Poème en musique de Adnane Benchakroun
Pour ceux qui aiment encore lire : Poème de Adnane Benchakroun
Des nombres insensés, absurdes, infinis,
Qui n'évoquent jamais que de tristes calculs,
Où le cœur se perd et où l'âme bascule.
Il est des mots usés que je n'aime plus,
Des paroles futiles, des discours superflus,
Ils s’égrènent sans fin, vides comme le vent,
Et ne laissent qu’un goût de cendres au-devant.
Il est des phrases sèches qui me désespèrent,
Des pensées convenues, des vérités amères,
Des sentences étouffantes, rigides et fermées,
Qui tuent la poésie et ternissent l’été.
Il est des conjugaisons qui me révoltent tant,
Quand l’amour au passé se conjugue en mourant,
Quand l’avenir se teint d’un présent sans éclat,
Et que l’espoir s’efface sous le poids des « hélas ».
Il est des tonalités qui désolent mon cœur,
Des sons qui se déchirent en une plainte en pleurs,
Des musiques sans âme, sans lumière et sans feu,
Qui laissent dans la nuit des silences trop creux.
Il est des adjectifs qui m'énervent et me blessent,
Ces mots qui emprisonnent l'esprit dans la faiblesse,
Des qualificatifs lourds, vains et inutiles,
Qui rendent l'existence fade, banale et fragile.
Il est des verbes mornes que je ne veux plus dire,
Des actions sans éclat qui font taire le rire,
Des conjugaisons mortes où le rêve se perd,
Comme un oiseau captif dans un ciel sans éclair.
Il est des langues froides qui glacent l'espérance,
Des discours trop polis, sans vie, sans abondance,
Des phrases qui se traînent sans l'ombre d'un désir,
Et qui meurent trop vite, sans laisser de soupir.
Il est des mots d'hier que je n’aime plus entendre,
Des promesses vides, des souvenirs à fendre,
Des expressions figées, sans vie, sans avenir,
Qui flottent dans le vent, sans jamais refleurir.
Il est des signes sombres qui étouffent l’élan,
Des formules pesantes, sans âme ni talent,
Qui clouent à la terre l’esprit qui veut s'envoler,
Et qui volent aux rêves leur douce liberté.
Il est des rythmes froids qui ne chantent jamais,
Des mélodies d'ennui qui plombent les sommets,
Des harmonies blessées, discordantes et vaines,
Qui laissent dans les cœurs de profondes peines.
Mais il est d'autres mots qui brillent dans la nuit,
Des phrases étincelantes, des vers pleins de bruit,
Qui ravivent l'espoir, qui éveillent la flamme,
Ces mots que je chéris, doux trésors de mon âme.
Ce poème exprime une profonde désillusion face à des mots et des phrases qui semblent vides de sens, glacials, et qui éteignent l'espoir et la poésie de la vie.
Cependant, l'auteur contraste cette vision sombre avec l'existence d'autres mots et expressions qui illuminent l'obscurité, ravivent l'espoir et nourrissent l'âme. Ces mots, porteurs de lumière et de chaleur, sont célébrés comme de précieux trésors, capables de redonner vie à l'esprit et d'insuffler de l'énergie à l'existence, redonnant à la poésie sa puissance transformatrice.