Par Anass ERRADI Consultant junior en intelligence stratégique
Ainsi, la dernière mise en exergue de cette résilience remonte à quelques mois auparavant, lorsqu’une délégation marocaine a présenté la politique commerciale du Royaume à Genève au sein de l’OMC, au titre du 6ème Examen de la Politique Commerciale (EPC) du Maroc. Toutefois, cela permet de ré-interpeler la forte concordance entre l’attractivité touristique et l’attractivité des investissements, les deux tendant vers une politique commerciale libérale.
A cet effet, le rapport de la politique commerciale publié par l’OMC (précisément le Secrétariat de l’Organe chargé des EPCs) met le point sur la prépondérance du rôle que joue la Société Marocaine de l’Ingénierie Touristique (SMIT) dont la mission consiste en la promotion de l’investissement dans le secteur touristique.
Semblablement à de nombreux autres pays, les statistiques ont permis de constater un flagrant recul du secteur touristique pendant une période d’environ deux années, pour reprendre vie en 2023, marquant un nouveau record historique de 13,2 millions d'arrivées touristiques au Maroc durant les 11 premiers mois de 2023. Ce redressement, n’ayant pas fait éruption par hasard, est plutôt le fruit d’un bon nombre d’initiatives lancées par l’Office National Marocain de Tourisme (ONMT), ayant été planifiées et déployées sur les petits détails pour redynamiser le secteur dans les meilleures conditions et en bonne et due forme.
Ne se contentant pas uniquement des dites initiatives, une nouvelle feuille de route stratégique pour le tourisme a été élaborée. « Couvrant la période 2023-2026, ce plan d'action vise à attirer 17,5 millions de touristes, générer 120 milliards de dirhams de recettes en devises et créer 200 000 emplois directs et indirects, tout en réaffirmant le rôle important du tourisme dans l'économie nationale d'ici 2026. La feuille de route entend agir sur les leviers essentiels à l'articulation de l'offre autour de l'expérience client. Elle prévoit plusieurs mesures à travers la dynamisation du secteur aérien, le renforcement de la promotion et le marketing, la diversification du produit touristique, la création de nouvelles capacités hôtelières et de modernisation de l'offre existante. » comme le précise le rapport du Gouvernement présenté à l’OMC au titre du 6ème EPC.
La mise en avant de ces propos, ne relevant pas de l’arbitraire, consiste à étayer les efforts déployés dans le cadre de la relance du secteur du tourisme, tout en établissant le rapprochement indéniable avec la politique commerciale du royaume, dans le cadre d’une illustration de la cohérence des politiques sectorielles et des ALE.
Succinctement définis en tant que la libre circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services, les ALE conclus par le Maroc permettent donc d’animer l’activité touristique marocaine en procurant des entrées d’individus et donc de devises. Ainsi, ayant tissé un modèle de coopération commerciale internationale renforcée en vertu des douze ALE qui ouvrent l’économie marocaine sur un marché comptant plus de cent pays, les opérateurs touristiques publics et privés en saisissent l’opportunité non seulement pour des fins économiques et réalisation de bénéfices, mais contribuent également à relever des aspects d’ouverture qu’ambitionne le Royaume et se positionnent en tant qu’acteurs clés d’attractivité d’investissements en général et touristiques en particulier, de promotion de l’innovation et ainsi d’amélioration de la compétitivité du secteur. De ce fait, L’afflux d’investissements étrangers a permis d’améliorer la qualité des infrastructures touristiques, telles que les hôtels, les restaurants et les autres sites touristiques. Les touristes bénéficient désormais de services de meilleure qualité, ce qui a permis de facto de renforcer l’attractivité du Maroc en tant que destination touristique. De plus, les formations et les échanges de bonnes pratiques avec des partenaires internationaux ont contribué à élever les compétences des professionnels du secteur touristique marocain.
Place aux autres effets et impacts sous-jacents de cette réforme sectorielle, il à noter que cette dernière ne se limite pas à des bénéfices économiques immédiats. Elle peut également stimuler l'innovation locale en encourageant les entreprises à adopter des technologies vertes et des pratiques durables, ce qui peut à son tour réduire l'empreinte carbone du secteur. De plus, en améliorant les infrastructures touristiques, on peut également améliorer la qualité de vie des résidents locaux, en leur offrant de meilleures installations et services.
Sur le plan social, une réforme inclusive peut promouvoir la diversité culturelle et renforcer les échanges interculturels, contribuant ainsi à une meilleure compréhension et tolérance entre les peuples. Enfin, en attirant un tourisme de qualité, les réformes peuvent aider à préserver le patrimoine naturel et culturel, en générant des revenus pour sa conservation et en sensibilisant les visiteurs à son importance.
En conclusion, la réforme du tourisme se révèle être un levier essentiel pour soutenir une politique commerciale libérale et ouverte. En modernisant ce secteur clé, nous pouvons non seulement stimuler la croissance économique et attirer des investissements étrangers, mais aussi promouvoir des pratiques durables et inclusives. Cette transformation est cruciale pour répondre aux défis actuels et futurs, tout en renforçant l'attractivité et la compétitivité de notre pays sur la scène internationale. Il est donc impératif que les décideurs politiques et les acteurs du secteur s'engagent résolument dans cette voie, afin de garantir un avenir prospère et durable pour le tourisme.