croyances, nous pouvons les remplacer par des valeurs de respect, d’égalité et de solidarité. Communiquons mieux pour vivre mieux ensemble.
Cet échange avec Sophia El Khensae Bentamy nous rappelle que la lutte contre la violence envers les femmes nécessite une transformation collective des comportements et des mentalités. À chacun de nous, hommes et femmes, de mesurer l’impact de nos paroles, croyances et actions sur la société et d’œuvrer pour un avenir plus respectueux et égalitaire. Lodj.ma remercie chaleureusement Madame Bentamy pour la richesse de ses réflexions et son engagement dans ce combat crucial.
Débat en podcast des chroniqueurs de la web Radio R212 sur le sujet de cet entretien
Quelles formes prend la violence contre les femmes au Maroc ?
Comment la communication influence-t-elle ces violences ?
Quelles solutions concrètes permettent de changer les mentalités ?
Comment la communication influence-t-elle ces violences ?
Quelles solutions concrètes permettent de changer les mentalités ?

0:00
0:00