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​Une journée à Fès… avec Touraya Jaidi Bouabid




Par Rachid Boufous

J’ai connu Touraya Jaidi Bouabid il ya une trentaine d’années. Elle était l’amie de ma défunte belle-mère Farida Senoussi Bennani. Elle venait de créer son association l’AMESIP (Association Marocaine d'aide aux Enfants en Situation Précaire). Une femme courageuse à une époque où les problèmes de la jeunesse en déchéance, n’intéressaient pas grand monde…

Touraya va non seulement persévérer dans son projet associatif, mais elle fera tout pour que ce rêve d’aide à la jeunesse précaire devienne une réalité tangible sur le terrain. 

On se retrouve en 2023 à l’ambassade de France à rabat avec mon ami et ancien ministre Mohamed Lambarki. On reprend contacte et en Avril 2024 on convient de faire une présentation de mes livres « chroniques du detroit » et « petites et grandes histoires du Maroc » au sein de son centre Kayn Ya Makane à Fès, dans une école désaffectée, dont elle a transformé la fonction, pour accueillir une véritable pouponnières de jeunes talents dans beaucoup de domaines aussi bien la musique, que les arts visuels, audiovisuels, l’infographie ou la cuisine. Elle est entrain d’aménager un second centre, qui ouvrira en juin prochain, toujours dans la Medina de Fès. 

J’ai rarement été impressionné par le travail associatif, mais le travail que fait aujourd’hui l’Amesip est non seulement à saluer, mais surtout à promouvoir à travers le pays, par les pouvoirs public. 

Bâtir une nation solide et solidaire est souvent tout aussi important, si ce n’est plus, que de bâtir des autoroutes et des stades… 
Là c’est mon côté Victor Hugo qui s’exprime, mais cela est une autre histoire…

L’Amesip, c’est 11 centres répartis à travers le pays, aussi bien à Salé, Fes, Ain Atiq, Sidi Moumen à casa, El Jadida, Amizmiz, Rabat, avec une école nationale du cirque, une école numérique, un centre équestre, une école des arts culinaires et j’en passe….

À Fès, j’ai présenté mon livre devant une nombreuse assistance, en français, dont beaucoup de jeunes qui étaient en apprentissage de cette langue, en partenariat avec l’institut français de Fès. 

Deux heures d’une longue tirade sur l’histoire du Maroc, depuis Jules César et les premiers royaumes numides jusqu’à l’événement de la dynastie Alaouite. 

Comme à chaque fois, je tiens à transmettre, avec verve et passion, la grandeur de la civilisation marocaine, triplement millénaire, afin que les jeunes et les moins jeunes, en soient conscients. 

Aimer son pays est dans l’ADN de beaucoup de nations, en connaître les épopées humaines et l’histoire, c’est encore mieux….
À la fin de la présentation, j’ai assisté à un concert de Malhoune dans la grande cour du centre, orchestré par le groupe de Ssi Guennoun. 

À cette occasion les jeunes du centre assuraient non seulement tous les aspects liés à la mise en scène, vidéo, sons et lumières, mais j’ai eu aussi à connaître un jeune pianiste qui faisait partie de l’orchestre, issu des enfants du centre, qui y a été pris en charge dès son jeune âge, en tant qu’enfant abandonné, a passé le bac et obtenu une licence avec l’aide de l’association…
Je propose à Touraya d’organiser des  événements culturels avec des ami(e)s écrivain(e)s, qui seraient sans doute ravi(e)s de venir découvrir ce centre et d’autres et de passer le relais aux jeunes générations. 

C’est notre devoir citoyen à tous et toutes, qui écrivons des pages pleines d’émotions et de bonheur humain, alors que le bonheur, le vrai, est de voir des jeunes sans perspectives, retrouver goût à la vie et d’avoir un nouvel espoir et un avenir meilleur.

J’ai décidé de revenir au centre pour travailler avec les jeunes à des productions audiovisuelles, mais aussi à assister en tant que conférencier à l’événement organisé par l’association, qui aura lieu en août de cette année à Salé, où je parlerais des pirates et corsaires marocains qui n’hésitaient pas naviguer jusqu’en Thulé (Islande) et qui étaient à leur époque, la hantise des espagnols, des français, des portugais, des anglais et des irlandais…mais ceci est une autre histoire…

J’ai été sincèrement heureux de passer ces moment au centre de l’Amesip à Fès, car il ne suffit pas de diagnostiquer les problèmes de notre jeunesse comme le fait le gouvernement, le conseil économique et social ou le commissariat au plan. 
Trouver des solutions et accompagner nos NEETS, ces jeunes qui sont au nombre de 4 millions aujourd’hui et qui sont en dehors de touts circuit éducatif ou de formation, c’est encore mieux !

Ce travail long et fastidieux, l’Amesip le fait merveilleusement bien à son niveau, mais si chaque marocain et marocaine à son niveau, fait un peu de travail associatif ou d’aide concrète aux jeunes en difficultés, on finira par y arriver, tous et toutes, ensemble !

Sainte Touraya, que Dieu te préserve et que tu puisses continuer avec autant de succès dans tes futurs projets envers la jeunesse marocaine ! 

Rachid Boufous 
18/05/2024



Mardi 21 Mai 2024


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