A lire ou à écouter en podcast : (11.22 Mo)
Les sondeurs ont tout faux
Que nous disent les régionales ? C’est peu de choses que de s’arrêter au taux d’abstention qui est de 66 %, dire que l’offre politique passe outre les attentes des français.
Qu’est-ce qui est digne d’être relevé, au-delà du fait que les médias, doublés des sondeurs, se soient lourdement trompés de pronostic. Font-ils équipe sans le vouloir ? Sans le savoir ? Il sied de faire la part des choses, d’évaluer et l’un et l’autre.
D’abord, sur le fond, de quoi s’agit-il ? et de quel pronostic parle-t-on ? celui de la déportation à l’extrême droite du peuple français ? Est-ce parler à leur place ? Est-ce démocratique ?
D’abord, les sondeurs puisqu’ils ont le devoir et la responsabilité du chiffre ? commençons par-là ! Quelques biais se seraient glissés, de bonne ou mauvaise foi, dans leurs « spéculations » ?
puisque tel est le mot si l’on veut mieux décrire leur bourde…. Comment avancer, chiffres à l’appui, avec toute la notoriété que détiennent de tels instituts ( c’est que là on redouble, et à raison, de scepticisme à leurs égards ), qu’une bonne masse française serait portée à voter RN, lequel RN devrait, à nouveau, avoir comme rival dernier le « en même temps » d’En Marche, ou Emmanuel Macron.
Et les chiffres de se mettre un doigt dans l’œil, avec le RN et EM et leurs échecs cuisants. Et RN, de s’attaquer à ses militants, leur fait porter le chapeau de la défaite, en alléguant que ceux-ci n’ont pas été voter…
Le « RN » tombe et « EM » avec
Mais peut-être aussi qu’avec la normalisation de RN sur tous les tableaux, ceux-ci ne s’y trouvent plus. RN, qui ne se veut plus le FN, aurait mis beaucoup de « couleurs » dans son « programme », et de voir sauter petit à petit, tous ses gros chevaux de bataille à savoir l’UE, l’Euro, la cour européenne, l’islam… est-ce gagner à tout prix ? De l’opportunisme politique…
Passons, c’est un autre dossier. De l’autre côté, EM, qui savait qu’il n’existait qu’à un niveau national, pas local…est-ce trop dire que d’avancer le côté cocotte-minute du parti, qui n’a comme pièce maitresse que le président en place, et de grappiller à gauche puis à droite.
Certains observateurs les étiquettent : les traitres d’à gauche et deux d’à droite…d’où le « en même temps » qui fait le « fuel » de ce parti nouveau…
Le « en même temps » commence à poindre plus qu’il ne le faut, ça se ressent fort, et les français de s’en détourner, voici deux des raisons qui peuvent expliquer les deux défaites.
Et dire que Macron comptait sur Marine pour sa victoire…
Les médias par terre, et le ver de la gangrène…
Du côté des médias, appuyés par leurs chiffres de prédilection, ceux des sondeurs, soufflent davantage sur les braises d’une droitisation de la société…
Peut-on dire que les médias attendaient les chiffres pour annoncer leurs couleurs ? Non. Les chiffres ne sont là que pour appuyer, peaufiner, le préconçu.
Il importe, ici, de donner un petit aperçu du pouvoir médiatique, et qui semble avoir connu ses limites cette fois…
C’est que les médias, dit-on, était dans le « en même temps » bien avant que le soit le parti « Macron », on doit comprendre par-là que ce sont bien les médias qui auraient porté Macron, à la Macronie…
Ne parlons pas des 52 couvertures à l’honneur de Macron, précédant sa candidature…quelle visibilité !
Mais il faut dire que les médias n’admettent pas leur défaite, vont chercher autre chose, toujours dans leur volonté de « droitiser » une France qui déserte les urnes et en masse.
Cet autre chose n’est qu’un détail à remettre de l’huile sur le feu, si tant est qu’ils puissent par-là, prouver le bien-fondé de leur orientation idéologique.
L’image en dit long, et il faut sauter dessus pour masquer les 66 % des abstentionnistes, et la défaite RN. L’image, c’est Bardella, vice-président RN, dans un bureau de vote, face à une assesseure « voilée »…
Un bon déclic, pour relancer cette machine qui carbure à coups de laïcité, théorie de grand remplacement, insécurité, terrorisme…
Ce ne sont pas les amalgames qui manquent, accompagnés de tournures à déformer les faits, dans le sens de leur « prêche » comme : C’est le RN qui se prosterne devant l’islamisme… Bardella devait refuser de signer… lequel Bardella tout « RN » qu’il soit, sur le plateau de Praud, adresse la facilité de ceux qui le prennent à partie, en répondant : tout le monde aurait fait comme moi… c’est facile de jouer au chevalier blanc…
Celui-ci tout « conciliant » qu’il semble être, a tout de même écrit une lettre au préfet pour s’en plaindre...une lettre demeurée sans réponse selon le plaignant.
Et bien sûr, les médias de « droite » ne manquent pas d’idée, pour imaginer jusqu’une mise en scène, un panneau dressé exprès pour exciter l’ire du RN…comme pour signifier que c’est « l’islamisme » qui plie l’échine au RN.
Politique, et récupération « médiatique »
La récupération médiatique est vite établie par l’hémicycle, et de voir protester Eric Ciotti, député LR, non sans amalgame…
D’abord cette assesseure voilée serait une insulte aux principes de la laïcité française, et de finir sur une chute qui laisse pantois « rendez-vous au prochain attentat » à la direction de Marlène Schiappa.
Celle-ci ne manquant pas de répartie, lui signifie que la démocratie se porterait mieux avec de telles assesseures, qu’avec lui.
Et comme il y’en a toujours qui crient au scandale, la chose fut faite. La proposition du MODEM pour voter une loi interdisant le voile aux assesseures tombe à l’eau, prétextant qu’une telle assesseure pourrait remplacer au besoin le président du bureau…et c’est tout l’emblème d’une république laïque.
Les contestataires abondent dans le sens qu’un ou une assesseure se devrait observer une neutralité et religieuse et politique…Sommes-nous en droit de nous poser la question, si un électeur fait son choix sur place ? que le choix d’un vote ne prend pas le temps de mûrir hors bureau de vote ? Sinon de quelle influence parle-t-on ?
De retour aux amalgames, ceux entamés par Mr. Ciotti, ce raccourci hasardeux entre terrorisme et voile, n’est-ce pas que celui-ci ne date pas d’hier ?
La barrière entre Islam et Islamisme n’est plus, grâce à qui ? Aux médias, et les répercussions qui s’en suivent dans les cercles concentriques et voisins, nommément politiques.
N’est-ce pas que Zemmour dit s’être trompé quand il distinguait l’islam de l’islamisme, que pour lui, valeur aujourd’hui, les deux choses se valent.
Et les associations d’esprit de traquer cet amalgame, se décliner comme suit : Islam impérial, islam de conquête, théorie de grand remplacement…
mais les amalgames sont aussi ailleurs, n’est-ce pas qu’après la décapitation du professeur Samuel Paty, l’on entendit, le ministre de l’intérieur Darmanin, face à Bourdin, dire dans ce même sillon terroriste en tout point blâmable, qu’il était choqué de voir un rayon Hallal dans un supermarché français ? Comme s’il suffisait de manger Hallal pour décapiter des innocents en pleine rue… n’est-ce pas là une aberration ?
Le voile, une « épine » de longue date…
De retour au voile, nous remarquons que les débats fallacieux vont bon train… il ne retourne plus de savoir si la femme musulmane est voilée par conviction, de son propre gré, si c’est plutôt un signe de soumission, ou d’endogamie comme laisse à penser Zemmour…
Ce n’est plus de savoir si le voile est un signe politique, ostentatoire, mais d’étiqueter de façon hasardeuse, et irresponsable, toute femme voilée de terroriste en puissance.
Le moins que l’on puisse dire est que le voile hante la société française, ce, depuis, 1989, au plus loin que puisse nous ramener notre souvenir, à des degrés divers mais qui gagnent en gravité…
Un voile qui obnubile les débats et paysages français, nous nous en voulons pour preuve, que quand Feu SM le Roi Hassan II fut l’invité de l’heure de vérité en 1989, la première question qui lui fut posée concernait le voile… Une question posée par Mme Mol : « La plupart des marocaines ne portent pas le voile, les fondamentalistes religieux nous disent que le voile est obligatoire… »
Est-ce passer à côté de l’essentiel ? Est-ce, et pour reprendre la réponse de Feu SM, à l’une des questions qui portait sur un sondage, n’est-ce pas qu’il répondit d’abord « je n’aime pas les sondages » (Clin d’œil aux sondeurs en préambule) , et de dire plus loin : « Je pense que la couleur du milieu, celle du non, ce sont des français qui se disent laïcs, mais qui ne comprennent pas la profondeur de la laïcité »…
Ce « non » de l’époque, un « non » gagnant, qui alléguait que l’islam n’était pas adaptée aux valeurs de la république…Et dire que c’est un combat de longue date.
Hicham Aboumerrouane
Que nous disent les régionales ? C’est peu de choses que de s’arrêter au taux d’abstention qui est de 66 %, dire que l’offre politique passe outre les attentes des français.
Qu’est-ce qui est digne d’être relevé, au-delà du fait que les médias, doublés des sondeurs, se soient lourdement trompés de pronostic. Font-ils équipe sans le vouloir ? Sans le savoir ? Il sied de faire la part des choses, d’évaluer et l’un et l’autre.
D’abord, sur le fond, de quoi s’agit-il ? et de quel pronostic parle-t-on ? celui de la déportation à l’extrême droite du peuple français ? Est-ce parler à leur place ? Est-ce démocratique ?
D’abord, les sondeurs puisqu’ils ont le devoir et la responsabilité du chiffre ? commençons par-là ! Quelques biais se seraient glissés, de bonne ou mauvaise foi, dans leurs « spéculations » ?
puisque tel est le mot si l’on veut mieux décrire leur bourde…. Comment avancer, chiffres à l’appui, avec toute la notoriété que détiennent de tels instituts ( c’est que là on redouble, et à raison, de scepticisme à leurs égards ), qu’une bonne masse française serait portée à voter RN, lequel RN devrait, à nouveau, avoir comme rival dernier le « en même temps » d’En Marche, ou Emmanuel Macron.
Et les chiffres de se mettre un doigt dans l’œil, avec le RN et EM et leurs échecs cuisants. Et RN, de s’attaquer à ses militants, leur fait porter le chapeau de la défaite, en alléguant que ceux-ci n’ont pas été voter…
Le « RN » tombe et « EM » avec
Mais peut-être aussi qu’avec la normalisation de RN sur tous les tableaux, ceux-ci ne s’y trouvent plus. RN, qui ne se veut plus le FN, aurait mis beaucoup de « couleurs » dans son « programme », et de voir sauter petit à petit, tous ses gros chevaux de bataille à savoir l’UE, l’Euro, la cour européenne, l’islam… est-ce gagner à tout prix ? De l’opportunisme politique…
Passons, c’est un autre dossier. De l’autre côté, EM, qui savait qu’il n’existait qu’à un niveau national, pas local…est-ce trop dire que d’avancer le côté cocotte-minute du parti, qui n’a comme pièce maitresse que le président en place, et de grappiller à gauche puis à droite.
Certains observateurs les étiquettent : les traitres d’à gauche et deux d’à droite…d’où le « en même temps » qui fait le « fuel » de ce parti nouveau…
Le « en même temps » commence à poindre plus qu’il ne le faut, ça se ressent fort, et les français de s’en détourner, voici deux des raisons qui peuvent expliquer les deux défaites.
Et dire que Macron comptait sur Marine pour sa victoire…
Les médias par terre, et le ver de la gangrène…
Du côté des médias, appuyés par leurs chiffres de prédilection, ceux des sondeurs, soufflent davantage sur les braises d’une droitisation de la société…
Peut-on dire que les médias attendaient les chiffres pour annoncer leurs couleurs ? Non. Les chiffres ne sont là que pour appuyer, peaufiner, le préconçu.
Il importe, ici, de donner un petit aperçu du pouvoir médiatique, et qui semble avoir connu ses limites cette fois…
C’est que les médias, dit-on, était dans le « en même temps » bien avant que le soit le parti « Macron », on doit comprendre par-là que ce sont bien les médias qui auraient porté Macron, à la Macronie…
Ne parlons pas des 52 couvertures à l’honneur de Macron, précédant sa candidature…quelle visibilité !
Mais il faut dire que les médias n’admettent pas leur défaite, vont chercher autre chose, toujours dans leur volonté de « droitiser » une France qui déserte les urnes et en masse.
Cet autre chose n’est qu’un détail à remettre de l’huile sur le feu, si tant est qu’ils puissent par-là, prouver le bien-fondé de leur orientation idéologique.
L’image en dit long, et il faut sauter dessus pour masquer les 66 % des abstentionnistes, et la défaite RN. L’image, c’est Bardella, vice-président RN, dans un bureau de vote, face à une assesseure « voilée »…
Un bon déclic, pour relancer cette machine qui carbure à coups de laïcité, théorie de grand remplacement, insécurité, terrorisme…
Ce ne sont pas les amalgames qui manquent, accompagnés de tournures à déformer les faits, dans le sens de leur « prêche » comme : C’est le RN qui se prosterne devant l’islamisme… Bardella devait refuser de signer… lequel Bardella tout « RN » qu’il soit, sur le plateau de Praud, adresse la facilité de ceux qui le prennent à partie, en répondant : tout le monde aurait fait comme moi… c’est facile de jouer au chevalier blanc…
Celui-ci tout « conciliant » qu’il semble être, a tout de même écrit une lettre au préfet pour s’en plaindre...une lettre demeurée sans réponse selon le plaignant.
Et bien sûr, les médias de « droite » ne manquent pas d’idée, pour imaginer jusqu’une mise en scène, un panneau dressé exprès pour exciter l’ire du RN…comme pour signifier que c’est « l’islamisme » qui plie l’échine au RN.
Politique, et récupération « médiatique »
La récupération médiatique est vite établie par l’hémicycle, et de voir protester Eric Ciotti, député LR, non sans amalgame…
D’abord cette assesseure voilée serait une insulte aux principes de la laïcité française, et de finir sur une chute qui laisse pantois « rendez-vous au prochain attentat » à la direction de Marlène Schiappa.
Celle-ci ne manquant pas de répartie, lui signifie que la démocratie se porterait mieux avec de telles assesseures, qu’avec lui.
Et comme il y’en a toujours qui crient au scandale, la chose fut faite. La proposition du MODEM pour voter une loi interdisant le voile aux assesseures tombe à l’eau, prétextant qu’une telle assesseure pourrait remplacer au besoin le président du bureau…et c’est tout l’emblème d’une république laïque.
Les contestataires abondent dans le sens qu’un ou une assesseure se devrait observer une neutralité et religieuse et politique…Sommes-nous en droit de nous poser la question, si un électeur fait son choix sur place ? que le choix d’un vote ne prend pas le temps de mûrir hors bureau de vote ? Sinon de quelle influence parle-t-on ?
De retour aux amalgames, ceux entamés par Mr. Ciotti, ce raccourci hasardeux entre terrorisme et voile, n’est-ce pas que celui-ci ne date pas d’hier ?
La barrière entre Islam et Islamisme n’est plus, grâce à qui ? Aux médias, et les répercussions qui s’en suivent dans les cercles concentriques et voisins, nommément politiques.
N’est-ce pas que Zemmour dit s’être trompé quand il distinguait l’islam de l’islamisme, que pour lui, valeur aujourd’hui, les deux choses se valent.
Et les associations d’esprit de traquer cet amalgame, se décliner comme suit : Islam impérial, islam de conquête, théorie de grand remplacement…
mais les amalgames sont aussi ailleurs, n’est-ce pas qu’après la décapitation du professeur Samuel Paty, l’on entendit, le ministre de l’intérieur Darmanin, face à Bourdin, dire dans ce même sillon terroriste en tout point blâmable, qu’il était choqué de voir un rayon Hallal dans un supermarché français ? Comme s’il suffisait de manger Hallal pour décapiter des innocents en pleine rue… n’est-ce pas là une aberration ?
Le voile, une « épine » de longue date…
De retour au voile, nous remarquons que les débats fallacieux vont bon train… il ne retourne plus de savoir si la femme musulmane est voilée par conviction, de son propre gré, si c’est plutôt un signe de soumission, ou d’endogamie comme laisse à penser Zemmour…
Ce n’est plus de savoir si le voile est un signe politique, ostentatoire, mais d’étiqueter de façon hasardeuse, et irresponsable, toute femme voilée de terroriste en puissance.
Le moins que l’on puisse dire est que le voile hante la société française, ce, depuis, 1989, au plus loin que puisse nous ramener notre souvenir, à des degrés divers mais qui gagnent en gravité…
Un voile qui obnubile les débats et paysages français, nous nous en voulons pour preuve, que quand Feu SM le Roi Hassan II fut l’invité de l’heure de vérité en 1989, la première question qui lui fut posée concernait le voile… Une question posée par Mme Mol : « La plupart des marocaines ne portent pas le voile, les fondamentalistes religieux nous disent que le voile est obligatoire… »
Est-ce passer à côté de l’essentiel ? Est-ce, et pour reprendre la réponse de Feu SM, à l’une des questions qui portait sur un sondage, n’est-ce pas qu’il répondit d’abord « je n’aime pas les sondages » (Clin d’œil aux sondeurs en préambule) , et de dire plus loin : « Je pense que la couleur du milieu, celle du non, ce sont des français qui se disent laïcs, mais qui ne comprennent pas la profondeur de la laïcité »…
Ce « non » de l’époque, un « non » gagnant, qui alléguait que l’islam n’était pas adaptée aux valeurs de la république…Et dire que c’est un combat de longue date.
Hicham Aboumerrouane