Par Abdelghani El Arrasse
Dans cette optique, Nizar Baraka a pris une position ferme contre les individus corrompus ou impliqués dans des affaires douteuses, leur interdisant catégoriquement de se porter candidats sous la bannière du parti. Cette décision traduit une volonté claire de rompre avec certaines pratiques nuisibles à la crédibilité des institutions et de replacer l’action politique sous le signe de la transparence et de la responsabilité.
Au-delà du Parti de l’Istiqlal, cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large visant à assainir le paysage politique marocain. Baraka a ainsi appelé les autres formations politiques à adopter des engagements similaires afin de garantir un environnement électoral où la compétition repose sur l’intégrité, la compétence et le sens du service public, plutôt que sur des pratiques clientélistes ou l’usage abusif des moyens financiers.
L’adoption d’une telle charte pourrait avoir un impact significatif sur le processus électoral au Maroc. Tout d’abord, elle contribuerait à renforcer la transparence et l’intégrité des élections en limitant les pratiques frauduleuses, telles que l’achat de voix ou le financement occulte des campagnes. Elle instaurerait également un cadre de responsabilité, en imposant aux candidats des règles strictes en matière de communication, de gestion des fonds électoraux et de respect des électeurs.
Ensuite, elle permettrait d’élever le niveau des débats politiques en incitant les partis à sélectionner des candidats sur des critères de compétence et d’éthique, réduisant ainsi l’influence des opportunistes et des figures controversées. Cela favoriserait une campagne électorale axée sur des projets concrets et des débats d’idées plutôt que sur des stratégies populistes ou des alliances opportunistes.
Par ailleurs, une telle démarche pourrait contribuer à restaurer la confiance des citoyens dans le processus électoral. La méfiance vis-à-vis de la classe politique a entraîné une certaine désaffection des électeurs, et l’instauration d’une charte éthique enverrait un signal fort en faveur du changement. En garantissant que les élus sont choisis sur la base de leur mérite et de leur intégrité, cette mesure renforcerait la légitimité des scrutins et encouragerait une plus grande participation citoyenne.
Cette initiative du Parti de l’Istiqlal pourrait également exercer une pression sur les autres partis afin qu’ils adoptent des réformes similaires, contribuant ainsi à moraliser l’ensemble du paysage politique. À terme, elle pourrait ouvrir la voie à des réformes législatives rendant ces principes obligatoires à l’échelle nationale et renforçant les mécanismes de contrôle sur les candidatures.
Pour assurer l’efficacité de cette charte éthique, il est essentiel de l’accompagner de mécanismes de suivi et de sanctions. Cela pourrait passer par un engagement écrit des candidats à respecter les principes de transparence et de bonne conduite, la mise en place d’un comité chargé de vérifier la conformité des candidatures aux critères établis, ainsi que des sanctions dissuasives en cas de non-respect des engagements pris.
L’initiative portée par Nizar Baraka représente ainsi une avancée majeure vers une démocratie plus transparente et responsable. En encourageant l’ensemble des partis à s’inscrire dans cette dynamique, elle pourrait contribuer à un renouvellement du personnel politique fondé sur l’intégrité et le sens du devoir. Cependant, son succès dépendra avant tout de sa mise en application effective, du suivi rigoureux des engagements pris et de la volonté des institutions à faire respecter ces nouvelles normes éthiques.
Rédigé par Abdelghani El Arrasse