Lors de cette réunion inaugurale, une commission spécifique a été formée pour élaborer une nouvelle feuille de route stratégique. Cette stratégie ambitieuse se fixe pour objectif de relever divers défis du secteur de l’artisanat, tels que la préservation du patrimoine, la généralisation de la couverture sociale, le renforcement des Chambres d’Artisanat, le développement des coopératives, la formation professionnelle, l’approvisionnement en matières premières, et la commercialisation ainsi que la valorisation des exportations.

La création du CNA marque une étape cruciale dans la stratégie nationale de développement de l’artisanat. Sa mission principale est d’élaborer et de proposer des mesures concrètes pour dynamiser, moderniser et développer ce secteur. L’objectif ultime est d’améliorer la compétitivité des artisans et leurs conditions socio-économiques, tout en préservant le riche patrimoine artisanal du Royaume.

Aziz Akhannouch a insisté sur l'importance stratégique de l'artisanat pour l'économie nationale, soulignant que ce secteur est un pilier essentiel du tourisme et de l’identité culturelle marocaine. Le gouvernement s'engage fermement à soutenir et à développer ce secteur, conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

La Ministre du Tourisme, de l’Artisanat, de l’Economie Sociale et Solidaire a présenté un bilan détaillé des initiatives lancées depuis 2021. Parmi celles-ci, l'accélération de la mise en œuvre de la loi 50.17 et le lancement du Registre National de l’Artisanat. Ce registre a permis l’inscription de plus de 400 000 artisans et l’enregistrement de 647 000 artisans à l’Assurance Maladie Obligatoire, représentant une avancée majeure pour le secteur.

Le CNA se positionne comme une plateforme collaborative, réunissant tous les acteurs du secteur : organismes professionnels, établissements publics, départements ministériels, experts et représentants des artisans. Cette synergie est destinée à identifier des pistes de progrès, proposer des solutions innovantes, élaborer des mesures législatives et réglementaires nécessaires, et coordonner les actions pour un développement harmonieux et durable du secteur.

Face à cette initiative, plusieurs questions demeurent.

Comment le CNA compte-t-il surmonter les défis structurels qui entravent encore le secteur de l’artisanat ? Quelles seront les mesures concrètes pour garantir une mise en œuvre efficace des stratégies proposées ? Et surtout, comment assurer la pérennité de ces réformes face aux changements politiques et économiques ?

En somme, le Conseil National de l’Artisanat représente une avancée significative pour le secteur. Cependant, la route vers une véritable modernisation et dynamisation de l’artisanat marocain est encore longue et semée d’embûches. La vigilance et l'engagement continu des parties prenantes seront essentiels pour transformer cette vision en réalité tangible.